Quels nouveaux types de romans apparaissent au XVIIIe siècle ? En citer des exemples.
Quelle nouvelle forme traduit le souci d'authenticité du XVIIIe siècle ?
Lequel de ces titres est un roman libertin ?
Quelle œuvre de Rousseau a une influence sur le romantisme ?
Quelle nouvelle forme de roman a été désignée rétrospectivement comme "pré-romantique" ?
Quel adjectif caractérise le roman au XVIIIe siècle ?
Le XVIIIe siècle est une époque d'innovation romanesque : les formes de roman se multiplient et se renouvellent. L'époque est tout d'abord marquée par la multiplicité des sous-genres romanesques qui émergent alors. Ce renouvellement est également caractérisé par le souci d'authenticité propre au XVIIIe siècle.
Tout d'abord, le roman du XVIIIe siècle est caractérisé par la multiplicité des formes qui émergent, au point qu'il est parfois difficile de toutes les regrouper sous un seul genre. Le siècle des Lumières voit notamment fleurir le roman philosophique, qu'on appelle désormais "conte philosophique" avec notamment des œuvres de Voltaire comme Candide ou Zadig où l'on voit, à travers l'itinéraire d'un personnage fictif, se déployer des problématiques philosophiques essentielles. D'autres œuvres, plus éclatées et plus inclassables, comme Jacques le Fataliste ou Le Neveu de Rameau de Diderot, jouent avec les conventions romanesques et s'interrogent sur les formes d'écriture qui émergent et se multiplient à l'époque. Par ailleurs, les romans d'imagination, comme Le Diable amoureux de Cazotte préfigurent le fantastique qui sera en vogue au XIXe, et côtoient des romans pré-romantiques qui décrivent le sentiment amoureux dans des cadres privilégiant une nature idyllique : ces romans de sentiment, comme La Nouvelle Héloïse de Rousseau ou Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, ont une influence décisive sur le mouvement romantique. Enfin, à côté du roman du sentiment, l'époque voit l'apparition des romans libertins dont la dimension érotique est indissociable d'une analyse des jeux de manipulation et des ressorts sociaux dans les relations entre les personnages : c'est le cas chez Crébillon fils, dans Le Sopha et surtout chez Sade dans Justine ou les Malheurs de la Vertu.
Enfin, le XVIIIe siècle est marqué par un fort souci d'authenticité, à la fois dans la pensée éclairée des Lumières mais aussi avec l'apparition des premières autobiographies, comme Les Confessions de Rousseau. Cette dimension se retrouve dans la genèse fictive qu'inventent certains romanciers en préface. Ainsi, les romans d'apprentissage sont présentés comme réels. De même, certains romans épistolaires, dont la forme, influencée par des auteurs comme Richardson, et plus tard par Goethe, prospère au XVIIIe siècle, sont présentés par leurs auteurs comme des manuscrits retrouvés : c'est le cas dans Les Lettres persanes de Montesquieu ou dans les Lettres d'une Péruvienne de François de Graffigny. Enfin, ce souci d'authenticité se retrouve dans des romans d'un réalisme nouveau, plus social et destiné à un public élargi : au travers de l'apprentissage d'un personnage, des auteurs comme l'abbé Prévost dans Manon Lescaut ou Marivaux dans La Vie de Marianne cherchent à étudier les mœurs de leur époque et annoncent déjà l'ambition réaliste et naturaliste des romans du XIXe siècle qui étudie les relations entre les individus et leur milieu.
- Le roman est un genre florissant au XVIIIe siècle qui est caractérisé par une grande innovation dans les formes.
- L'époque voit se côtoyer des forces aussi diverses que le roman philosophique, le roman d'imagination, le roman épistolaire ou le roman libertin.
- Certaines formes ont une influence décisive sur le roman du XIXe siècle comme le roman de sentiment préromantique et le roman de mœurs.