Expliquer comment s'organise la hiérarchie urbaine française.
Quelle proportion de la population française habite dans l'aire urbaine de Paris ?
Combien de métropoles (hors Paris) structurent le territoire ?
Quelle capitale régionale (hors Paris) est la plus dynamique d'Europe ?
Quel facteur principal explique le poids d'une métropole ?
Quelle ville ne fait pas partie des métropoles les plus influentes du territoire ?
La hiérarchie urbaine française est marquée par la domination de sa capitale. On parle alors de macrocéphalie, tant l'écart avec les autres métropoles est important. Ces dernières se différencient par leur influence européenne et régionale. Enfin, on trouve des aires urbaines à l'influence seulement locale.
A la tête de la hiérarchie urbaine française on trouve donc Paris. Elle domine le réseau urbain à tous les niveaux, et d'abord par son nombre d'habitants Paris ville centre concentre 2,2 millions d'habitants, l'agglomération parisienne (Paris + petite couronne + grande couronne) 10,4 millions d'habitants, et l'aire urbaine parisienne, plus de 12 millions d'habitants, soit environ 20% de la population française. Paris est également le principal moteur économique du pays : l'agglomération génère 29% du PIB national et accueille le siège social de nombreuses entreprises transnationales, notamment dans son quartier d'affaires à La Défense. Elle concentre 70% des emplois dits d'encadrement supérieur. Elle regroupe enfin de très nombreuses activités de commandement, et se situe au cœur des réseaux de transports et de communication. De plus, le pouvoir politique national se trouve à Paris : Elysée, Matignon, Assemblée nationale. La ville est également un centre culturel majeur du territoire : elle regroupe un grand nombre de musées nationaux de premier ordre (Le Louvre, Grand Palais). Enfin, elle domine les réseaux de transports du pays : autoroutes et voies ferrées sont organisées en étoile autour de la capitale, tandis que le hub de Roissy constitue une escale pour la plupart des déplacements aériens internationaux. Ainsi, Paris se trouve au cœur de la concurrence internationale entre métropoles en matière d'attractivité et de compétitivité. C'est pourquoi le projet du Grand Paris a été lancé en 2007. Son but est de développer une région urbaine cohérente autour de la capitale.
Face à cette domination, on constate aujourd'hui l'émergence dans les niveaux supérieurs de l'armature urbaine française, d'un ensemble de grandes villes de province qui s'affirment peu à peu comme des métropoles autour desquelles s'organise la vie de territoires régionaux structurés par des réseaux de villes moyennes et de petites villes, aux configurations diverses. Les métropoles, dont l'importance varie selon le rayonnement (régional, national, international, voire mondial) sont des pôles d'attraction et de diffusion des flux. Ce sont des lieux d'articulation entre des réseaux. Elles concentrent les services de haut niveau, du personnel qualifié, les infrastructures de transport et de communication, les pouvoirs de commandement politiques et économiques, des équipements culturels de renommée. Plus elles sont importantes, plus ces éléments sont nombreux et variés, multipliant ainsi les bases économiques et fonctionnelles de la métropole, et incitant d'autant plus les entreprises à s'y établir. Treize métropoles françaises réalisent 22% du PIB. Marseille est ainsi devenue l'une des capitales régionales les plus dynamiques d'Europe. Mais elle s'est distinguée par ses progrès : 2e destination pour les projets d'investissement étrangers, et surtout, 2e métropole européenne pour la progression des emplois entre 2000 et 2012. Lyon, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Lille, Montpellier, Rennes, Grenoble, Toulon, Marseille, Nice, Rouen : ces treize métropoles structurent le maillage urbain français.
Le reste des villes françaises ou aires urbaines maillent le territoire sans jouir d'une influence comparable. Elles résistent ou subissent la métropolisation qui risque de les englober dans une métropole plus grande. Elles perdent alors leur attractivité par la réduction des services publics, fermetures des gares, des hôpitaux, disparition de centres culturels ou sportifs. Le phénomène entraîne donc un appauvrissement et une fragilisation du niveau inférieur de l'armature urbaine du pays. Ce sont généralement de petites capitales régionales (Caen, Brest, etc.).
- La hiérarchie urbaine française est dite macrocéphale car marquée par un déséquilibre entre la première ville, Paris, et le reste des villes du territoire.
- Paris domine le tissu urbain par son poids démographique, économique, politique et culturel.
- Le reste de l'armature urbaine est composée de métropoles régionales à l'influence européenne et ou nationales et de petites aires urbaines peu influentes.