Expliquer les défis de l'agriculture durable en France.
Quelle proportion des eaux de surfaces françaises contient des résidus de pesticides ?
Quelle proportion des masses d'eau de surface est considérée en bon état écologique en France ?
Quelle agriculture vise à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires ?
Quelle agriculture vise à ne plus utiliser aucun produit phytosanitaire ?
Quelle part des exploitations agricoles françaises sont tournées vers l'agriculture biologique ?
Si le développement de l'agriculture intensive permet l'intégration à la mondialisation, ce type d'agriculture montre aujourd'hui ses limites dans le cadre du développement d'une agriculture durable dont les caractéristiques sont multiples.
L'agriculture intensive est caractérisée par l'utilisation massive d'intrants (produits, matériels). Elle repose sur une mécanisation poussée et l'usage d'engrais chimiques, de pesticides, fongicides, herbicides... afin de maximiser la production. Ce mode de production assure un rendement des cultures important, ce qui permet de nourrir une population toujours plus nombreuse. Mais il met en péril la biodiversité et la santé humaine, en étant responsable de la pollution des sols, des nappes phréatiques et cours d'eau souterrains. Les eaux polluées par les substances chimiques et organiques utilisées dans l'agriculture intensive s'infiltrent dans le sol, ruissellent, pour atteindre les nappes phréatiques, les cours d'eau souterrains et les rivières avoisinantes. En France, seules 45% des masses d'eau de surface sont en bon état écologique et plus de 90% des eaux de surface analysées contiennent des résidus de pesticides. Chaque année, une centaine de points de captage d'eau potable sont fermés en raison de la détérioration de la qualité des eaux prélevées. Le traitement des eaux polluées par les nitrates et les produits phytosanitaires notamment est très coûteux, et son efficacité est limitée. Il ne peut pas anéantir toutes les substances chimiques ou organiques utilisées dans l'agriculture intensive, qui se retrouvent au final dans l'environnement. L'eau est durablement polluée, dégrade voire détruit la biodiversité présente dans les sols et les cours d'eau, et ne peut pas être consommée par l'homme sans être traitée, sous peine de maladies hydriques graves, qui peuvent s'avérer mortelles. L'agriculture intensive contribue à la désertification des sols. Les haies, les petits bois, les talus, les prairies sont détruits pour favoriser la plus grande surface agricole possible. Pourtant ils contiennent une riche et essentielle biodiversité, et leur éradication est également responsable de fortes inondations, car les barrières naturelles au ruissellement des eaux n'existent plus.
Le recours à l'agriculture intensive apparaît cependant indispensable, notamment afin de contribuer à la résolution de la crise alimentaire mondiale qui sévit depuis 2007. Elle doit par contre être utilisée avec la perspective durable de nourrir le plus grand monde, et non de réaliser un maximum de profit au détriment de l'environnement. L'alternative écologique à l'agriculture intensive est l'agriculture biologique, qui n'utilise aucun produit phytosanitaire. L'agriculture raisonnée représente un entre-deux, car elle s'autorise l'utilisation de produits phytosanitaires mais de façon raisonnable, uniquement s'ils s'avèrent vraiment indispensables, et privilégie les traitements biologiques. Fin 2012, la France comptait 24 400 exploitations agricoles engagées en agriculture biologique, soit 4,7% des exploitations agricoles. Les 1,033 millions d'hectares concernés représentaient 3,8% de la surface agricole totale. Entre 2007 et 2012, le nombre d'exploitations a doublé et les surfaces ont augmenté de 85%.
- L'agriculture intensive représente la principale part de l'agriculture française mondialisée.
- Elle atteint aujourd'hui ses limites par ses conséquences néfastes au niveau environnemental.
- Une agriculture durable fondée sur une agriculture raisonnée ou biologique commence alors à se développer.