Expliquer la métropolisation des espaces productifs français Exercice fondamental

Pour s'insérer dans le processus de mondialisation, les espaces productifs français doivent être attractifs et compétitifs. Le choix est alors de privilégier les territoires les mieux intégrés à la mondialisation, ainsi la répartition des principaux espaces productifs français est globalement calquée sur celle des territoires les mieux connectés à l'Europe et au monde : les métropoles au carrefour des réseaux de communication et tous les territoires qui sont dans la proximité immédiate de ces zones. On observe en France une nette tendance à la métropolisation des espaces productifs. Domine alors la région parisienne, mais les métropoles régionales s'inscrivent aussi dans cette dynamique. Les villes moyennes quant à elles profitent d'une insertion inégale.

Paris et la région parisienne sont un espace productif majeur à l'échelle mondiale, européenne et nationale : son produit urbain brut (PUB) de 510 milliards de dollars (2010) en fait la cinquième métropole la plus riche du monde. L'ensemble de l'Île-de-France réalise 30% du PIB français. C'est ainsi la deuxième région économique d'Europe. La métropole concentre également des fonctions de commandement. Sur les 500 premières firmes transnationales mondiales, 39 ont leur siège à Paris. Certains de ces sièges se concentrent dans le quartier de La Défense. Ce quartier représente à lui seul 20% du PIB de l'Île-de-France. Par ailleurs, 26% des emplois créés par les investissements directs étrangers (ou IDE) en France le sont à Paris et dans sa région. La capitale est aussi une ville dédiée aux nouvelles technologies, la 1e technopole française, avec notamment le Plateau de Saclay situé au Sud-Ouest de l'agglomération, qui associe des grandes écoles et universités scientifiques, comme Polytechnique, à des centres de recherche publics et privés, comme le CNRS. Paris est également la première ville touristique mondiale, avec 27 millions de visiteurs annuels. La ville est enfin extrêmement bien connectée à l'Europe et au reste du monde : elle est pleinement intégrée au réseau ferroviaire de grande vitesse européen et l'aéroport de Roissy constitue un hub international important. Au niveau national, à la fin de l'année 2013, l'Île-de-France totalise 5,7 millions d'emplois salariés. Les emplois sont massivement concentrés dans le secteur tertiaire : 87% des emplois régionaux, pour 8% dans l'industrie. Plus de trois emplois sur dix sont localisés à Paris. C'est le département où le secteur tertiaire est le plus fortement représenté. Fin 2012, la fonction publique (d'État, territoriale et hospitalière) représente 1,2 million d'emplois en Île-de-France. Plus de la moitié de ses effectifs appartient à la fonction publique d'État. La majeure partie des personnels hospitaliers travaillent à Paris, avec la présence particulière de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Au sein des ministères, celui de l'Éducation nationale est le plus représenté. Il emploie à lui seul la moitié des agents de l'État.

Les métropoles régionales ont quant à elles un dynamisme inégal. Certaines ont parfois une envergure européenne. Trois métropoles accueillent aujourd'hui des services de haut niveau et des centres de commandement qui leur confèrent une influence à l'échelle européenne : Lyon, Marseille et Lille. Leur dynamisme s'affiche par leurs quartiers d'affaires, où domine le secteur tertiaire comme le quartier EuraLille pour la métropole du Nord, ou Euroméditerranée à Marseille. Elles se dotent également d'infrastructures qui les relient à l'Europe. Lille est de plus connectée à l'espace européen grâce à son insertion dans l'Eurorégion avec la Grande Bretagne et la Belgique. D'autres métropoles françaises exercent une influence régionale forte et constituent des pôles dynamiques : c'est le cas de Toulouse et sa technopole centrée sur l'aéronautique, Montpellier ou Grenoble qui accueille le siège social de Google.

Enfin, les espaces productifs des villes moyennes ont un destin inégal. Elles souffrent de leur éloignement des espaces dynamiques du territoire comme les métropoles de l'Ouest à l'instar de Rennes et Nantes. Cependant, le projet d'aéroport en périphérie de Nantes illustre la volonté de la métropole de se doter d'une infrastructure de connexion internationale. Les métropoles du centre de la France sont, elles, handicapées par une insuffisante connexion aux axes de communication nationaux ou européens. Ces métropoles moyennes gardent une influence locale mais sont de plus en plus sous l'influence de métropoles périphériques plus puissantes : c'est par exemple le cas de Saint- Étienne qui a bien du mal à s'affirmer à coté de la métropole lyonnaise.