Le registre lyrique est-il employé dans les extraits suivants.
Souvent, du haut d'une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigognes.
Gustave Flaubert, Madame Bovary
Comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j'éprouvais dans mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d'un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert ; on en jouit, mais on ne peut les peindre.
François-René de Chateaubriand, René
Hélas ! je découvris bientôt que je m'étais trompé sur le calme apparent d'Atala. À mesure que nous avancions, elle devenait triste. Souvent elle tressaillait sans cause et tournait précipitamment la tête.
François-René de Chateaubriand, Atala
J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline,
Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher,
Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
Victor Hugo, "J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline"
Au seuil du petit cimetière, les clous de ses souliers glissèrent sur le silex et il dut faire, pour se redresser, un effort surhumain. La porte n'était plus qu'à vingt pas.
Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux.
Guillaume Apollinaire, "Marie"