Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et des documents proposés, puis synthétiser l'étude des documents dans un paragraphe argumenté.
L'évolution de la production des usines Renault (1914-1918)
Production annuelle des usines Renault | 1914 | 1918 |
Voitures | 1 484 | 1 793 |
Camions | 174 | 1 793 |
Chars d'assaut | 0 | 750 |
Obus | 0 | 2 000 000 |
Effectifs des usines (dont femmes) | 6 300 | 22 500 (31,6 %) |
Bénéfices réalisés (indice) | 100 | 366 |
Témoignage de David Hirsch, commerçant à Roubaix
Journaux de combattants et civils de la France du Nord dans la Grande Guerre, Annette Becker, 1998, © PU du Septentrion
« Roubaix est occupée par les Allemands du 3 août 1914 au 17 octobre 1918.
2 décembre 1914 : pour la première fois depuis longtemps, nous avons vu un journal français, Le Figaro du 15 novembre, il est vrai.
8 janvier 1915 : la question du manque de pain commence à devenir sérieuse.
1er juillet 1915 : 2 000 des principaux notables de Roubaix (élus municipaux, industriels, clergé, gros négociants) ont été convoqués à la Kommandantur (siège du commandement allemand) ; 100 partent pour l'Allemagne pour ne pas vouloir travailler, ou inciter à travailler pour la confection des sacs de sable pour les tranchées allemandes [...]
30 août 1915 : toute correspondance est impossible, tellement la surveillance est grande ; depuis 3 mois, aucune nouvelle.
6 avril 1916 : hier au soir on a emmené 2 000 à 3 000 hommes, jeunes gens et jeunes filles de force pour les faire travailler du côté de Valenciennes à couper du bois sans doute pour les tranchées.
23 juin 1916 : le gouvernement allemand réclame environ 40 millions de francs, imposition de guerre aux trois villes, Lille, Roubaix, Tourcoing ; les 3 villes refusent énergiquement étant déjà obligées de verser quotidiennement de très grosses sommes pour l'entretien des armées allemandes.
29 janvier 1917 : la pénurie de charbon, le pain noir, les pommes de terre très chères et fait une grande misère partout.
30 mai 1917 : le blé se paie maintenant 10K le kg, c'est-à-dire à peu près 50 fois sa valeur en temps de paix. »
En quelle année la Première Guerre mondiale commence-t-elle ?
La Première Guerre mondiale commence en 1914.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 1, lors de la Première Guerre mondiale, les industries modifient leurs productions en donnant la priorité à l'effort de guerre (fabrication d'obus, de chars, etc.).
Lors de la Première Guerre mondiale, combien de munitionnettes dénombre-t-on en France ?
Lors de la Première Guerre mondiale, on dénombre 430 000 munitionnettes en France.
D'après le document 1, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 2, pendant la guerre, les civils sont bien informés des violences subies par les soldats dans les tranchées.
Faux. D'après le document 2, pendant la guerre, les civils sont peu ou mal informés des violences subies par les soldats dans les tranchées, car l'occupant allemand censure les journaux français.
Pendant la Première Guerre mondiale, quelles sont les deux régions françaises occupées par l'armée allemande ?
Pendant la Première Guerre mondiale, les deux régions françaises occupées par l'armée allemande sont le Nord et l'Est.
D'après le document 2, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 2, pendant la Première Guerre mondiale, l'occupant allemand impose des taxes financières aux villes françaises occupées.
Vrai ou faux ? D'après le document 2, pendant la Première Guerre mondiale, les civils ne souffrent pas de la pénurie de charbon et de nourriture.
Faux. D'après le document 2, pendant la Première Guerre mondiale, les civils souffrent de la pénurie de charbon et de nourriture (pain, pommes de terre).
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.
La participation des civils à l'effort de guerre économique
La mobilisation des esprits imposée par l'État
La violence des combats et l'occupation du territoire, une souffrance pour les civils
Les nombreuses privations des civils
I - La participation des civils à l'effort de guerre
II - La dégradation des conditions de vie des civils
Lorsque la guerre débute, au cours de l'été 1914, nombreux sont les soldats qui pensent partir au front pour une guerre courte. Mais dès 1915, la guerre de mouvement laisse place à la guerre de position qui s'enlise dans les tranchées jusqu'en 1918.
La Première Guerre mondiale devient dès lors une guerre totale car, à l'arrière, les hommes qui ne sont pas partis combattre et les femmes doivent participer activement à l'effort de guerre. Les civils subissent également des conditions de vie qui se dégradent.
On analysera donc d'abord la façon dont les civils ont participé à l'effort de guerre, puis on étudiera les souffrances qu'ils subissent tout au long du conflit.
La participation des civils à l'effort de guerre
Les civils participent à l'effort de guerre, au cours d'un conflit qui s'est transformé en guerre totale. Ils participent à l'effort de guerre économique. Les recherches scientifiques permettent la création de nouvelles armes. Les industries modifient leurs productions, en donnant la priorité à l'effort de guerre (fabrication d'obus, de chars pour Renault). Pour financer cet effort, les civils paient davantage d'impôts, l'État fait des emprunts auprès de la population, encouragée à « verser son or ». De nombreux civils travaillent dans les usines pour accélérer la fabrication de ces armes. De plus en plus de femmes sont ouvrières dans ces usines. On dénombre 430 000 munitionnettes en France. Les femmes travaillent également dans les champs et remplacent les hommes pour les travaux agricoles.
L'État impose la mobilisation des esprits. Il s'agit d'éviter la démoralisation des soldats comme de leurs familles. Les marraines de guerre soutiennent les soldats (envoi de courrier, de nourriture). Les civils sont peu ou mal informés des violences subies par les soldats dans les tranchées, car l'occupant allemand censure les journaux français, mais aussi parce que l'État français impose à ces journaux une propagande qui cache la réalité aux familles pour éviter leur découragement.
Les civils subissent la dégradation de leurs conditions de vie.
La dégradation des conditions de vie des civils
Des civils souffrent de la violence des combats et de l'occupation du territoire. Certaines régions sont occupées par l'armée allemande (le Nord et l'Est). Des civils quittent leur région de résidence pour échapper aux destructions causées (bombardements, pillage) par la guerre. L'occupant impose des taxes financières aux villes occupées, des civils sont réquisitionnés pour travailler pour l'Allemagne. De plus, ils fabriquent des sacs de sable, coupent du bois pour les tranchées, y compris parfois pour l'ennemi qui occupe le territoire.
Les civils sont victimes de nombreuses privations. Ils souffrent de la pénurie de charbon, de nourriture (pain, pommes de terre). Ils sont rationnés (tickets de rationnement) car les productions diminuent et la priorité est donnée à l'approvisionnement des soldats. Les prix alimentaires augmentent fortement. Nombreux sont les civils qui vivent dans la misère. Ils sont également victimes de souffrances psychologiques : la solitude, le manque de nouvelles de leurs proches au combat malgré les échanges de courrier avec les hommes partis au front, les souffrances liées à la mort d'un soldat touchent de nombreuses familles.
Malgré la victoire finale, la population française est très éprouvée par la participation à l'effort de guerre, les privations, les souffrances psychologiques imposées par la guerre et aggravées par la mort de plus de 1,4 million de soldats, et les mutilations subies par de nombreux survivants. Ces souffrances expliquent notamment la volonté de rendre hommage aux victimes et de commémorer autour des monuments aux morts érigés dans les années qui suivirent.