Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et des documents proposés, puis synthétiser l'étude des documents dans un paragraphe argumenté.
L'ASEAN, réussites et insuffisances
« L'ASEAN 50 ans après : quels enseignements pour le processus de la ZLEC ? », Mia Mikic, © ICTSD, 28 septembre 2017
« En 1967, cinq pays d'Asie du Sud-Est (l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande) signaient la déclaration fondatrice de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est. Cinquante ans plus tard, le PIB total des membres actuels de l'ASEAN atteint 2 550 milliards US$ (2016), ce qui en fait la sixième puissance économique mondiale, avec une population cumulée de 640 millions d'habitants. L'ASEAN est également la quatrième puissance commerciale mondiale et draine 7 pourcent des flux entrants d'investissement direct à l'étranger (IDE) au niveau global. [...]
Le processus d'intégration économique de l'ASEAN a réellement commencé avec la signature en 1992 de l'accord sur la Zone de libre-échange de l'ASEAN entre les six membres du bloc de l'époque [...]. Si les droits de douane sur la plupart des marchandises ont été ramenés à zéro, l'utilisation de barrières non-tarifaires, telles que les différentes normes pour les produits, les interdictions d'importation, [...] s'est accrue. [...] Un autre objectif crucial porte sur la libéralisation du commerce des services, qui renforcerait la compétitivité des industries de la région Asie-Pacifique et favoriserait leur intégration aux chaines de valeur mondiales. [...] La libéralisation des services apparaît comme le point faible de l'intégration de l'ASEAN jusqu'à présent. [...] Alors que la mobilité des personnes pour le tourisme et la formation fait l'objet de peu de restrictions, la circulation transfrontalière des personnes a peu progressé. Sept accords de reconnaissance mutuelle ont été signés pour faciliter la circulation transfrontalière des personnes, mais leur mise en œuvre accuse un retard important. [...]
Cela fait 50 ans que l'ASEAN travaille à la construction de sa communauté, mais dès le départ, ses membres ont réalisé qu'ils n'y arriveraient pas s'ils essayaient de bâtir une forteresse tournée vers elle-même. Ils ont fait le choix d'une perspective plus ouverte. [...]. La part de ces échanges dans les échanges totaux des membres de l'ASEAN a fortement augmenté depuis la signature d'accords commerciaux avec la Chine (en vigueur depuis 2005), le Japon (2008), la République de Corée (2010) et l'Inde (2010). [...]
Le « Plan AEC 2025 », adopté en 2015 est le premier document à s'aligner sur les Objectifs de développement durable. Il atteste également d'une prise de conscience de l'importance de réduire les inégalités entre les pays et à l'intérieur de ceux-ci. Le coefficient de Gini de plusieurs des membres de l'ASEAN est largement supérieur au niveau souhaité, tandis que le RNB par habitant de son membre le plus riche représente 52 fois celui de son membre le plus pauvre. »
Les pays de l'ASEAN au sein de l'Asie orientale

D'après le document 1, en quelle année l'ASEAN est-elle créée ?
D'après le document 1, l'ASEAN est créée en 1967.
À l'aide des documents 1 et 2, sélectionner les cinq premiers pays qui composent l'ASEAN.
À l'aide du document 2, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 1, les pays émergents fondent leur intégration à la mondialisation sur la multiplication des Investissements directs à l'étranger (IDE).
D'après le document 1, quel pourcentage des flux entrants d'Investissements directs à l'étranger l'ASEAN attire-t-elle ?
D'après le document 1, l'ASEAN attire 7 % des flux entrants d'Investissements directs à l'étranger.
À l'aide du document 1, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
D'après le document 1, en quelle année les pays fondateurs de l'ASEAN instaurent-ils une zone de libre-échange ?
D'après le document 1, les pays fondateurs de l'ASEAN instaurent en 1992 une zone de libre-échange.
À l'aide du document 1, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 1, le coefficient de Gini est aujourd'hui bas dans tous les États de l'ASEAN.
Faux. D'après le document 1, le coefficient de Gini est aujourd'hui élevé dans plusieurs États de l'ASEAN.
Vrai ou faux ? D'après le document 1, si des accords commerciaux lient les États membres, la circulation des personnes y est encore limitée.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.
Certains pays membres de l'ASEAN sont des pays émergents, qualifiés de « Tigres ».
L'ASEAN constitue désormais un pôle économique important de la mondialisation.
De nombreux pays de l'ASEAN sont riverains de la mer de Chine méridionale.
Les pays de l'ASEAN ont su développer les accords de libre-échange entre eux.
Les réussites économiques sont certaines, mais elles sont aussi déséquilibrées.
Si des accords commerciaux lient les États membres, la circulation des personnes y est encore limitée.
Les tensions demeurent fortes en mer de Chine.
