On donne une description réaliste extraite du Lys dans la vallée de Balzac (Texte A) et le poème en prose "Congé au vent" de René Char (Texte B).
Texte A
Là se découvre une vallée qui commence à Montbazon, finit à la Loire, et semble bondir sous les châteaux posés sur ces doubles collines ; une magnifique coupe d'émeraude au fond de laquelle l'Indre se roule par des mouvements de serpent. À cet aspect, je fus saisi d'un étonnement voluptueux que l'ennui des landes ou la fatigue du chemin avait préparé. - Si cette femme, la fleur de son sexe, habite un lieu dans le monde, ce lieu, le voici ? À cette pensée je m'appuyai contre un noyer sous lequel, depuis ce jour, je me repose toutes les fois que je reviens dans ma chère vallée. Sous cet arbre confident de mes pensées, je m'interroge sur les changements que j'ai subis pendant le temps qui s'est écoulé depuis le dernier jour où j'en suis parti. Elle demeurait là, mon cœur ne me trompait point : le premier castel que je vis au penchant d'une lande était son habitation. Quand je m'assis sous mon noyer, le soleil de midi faisait pétiller les ardoises de son toit et les vitres de ses fenêtres. Sa robe de percale produisait le point blanc que je remarquai dans ses vignes ! sous un hallebergier. Elle était, comme vous le savez déjà, sans rien savoir encore, "le lys de cette vallée" où elle croissait pour le ciel, en la remplissant du parfum de ses vertus.
Texte B
À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum, elle s'en va, le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?
Quel est le thème commun aux deux textes ?
- Le texte A fait la description d'une vallée champêtre et de la femme qu'il y associe.
- Le texte B fait la description d'un champ et de la jeune paysanne à laquelle il associe ce décor et ce souvenir.
Le thème commun aux deux textes est la description sensuelle d'une femme associée à la nature champêtre.
Quelles sont les images utilisées dans chacun des textes ?
Dans le texte A :
L'auteur file la métaphore de la femme fleur, c'est un "lys dans la vallée".
Dans le texte B :
- Le poème s'ouvre par une personnification des champs associés à un verbe d'action : "bivouaquent".
- La femme est comparée à "une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum".
- La figure de cette jeune fille associée à la nature prend une dimension allégorique dans le dernier vers : "Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ".
Quel est le texte le plus imagé ?
Le texte B est plus imagé par son emploi de la métaphore et sa dimension allégorique.
Le texte B est le plus imagé.