Enumérer les trois types d'espaces ruraux Exercice fondamental

Les campagnes françaises connaissent depuis plusieurs décennies une mutation profonde. Après avoir connu un exode rural important jusqu'au milieu des années 1970, elles bénéficient désormais d'un nouvel attrait au sein des populations urbaines. Grâce à ces évolutions de la société, une France rurale à trois visages apparaît : les espaces périurbains, les espaces ruraux en renouveau et des espaces en déclin.

Il y a d'abord les "campagnes proches des villes" (le périurbain) qui sont marquées par une occupation résidentielle importante. L'agriculture peut y tenir une place encore conséquente mais subit une forte pression foncière. C'est un espace résidentiel et productif. Ces zones périurbaines sont moins denses qu'en ville (66 habitants/km²) avec davantage d'emplois endogènes, et elles constituent les secondes couronnes des agglomérations. Ces campagnes sont marquées par une agriculture qui subsiste : 8% des actifs y travaillent. L'emploi industriel y est également bien représenté : 23% des emplois sont industriels, et 34% des actifs sont ouvriers. C'est une dynamique démographique positive.

On trouve ensuite les "nouvelles campagnes" qui développent à la fois des fonctions résidentielles, touristiques et "de nature" (lieux de ressources en eau, de maintien de la biodiversité, etc.). Elles présentent le plus fort solde migratoire du territoire rural et bénéficient d'une dynamique de l'emploi très positive. Territoires ruraux aux fonctions productives plus diversifiées, mobilisant les ressources endogènes et déjà fortement tertiarisées : elles ont une fonction résidentielle et des espaces d'accueil où peuvent se développer le loisir et le tourisme. Ce sont de nouvelles campagnes "multifonctionnelles". Elles sont aussi qualifiées de "rural à attractivité touristique et entreprenariale". C'est le solde migratoire proportionnellement le plus important de tout l'espace rural (près de 14% sur la période 1990 - 1999). L'héliotropisme et la qualité du cadre de vie (Languedoc-Roussillon, PACA, Rhône-alpes et Corse) sont leurs forces. Ce sont des territoires moyennement denses (61 habitants/km²). Une population âgée s'y installe. Le nombre d'emplois industriels y a augmenté de 32% entre 1990 et 1999, et les emplois tertiaires de 43%. L'agriculture y est bien présente, avec une part importante de salariés (12% d'actifs et 7% d'exploitants).

Enfin les "campagnes fragiles" constituées de territoires vieillis et peu densément peuplés. Ces territoires sont caractérisés par un espace rural à dominante agricole ou bien à dominante ouvrière dont le tissu industriel connaît un déclin marqué. Ils cumulent les handicaps d'un niveau de revenus modeste et d'un déclin démographique. Ces campagnes en déclin couvrent une part très significative des territoires ruraux (1/3 du territoire national). On peut distinguer deux ensembles. Il y a d'abord les territoires vieillis et peu denses à dominante agricole comme le Massif Central, le Bassin aquitain et en Bretagne centrale avec en moyenne 23 habitants/km². Ce sont des territoires en déclin démographique prononcé avec une population plus âgée. Enfin, on trouve aussi des espaces ruraux ouvriers et traditionnels, au tissu industriel en déclin. Dans ces campagnes ouvrières, l'industrie traditionnelle (textile, métallurgie, etc.) a marqué durablement son empreinte, avant d'amorcer un net recul (au nord d'une ligne Le Havre-Strasbourg, en Lorraine, comprenant Champagne-Ardenne, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Haute-Normandie). Ce sont des petits bassins industriels. Le taux de chômage y est élevé (14,3%). Ce sont des campagnes qui désormais vieillissent et que l'on quitte.