Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Marceline Desbordes-Valmore, « N'écris pas »
Poésies posthumes
1860
« N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu… qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas ! »
À quel type de texte ce poème peut-il faire penser ?
Ce poème peut faire penser à une chanson avec la répétition de « n'écris pas » qui pourrait constituer le refrain.
Quel est le registre de ce poème ?
Le registre de ce poème est lyrique. Le poète utilise fréquemment le pronom personnel « je » et le thème des sentiments comme l'amour, la souffrance, la peine. Le poète confie ses sentiments personnels : l'amour le rend malheureux car l'absence de l'être aimé est trop difficile à supporter.
Quel champ lexical peut-on retrouver dans ce poème (« mourir », « tombeau », « triste », « nuit », etc.) ?
Il s'agit du champ lexical de la fin. En effet, en utilisant ces mots qui marquent une fin (la fin de la journée, la fin de la vie) et un sentiment de tristesse, l'auteure évoque la fin de sa relation amoureuse.
Comment appelle-t-on la présence en début de vers de « N'écris pas » ?
Il s'agit d'une répétition et plus précisément d'une anaphore. Elle permet de bien souligner le souhait du poète qui implore l'être aimé de ne plus lui écrire tant l'absence est source de souffrance malgré les sentiments ressentis.
Quels sont le temps et le mode du verbe dans le vers 1 : « N'écris pas » ?
Le temps et le mode du verbe souligné dans le vers 1, « N'écris pas », sont l'impératif présent du verbe « écrire ».
Quelle est la valeur de l'impératif présent du vers 1 : « N'écris pas » ?
La valeur de l'impératif présent du vers 1 « N'écris pas » est une demande : le poète implore son destinataire, le prie de ne plus lui écrire pour lui éviter de souffrir.
Pourquoi le poète demande-t-il à son destinataire de ne plus lui écrire ?
Le poète demande à son destinataire de ne plus lui écrire car il ne peut plus supporter l'absence de l'être aimé. Lire ses mots d'amour lui devient trop éprouvant car le poète ressent pleinement ses sentiments mais ne peut les partager directement avec l'être aimé : « N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire : / Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ; / Que je les vois brûler à travers ton sourire ; / Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur. » (vers 16-19)
Quels sont le temps et le mode du verbe « montre » dans le vers 13 : « Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire » ?
Le temps et le mode du verbe « montre » dans le vers 13, « Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire », sont le présent de l'impératif du verbe « montrer ».
Quelle est la valeur de l'impératif présent « montre » dans le vers 13 : « Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire » ?
La valeur de l'impératif présent « montre » dans le vers 13 « Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire » est une interdiction : le poète refuse que des gestes ou des paroles d'amour soient donnés, montrés car la souffrance est insoutenable.
De quelle manière syntaxique la nuit est-elle mise en évidence dans le vers 2 : « c'est la nuit sans flambeau » ?
Syntaxiquement, dans le vers 2, « c'est la nuit sans flambeau », la nuit est mise en évidence grâce au présentatif « c'est » qui est placé au début de la phrase et qui permet de présenter la nuit et son rôle. La nuit sert à montrer que la présence de l'être aimé est indispensable car sans lui, tout est noir, tout est triste, les étés n'existent plus.