Décrire la ville de Bagdad Exercice fondamental

Bagdad a été fondée en 762 par le calife Al-Mansûr pour être sa capitale. Cette ville atteint son apogée au IXe siècle sous le règne du calife Haroun al-Rachid. Elle devient le carrefour des grandes routes commerciales du Moyen-Orient et connaît un rayonnement culturel et intellectuel considérable.

Ville ronde, Bagdad se déploie autour du palais califal, le cercle symbolisant la perfection d'un pouvoir monarchique et centralisé. Deux enceintes protègent la ville : la première entoure le palais, la mosquée et les casernes, situés au centre ; la seconde précède un grand fossé de vingt mètres de large. Dans l'anneau formé par les deux lignes de remparts se trouvent l'artisanat et le commerce, particulièrement dans le faubourg d'Al-Karkh au sud.
Très vite, la cité s'agrandit. D'autres palais sont bâtis hors de l'enceinte originelle, dont Al-Khuld sur la rive droite du Tigre et Al-Rusâfa sur la rive gauche. Au IXe siècle, les califes et les émirs se déplacent vers le sud, sur la rive occidentale. Le Tigre divise alors la ville en un quartier artisanal et populaire, et un quartier princier et aristocratique, autour de la résidence des califes.

Bagdad est une véritable puissance économique et commerciale. Elle possède de nombreux atouts comme sa position géographique, la concentration des richesses et son nombre important d'habitants. Elle est la première ville du monde à atteindre le million d'habitants dès le Xe siècle. Sa situation sur les deux rives du Tigre et à proximité de l'Euphrate, reliées par des canaux, lui ouvre des routes fluviales importantes lui permettant notamment d'accéder aux épices d'Inde et à la soie de Chine. Elle devient très vite la plaque tournante du grand commerce, aussi bien vers la Méditerranée, Constantinople, l'Occident chrétien et même la Scandinavie (notamment pour le commerce des peaux et des fourrures) que vers la Syrie, l'Arabie et l'Asie. Le commerce d'esclaves est également un élément qui enrichit la ville.

Dans le même temps, Bagdad s'impose très rapidement comme un centre culturel important, particulièrement en ce qui concerne la philosophie et la théologie. Al-Fârâbî, fondateur de l'école de logique de Bagdad au Xe siècle, met en avant la possibilité pour les philosophes arabes de s'inspirer de la pensée grecque. De nombreuses écoles, les madrasas, permettent la formation de savants religieux et de juristes. Enfin, la ville dispose de nombreuses bibliothèques.