Expliquer les caractéristiques de l'urbanisation en France.
Quelle proportion de la population française vit dans une aire urbaine ?
Combien d'habitants comptent l'aire urbaine de Paris ?
Quel phénomène désigne l'arrivée d'habitants aux périphéries de la ville ?
Quels sont les villes françaises les plus dynamiques ?
La France s'est fortement urbanisée au cours de la dernière décennie. Les trois quarts de la population vivent désormais en ville. Cette évolution est marquée par un étalement urbain et une absorption de communes dans de plus grandes aires urbaines
En 2015, 82% de la population française vit en zone urbaine (soit 53 millions d'habitants). Les villes occupent désormais 21,8% du territoire, soit une progression de 19% en dix ans (soit actuellement 119.000 km² de territoire, contre 100.000 en 1999). Ainsi, 1368 communes rurales en 1999 sont devenues urbaines en 2010, le plus souvent par intégration à une agglomération, alors qu'à l'inverse seulement 100 communes urbaines sont devenues rurales. L'urbanisation progresse surtout le long des littoraux atlantique et méditerranéen, et également dans les régions alpines. La part de la population située dans des communes nouvellement urbaines est élevée en Bretagne (Côtes-d'Armor, Morbihan, Ille-et-Vilaine), Loire-Atlantique et Vendée, ainsi qu'en Ariège, dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude, le Gard et le Vaucluse. Ces départements, déjà en forte urbanisation dans les années 1990, ont depuis confirmé leur important dynamisme démographique. D'autres départements connaissent une plus forte urbanisation que dans la décennie précédente (Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, la Savoie et la Haute-Savoie, mais aussi la Corrèze, le Lot, le Tarn-et-Garonne, la Lozère, l'Ardèche et le Jura) soit liée à une forte croissance de la population, soit à une proportion importante des résidences secondaires. Les régions les plus urbaines restent l'Île-de-France (96,4%), Provence-Alpes-Côte d'Azur (94,3%), Nord-Pas-de-Calais (88%), puis Rhône-Alpes (81,5%) et Languedoc-Roussillon (80%).
La densité moyenne de population augmente : 113,6 habitants par km² en 2015, contre 107,6 en 1999. Si elle est stable dans l'espace rural depuis 1936 (33 habitants par km²), la densité de population diminue dans l'espace urbain depuis la fin des années 1960. On compte aujourd'hui 400 habitants au km² en moyenne dans l'espace urbain, contre 600 jusqu'en 1962. La principale raison : l'étalement urbain. La notion d'étalement urbain est utilisée en urbanisme pour décrire une extension des surfaces urbanisées, souvent sous la forme d'un habitat pavillonnaire de faible hauteur avec des jardins. Ce phénomène ne se traduit pas forcément par la transformation de communes rurales en communes urbaines, car l'habitat d'une commune peut s'étendre sans accroissement de sa population. En revanche, l'étalement urbain se matérialise souvent par les constructions le long des routes. Il peut en résulter l'apparition de zones de bâti continu avec des communes voisines, et l'adjonction à une unité urbaine. Ainsi, la superficie totale des très grandes agglomérations (de 200 000 à 2 millions d'habitants) a augmenté de 30% par l'absorption de communes (+ 3.800 km²). Mais c'est surtout la superficie des petites unités urbaines (moins de 10 000 habitants) qui a le plus augmenté (+ 9 700 km² entre 1999 et 2010), soit par l'agrandissement d'agglomérations existantes, soit par l'apparition de nouvelles villes isolées. Les petites unités urbaines sont responsables de plus de la moitié de la croissance urbaine alors que seulement 16% de la population urbaine y vit.
- Près de 80% de la population française est urbaine.
- Les littoraux méditerranéen, atlantique et les régions alpines connaissent les plus fortes progressions urbaines.
- Les densités urbaines diminuent cependant à cause de l'étalement urbain.