Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Quel est le bilan de la Première Guerre mondiale pour les États européens ? »
Combien de victimes la Première Guerre mondiale a-t-elle fait ?
La Première Guerre mondiale a fait entre 16 et 18 millions de victimes.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? Les dégâts matériels les plus importants de la Première Guerre mondiale se situent dans le Sud et l'Ouest de la France, le Sud-Ouest de l'Italie et la Belgique.
Faux. Les dégâts matériels les plus importants de la Première Guerre mondiale se situent dans le Nord et l'Est de la France, le Nord-Est de l'Italie et la Russie européenne.
En Europe, quel pourcentage la baisse de la production industrielle après la Première Guerre mondiale représente-t-elle ?
En Europe, la production industrielle a baissé de 40 % après la Première Guerre mondiale.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? Le haut degré de la violence perpétrée pendant la Première Guerre mondiale à l'encontre des soldats et des civils a provoqué un profond traumatisme chez les Européens.
En 1918, combien d'orphelins la France et l'Allemagne dénombrent-t-ils ?
En 1918, la France et l'Allemagne dénombrent un million d'orphelins.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? En France, chaque commune abrite un monument aux morts sur lequel les noms des combattants « morts pour la patrie » sont inscrits.
Compléter la phrase suivante en choisissant le pays qui convient.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.
Une Europe atteinte démographiquement
Une Europe en partie détruite
Une Europe exsangue économiquement et financièrement
Des populations traumatisées par la guerre
Une guerre inégalement commémorée en Europe
Une paix européenne fragilisée
I - Le lourd bilan de la Première Guerre mondiale
II - Une difficile sortie de guerre
Le bilan de la Première Guerre mondiale pour les États européens est lourd. Atteinte sur le plan démographique, épuisée sur le plan économique et endettée sur le plan financier, l'Europe est confrontée à une sortie de guerre difficile. Après avoir étudié, dans une première partie, le lourd bilan de la Première Guerre mondiale, on verra, dans une deuxième partie, que les États européens sortent difficilement de la guerre.
Le lourd bilan de la Première Guerre mondiale
Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est très lourd. Jamais un conflit n'a fait autant de morts en quatre années de combat. On estime que 16 à 18 millions de personnes, dont 10 millions de soldats, ont été tuées durant la guerre. À ces morts s'ajoutent 21 millions de blessés (amputation, mutilation, etc.). Les civils sont aussi concernés par la mort de masse puisque 6 à 8 millions d'entre eux ont péri pendant le conflit. Ainsi, environ 1,3 million d'Arméniens sont victimes d'un génocide en 1915, quand 200 000 Libanais meurent de la famine entre 1915 et 1918. Ce lourd bilan humain a des répercussions démographiques à l'échelle des États, on parle de « générations sacrifiées ». En Italie, le déficit des naissances est particulièrement marqué. Le taux de natalité s'effondre : de 30 pour 1 000 en 1914, il passe à 18 pour 1 000 en 1918.
Le bilan matériel des États belligérants est désastreux mais inégal selon les espaces géographiques. La guerre a provoqué des destructions considérables dans les zones proches des combats. Les dégâts matériels les plus importants se situent dans le Nord et l'Est de la France, le Nord-Est de l'Italie et la Russie européenne. Dans ces régions, beaucoup de villes et de villages ont été détruits, à l'image des centres urbains de Lens et Reims. À ces destructions s'ajoutent celles des infrastructures de communication et des terres cultivables désormais impropres à la culture. En revanche, des pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et les États-Unis ne sont pas ou quasiment pas affectés par les conséquences matérielles de la guerre.
Le bilan économique et financier des États belligérants est épouvantable. En Europe, la production de blé a baissé de 20 % entre 1913 et 1918, et la production industrielle a baissé de 40 %. En Italie, les destructions causées par la guerre sont estimées à 20 % de la richesse nationale produite avant 1914. Les pays européens sont aussi confrontés à la difficile reconversion de l'économie de guerre à l'économie de paix. Déjà endettés pour soutenir l'effort de guerre, auprès de leur population ou des États-Unis dans le cas de la France et du Royaume-Uni, les États sont désormais également fragilisés sur le plan financier et monétaire. Pour assurer la stabilité monétaire, la conférence de Gênes, en 1922, met en place un nouvel ordre monétaire, le Gold Exchange Standard, qui fait du dollar étasunien l'une des monnaies de référence à l'échelle internationale.
Les États belligérants et leurs populations sortent difficilement de la guerre.
Une difficile sortie de guerre
Pendant la Première Guerre mondiale, la grande violence perpétrée à l'encontre des soldats et des civils a conduit à un profond traumatisme chez les Européens. Des intellectuels, comme le Français Paul Valéry, y voient à la fois une crise civilisationnelle et un déclin moral de l'Europe. Les civils subissent de profondes souffrances morales. Celles-ci sont à la fois intimes et collectives, marquées par l'inquiétude, le chagrin et le deuil. En 1918, l'Allemagne et la France dénombrent respectivement 525 000 et 630 000 veuves de guerre et un million d'orphelins. Dans certains villages français, des monuments aux morts témoignent de la disparition des hommes. Les soldats démobilisés éprouvent des difficultés à revenir à la vie civile, notamment les gueules cassées.
Les sociétés européennes sortent profondément traumatisées de la Première Guerre mondiale. Dès la fin du conflit, un processus de commémorations se met en place, surtout dans les pays vainqueurs. Au Royaume-Uni et en France, le 11 novembre devient un jour de célébration en 1920 et un jour férié en 1922. Dans le but d'honorer les morts non identifiés, mais aussi de glorifier la patrie pour laquelle ils ont donné leur vie, autorités politiques, civils et associations d'anciens combattants se réunissent autour de la tombe du Soldat inconnu, située à l'abbaye de Westminster en Angleterre ou sous l'Arc de Triomphe à Paris, en France. Les soldats morts sont enterrés dans de grands cimetières nationaux et leur mémoire se retrouve sanctuarisée dans des mémoriaux, comme celui de l'ossuaire de Douaumont en France et le Victory Monument à Chicago. En France, chaque commune abrite un monument aux morts, sur lequel sont inscrits les noms des combattants « morts pour la patrie ». En revanche, dans les pays vaincus comme l'Allemagne, ébranlée par la défaite et le diktat de Versailles, les commémorations sont rares.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la paix reste fragile en Europe. Le nouvel ordre démocratique voulu par les puissances qui sont sorties vainqueurs de la guerre, parmi lesquelles on trouve au premier rang les États-Unis, est remis en cause par certains pays vaincus. L'Allemagne, la Hongrie et l'Empire ottoman demandent la révision des différents traités. L'Allemagne refuse le diktat de Versailles, l'Empire ottoman rejette le traité de Sèvres. Par ailleurs, les combats ne cessent pas tous en 1918. En Russie, les révolutions de février et d'octobre 1917 conduisent à une guerre civile opposant les Blancs aux Bolchéviques. Simultanément, la Russie tente en 1920 de profiter de la période révolutionnaire pour entrer en guerre contre la Pologne dans le but de récupérer des territoires perdus à l'ouest. Enfin, le retour à la paix dans des conditions difficiles débouche en Italie sur des grèves de type insurrectionnel ou en Allemagne sur des mouvements révolutionnaires influencés par le modèle bolchévique.
Le bilan de la Première Guerre mondiale est catastrophique. L'Europe sort difficilement de la guerre.