Le registre fantastique est-il employé dans les extraits suivants.
Mais il me fut impossible de rester dans cette position : le lit s'agitait sous moi comme une vague, mes paupières se retiraient violemment en arrière. Force me fut de me retirer et de voir.
Théophile Gautier, "La Cafetière"
Regardez le tableau ! Regardez le tableau ! hurla tout à coup Gryde. C'est une hallucination, sans doute. Je n'y suis pourtant pas sujet... Il me semble avoir vu bouger à nouveau la figure. Eh bien ! Cette nuit, j'ai cru voir - non j'ai vu- le bras de l'homme sortir de la toile pour me saisir.
Jean Ray, Le Tableau
Hélas ! je découvris bientôt que je m'étais trompé sur le calme apparent d'Atala. À mesure que nous avancions, elle devenait triste. Souvent elle tressaillait sans cause et tournait précipitamment la tête.
François-René de Chateaubriand, Atala
Je marche dans la rue déserte et une angoisse intolérable me met sa main glacée sur la peau du dos, à l'endroit où jouent les omoplates. Que suis-je donc venu faire en cet endroit perdu où la vie cesse à l'heure de fermeture des bureaux?
Thomas Owen, Non-lieu
Souvent, du haut d'une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigognes.
Gustave Flaubert, Madame Bovary
Le spectacle seul d'une de ces scènes atroces, où la bête humaine se défend contre elle-même, suffit, dit-on, à transmettre le mal aux êtres impressionnables. Je chasse de mon esprit ces images terrifiantes qui me poursuivent depuis des années.
Émile Zola, La Bête humaine