Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Émile Zola
Le Ventre de Paris
1873
« Florent regarda les Halles. Elles flambaient dans le soleil. Un grand rayon entrait par le bout de la rue couverte, au fond, trouant la masse des pavillons d'un portique de lumière ; et, battant la nappe des toitures, une pluie ardente tombait. L'énorme charpente de fonte se noyait, bleuissait, n'était plus qu'un profil sombre sur les flammes d'incendie du levant. En haut, une vitre s'allumait, une goutte de clarté roulait jusqu'aux gouttières, le long de la pente des larges plaques de zinc. Ce fut alors une cité tumultueuse dans une poussière d'or volante. Le réveil avait grandi, du ronflement des maraîchers, couchés sous leurs limousines, au roulement plus vif des arrivages. Maintenant, la ville entière repliait ses grilles ; les carreaux bourdonnaient, les pavillons grondaient. […] À droite, à gauche, de tous côtés, des glapissements de criée mettaient des notes aiguës de petite flûte, au milieu des basses sourdes de la foule. C'était la marée, c'étaient les beurres, c'était la volaille, c'était la viande. Des volées de cloche passaient, secouant derrière elles le murmure des marchés qui s'ouvraient. Autour de lui, le soleil enflammait les légumes. Il ne reconnaissait plus l'aquarelle tendre des pâleurs de l'aube. Les cœurs élargis des salades brûlaient, la gamme du vert éclatait en vigueurs superbes, les carottes saignaient, les navets devenaient incandescents, dans ce brasier triomphal. »
Quel est le genre littéraire de ce texte ?
Le genre littéraire de ce texte est romanesque. C'est un extrait du roman d'Émile Zola, Le Ventre de Paris. On reconnaît un texte en prose, dans lequel les temps du passé (passé simple et imparfait) sont employés à la 3e personne pour identifier le personnage et percevoir le point de vue du narrateur.
Quel est le type de ce texte ?
Ce texte est descriptif. Le personnage prénommé Florent décrit ce qu'il est en train d'observer, à savoir les Halles. On remarque alors l'utilisation de l'imparfait de l'indicatif et de nombreux adjectifs. Plusieurs précisions sont données sur les légumes et leurs couleurs, sur les Halles elles-mêmes, sur la disposition des marchands et de leurs étals. L'écriture est réaliste.
Quelle est la valeur du verbe « bleuissait », conjugué à l'imparfait de l'indicatif ?
La valeur de ce verbe conjugué à l'imparfait de l'indicatif, « bleuissait », est descriptive. Florent est en train de décrire les Halles de Paris.
Quel est le point de vue utilisé pour donner à voir ces Halles ?
Le point de vue utilisé pour donner à voir ces Halles est le point de vue interne, comme le suggère l'utilisation du verbe de vue « regarda » dès l'ouverture du texte à la première ligne. Tout est vu à travers les yeux de Florent qui livre au lecteur ses impressions devant le décor.
Quelle est la nature grammaticale du complément circonstanciel de temps « maintenant » ?
Ce complément circonstanciel de temps, « maintenant », est un adverbe, car c'est un mot invariable. Il précise le moment où se déroule l'action, c'est-à-dire dans l'immédiat. Florent décrit donc la ville en même temps qu'il la voit.
Comment peut-on qualifier la description des Halles ?
La description des Halles peut être qualifiée de positive et vivante car elles sont remplies de vie, d'activités. De nombreuses denrées sont à vendre, en grande quantité. La palette de couleurs des légumes, « les cœurs [...] brûlaient », « la gamme du vert éclatait », « les carottes saignaient », « les navets devenaient incandescents », participe à rendre vivantes les Halles. La description est positive et vivante.
Quelle est la figure de style utilisée dès l'ouverture du texte à la ligne 1 : « Elles flambaient dans le soleil » ?
La figure de style utilisée dès l'ouverture du texte à la ligne 1, « Elles flambaient dans le soleil », est une métaphore. Les Halles sont implicitement comparées à la force de la lumière du soleil. Cette métaphore initiale annonce la description positive, vivante et lumineuse des Halles.
Quelle est la fonction grammaticale du groupe de mots « battant la nappe des toitures » ?
La fonction grammaticale du groupe de mots « battant la nappe des toitures » est d'être complément circonstanciel de manière du verbe « tombait ». Il précise la façon dont tombe la pluie sur la ville, permettant au lecteur de mieux la visualiser et de renforcer l'atmosphère de la scène. Il peut être supprimé, il peut être déplacé dans la phrase.
Lequel de ces sens est le plus représenté dans l'extrait proposé ?
Le sens le plus représenté est l'ouïe. Il est celui qui marque le réveil des Halles et leur mise en activité. Le champ lexical de l'ouïe est le suivant : « battant », « une pluie ardente tombait », « tumultueuse », « ronflement », « roulement plus vif », « des glapissements de criée », « notes aigües de petite flûte », « des basses sourdes », « des volées de cloche », « le murmure des marchés ».
Quelle est la fonction grammaticale du groupe de mots « au fond » ?
Le groupe de mots « au fond » est un complément circonstanciel de lieu du verbe « entrait ». Ce complément circonstanciel de lieu précise la situation spatiale du « grand rayon », il peut être supprimé, il peut être déplacé dans la phrase. Le lecteur peut ainsi visualiser plus facilement la scène.