I - Un niveau d'intégration inégal des pays de l'ASEAN dans la mondialisation
II - Une politique de coopération entreprise par l'ASEAN confrontée à de multiples défis
En 1967, l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) est créée. Elle regroupe alors cinq pays, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande, qui sont rejoints en 1984 par le Brunéi, en 1995 par le Vietnam, en 1997 par le Laos et la Birmanie, en 1999 par le Cambodge. L'ASEAN constitue un exemple d'organisation régionale dont les pays membres tentent de se renforcer et de faire face aux enjeux de l'intégration à la mondialisation, en signant entre eux des accords privilégiés. Si l'ASEAN a permis des progrès, les défis à relever demeurent nombreux.
Un niveau d'intégration inégal des pays de l'ASEAN dans la mondialisation
Le niveau d'intégration des pays de l'ASEAN dans la mondialisation est inégal.
Certains pays membres de l'ASEAN sont des pays émergents, qualifiés de « Tigres ». Ce sont la Thaïlande, la Malaisie, l'Indonésie, le Vietnam et les Philippines. Singapour est l'un des quatre dragons d'Asie (avec la Corée du Sud, Hong Kong et Taïwan), pays désormais considérés comme développés et capables de concurrencer les grandes puissances dans des activités industrielles sophistiquées (automobile, électronique grand public). Ces pays émergents fondent leur intégration à la mondialisation sur la multiplication des Investissements directs à l'étranger (IDE) venus des pays les plus développés (plus particulièrement du Japon et de la Chine). Cependant, certains pays de l'ASEAN sont encore en voie de développement, avec de faibles IDH (Cambodge, Laos, Birmanie).
L'ASEAN constitue désormais un pôle économique important de la mondialisation. Le PIB total des membres actuels de l'ASEAN atteint 2 550 en 2016, ce qui en fait alors la 6e puissance économique mondiale. En 2019, elle est le 5e pôle économique mondial et la 3e puissance économique d'Asie après la Chine et le Japon, devant l'Inde. L'ASEAN est également la 4e puissance commerciale mondiale, elle réalise près de 10 % du commerce mondial en 2019 et attire 7 % des flux entrants d'Investissements directs à l'étranger.
De nombreux pays de l'ASEAN sont riverains de la mer de Chine méridionale, dont le stock halieutique est réputé très riche et dont le sous-sol concentre des réserves de pétrole et de gaz. Elle est traversée par l'une des principales routes du commerce maritime mondiale, qui passe par le détroit de Malacca, relie les grands ports d'Asie à ceux de l'Europe et représente environ 30 % du trafic maritime de marchandises. Cette route relie sept des principaux ports du monde : Rotterdam, Dubaï, Shenzhen, Shanghai, Hong Kong et Singapour, territoire de l'ASEAN qui est le deuxième port du monde pour le trafic de marchandises.
Une politique de coopération entreprise par l'ASEAN confrontée à de multiples défis
Malgré les réussites obtenues par l'ASEAN, la politique de coopération entreprise par ses pays membres reste confrontée à de multiples défis.
Les pays de l'ASEAN ont su développer les accords de libre-échange entre eux. En 1992, les pays fondateurs instaurent une zone de libre-échange en supprimant les droits de douane pour favoriser leurs relations commerciales. Les pays de l'ASEAN ont ensuite conclu des accords avec la Chine, le Japon ou la Corée pour améliorer leur intégration à la mondialisation.
Les réussites économiques sont certaines, mais elles sont aussi déséquilibrées, malgré le plan AEC 2025 qui ambitionne la réduction des inégalités entre les pays membres. Le revenu moyen par habitant de l'ASEAN est d'environ 4 600 $/habitant/an mais les écarts entre les États sont de 1 à 50 : s'il s'élève à près de 60 000 dollars à Singapour, il n'est que de 1 310 dollars en Birmanie. Le coefficient de Gini est également élevé dans plusieurs États de l'ASEAN (il est supérieur à 35 au Vietnam ou en Thaïlande, il est proche de 40 en Indonésie).
Si des accords commerciaux lient les États membres, la circulation des personnes y est encore limitée. La circulation transfrontalière des personnes et des touristes est facilitée par l'ouverture des frontières mais les mobilités intrarégionales demeurent peu importantes.
Les tensions demeurent enfin fortes en mer de Chine. États riverains, les pays de l'ASEAN sont souvent en concurrence ou en rivalité à propos des limites de leurs ZEE et de l'exploitation des ressources. Surtout, la mer de Chine méridionale est le théâtre de multiples actions de la part de la Chine pour y imposer son hégémonie, au détriment des pays de l'ASEAN : extension artificielle de sa ZEE, colonisation militaire d'îlots et de récifs, envoi de troupes militaires, multiplication de patrouilles à l'encontre de navires de petits pêcheurs des États riverains, mettant en péril l'accès à une ressource indispensable à leur sécurité alimentaire.
L'ASEAN est un exemple de coopération régionale face aux déséquilibres créés par la mondialisation. Les pays de l'ASEAN sont également membres d'organisations multilatérales, qui essaient de réguler la mondialisation par la mise en œuvre de normes communes, élaborées de façon collégiale par des institutions internationales (ONU, OMC), ou par des clubs qui restent souvent sous le contrôle des plus grandes puissances (si les pays de l'ASEAN appartiennent au G77, seule l'Indonésie fait partie du G20 et aucun pays de l'ASEAN n'est dans le G8).