Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Comment la Première Guerre mondiale est-elle devenue une guerre totale ? »
Pendant la Première Guerre mondiale, combien de soldats sont mobilisés dans le monde ?
Pendant la Première Guerre mondiale, 70 millions de soldats sont mobilisés dans le monde, dont 20 millions en 1914.
Sélectionner les six empires ou puissances coloniales de la Première Guerre mondiale.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? Entre 1914 et 1916, le nombre d'obus de 75 mm fabriqués chaque jour est multiplié par 2.
Faux. Entre 1914 et 1916, le nombre d'obus de 75 mm fabriqués chaque jour est multiplié par 38.
En 1917, à quel pourcentage les dépenses publiques allemandes s'élèvent-elles ?
En Allemagne, les dépenses publiques s'envolent et passent de moins de 10 % en 1914 à 60 % en 1917.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? La Première Guerre mondiale entraîne une mobilisation sans précédent des esprits des sociétés.
Pendant la Première Guerre mondiale, combien de Français décèdent chaque jour ?
Pendant la Première Guerre mondiale, 900 Français décèdent chaque jour.
Vrai ou faux ? La guerre totale fait des civils une cible militaire au même titre que les soldats.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.
Une mobilisation militaire de masse
Une mobilisation économique et sociale sans précédent
La mobilisation des esprits
Des soldats confrontés à une violence de guerre inédite
Les civils, des cibles militaires prioritaires
I - La mobilisation des ressources de l'État pour anéantir l'ennemi
II - Les conséquences de la guerre totale au front et à l'arrière
La Première Guerre mondiale est une guerre totale, c'est-à-dire un conflit armé qui mobilise toutes les ressources des États belligérants, leur population, au front et à l'arrière, dans le but d'anéantir l'ennemi.
Après avoir étudié, dans une première partie, que la Première Guerre mondiale a nécessité de la part des États une mobilisation sans précédent de leurs ressources, on verra, dans une deuxième partie, que ce conflit a eu des conséquences très importantes aussi bien sur le front qu'à l'arrière.
La mobilisation des ressources de l'État pour anéantir l'ennemi
Dans le but de vaincre l'ennemi, la Première Guerre mondiale provoque la mobilisation de toutes les ressources des pays belligérants. Il s'agit d'une mobilisation militaire inédite des pays en guerre. Sur l'ensemble du conflit, 70 millions de soldats, dont 20 millions en 1914, sont mobilisés, très majoritairement originaires de six empires ou puissances coloniales : l'Allemagne, l'Empire austro-hongrois, l'Empire ottoman, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Ainsi, la France mobilise au total 8 millions de combattants, la Russie 18 millions et l'Allemagne 13 millions.
Sur le plan économique, l'économie de guerre impose bien souvent le dirigisme d'État. Puisqu'il s'agit de vaincre l'ennemi, l'État intervient de manière accrue dans la répartition des matières premières et de la main-d'œuvre, dans la fixation des prix et dans la distribution des crédits. Il encourage également la production massive d'armes et de munitions. Entre 1914 et 1916, le nombre d'obus de 75 mm fabriqués chaque jour est multiplié par 38, passant ainsi de 4 000 à 151 000. Par ailleurs, la guerre impose la reconversion de l'économie de paix en une économie de guerre. Les industries de biens de consommation se consacrent elles aussi à l'effort de guerre (armement, matériels militaires).
En France, les usines Renault abandonnent la fabrication de voitures pour construire des chars Renault FT et atteindre le chiffre de 750 en 1918. Pour financer l'effort de guerre, les États ont recours aux dépenses publiques. En Allemagne, ces dernières s'envolent et passent de moins de 10 % en 1914 à 60 % en 1917. L'augmentation des impôts, les emprunts nationaux auprès des populations et d'autres États (les Alliés auprès des États-Unis), permettent de soutenir l'effort de guerre.
Sur le plan social, la Première Guerre mondiale entraîne une mobilisation jamais observée auparavant des populations civiles. Nécessitant de produire en masse pour obtenir la victoire, la mobilisation de l'arrière devient un enjeu essentiel. Ainsi, la mobilisation des hommes sur le champ de bataille conduit à une profonde transformation du monde du travail. Désormais, les femmes travaillent et les remplacent, dans les transports, les usines et les champs. Les « munitionnettes », surnom donné aux 430 000 ouvrières travaillant dans les usines d'armement, symbolisent l'emploi féminin en France durant le conflit.
La Première Guerre mondiale entraîne une mobilisation des esprits sans précédent dans la société. La guerre totale implique la volonté de façonner et d'encadrer l'opinion publique dans le but de justifier la guerre et de soutenir l'effort de guerre. Aussi, la population est soumise à la censure et à une intense propagande. Cette dernière contribue à la diffusion d'une culture de guerre qui véhicule dans la société un esprit guerrier dont les ressorts reposent sur des valeurs patriotiques (défense de la civilisation contre la barbarie) et de haine de l'ennemi. En France, la propagande est assimilée au « bourrage de crâne » et à une manœuvre d'intoxication. Presse, films, cartes postales en sont les principaux supports. Cette propagande martèle un certain nombre de vérités supposées évidentes : infériorité morale de l'ennemi, promesse de succès rapides, héroïsme des combattants et surtout dramatisation des enjeux, etc. Enfin, la censure est inséparable de la propagande : le courrier est surveillé, les libertés publiques sont restreintes.
La guerre totale se traduit par une violence de guerre inédite autant au front qu'à l'arrière.
Les conséquences de la guerre totale au front et à l'arrière
La mobilisation des ressources de l'État, dans le cadre d'une guerre totale, n'est pas sans conséquences pour les soldats. Ils sont en effet confrontés à la mort de masse. Près de dix millions d'entre eux sont tués pendant la Première Guerre mondiale. Le nombre de décès est considérable : 900 Français, 1 300 Allemands et 1 400 Russes meurent chaque jour au combat entre 1914 et 1918. Le conflit est aussi responsable d'une quantité incroyable de blessures. Ainsi, plus de 21 millions de militaires ont été blessés physiquement pendant le conflit. Les blessures sont aussi psychiques : la violence sur le champ de bataille provoque chez certains soldats des névroses de guerre.
La guerre totale fait désormais des civils une cible militaire au même titre que les soldats. La violence de guerre à l'encontre des civils est certes circonscrite géographiquement et inférieure à la masse des victimes combattantes, mais il n'en reste pas moins que les populations sont confrontées aux exactions et aux privations. Les massacres, les viols, les prises d'otages et les déportations accompagnent, par exemple, la progression des armées allemandes en Belgique et dans le Nord de la France. Au total, entre août et octobre 1914, 6 500 civils belges et français sont exécutés et 20 000 immeubles détruits. Néanmoins, un nouveau seuil de violence à l'encontre des populations est franchi avec la persécution des minorités, juive et allemande en Russie, arménienne dans l'Empire ottoman, perçues comme des ennemies de l'intérieur. Accusés par les autorités ottomanes de soutenir les Russes, les Arméniens sont victimes d'un génocide en 1915 : près de 1,3 million d'entre eux sont assassinés par les Turcs.
Par la mobilisation inouïe des ressources qu'elle entraîne pour anéantir l'ennemi, la guerre totale se traduit par le franchissement d'un cap dans les violences commises à l'encontre des combattants et des civils.