Comment évolue le mouvement ouvrier après la réunification de l'Allemagne ?
Quel parti remporte les premières élections libres dans l'Allemagne réunifiée ?
Avec quel parti s'allie le SPD pour gagner les élections de 1998 ?
Qui devient chancelier de l'Allemagne après la victoire du SPD en 1998 ?
Qui s'allie avec le SPD en 2005 pour conquérir le pouvoir ?
Quel parti est issu d'une scission de la gauche du SPD en 2007 ?
De la chute du mur de Berlin en 1989 à la réunification en 1990, le mouvement ouvrier allemand traverse les remous de la période, oscillant entre une éphémère unification et le réalisme politique.
Après la chute du communisme en RDA, des élections libres sont organisées à l'est, le 18 mars 1990, et consacrent la victoire d'une coalition de trois partis, comprenant les Chrétiens démocrates qui obtiennent 48 %, le SPD qui n'obtient que 21,8 % des voix et le Parti du socialisme démocratique (PDS - Partei des Demokratischen Sozialismus) qui remplace le SED 16,3 %. La CDU bénéficie de la victoire contre la dictature communiste tandis que le PDS est encore perçu comme héritier de la RDA et que le SPD paye ses hésitations quant à la réunification et à la politique économique à choisir. Dans le même temps, le FDGB communiste s'auto-dissout et ses membres rejoignent la DGB, liée au SPD.
De 1990 à 1998, le SPD se trouve dans l'opposition. Pour reconquérir le pouvoir, le SPD modifie son discours social démocrate en acceptant la privatisation de l'économie et en développant de nouveaux thèmes autour du droit des femmes ou de l'environnement. C'est d'ailleurs à la tête d'une coalition avec les écologistes que le SPD retrouve le pouvoir, en 1998. Le gouvernement SPD de Gerhardt Schröder vote des lois écologiques et sociales mais doit faire face à la nécessité de lutter contre le chômage et contre les effets négatifs de la mondialisation. Il décide alors, en 2005, de renforcer la compétitivité de l'économie allemande au dépend de son modèle social. Ce programme de réformes libérales, connu sous le nom d'Agenda 2010 ou lois Hartz, du nom de Peter Harz président de la commission des réformes, libéralise les conditions de travail et réduit les dépenses sociales (réforme des retraites, remise en cause de l'État providence notamment pour l'assurance maladie). Cette politique provoque une forte opposition de la part des syndicats et d'une partie du SPD qui lui reproche de renier la social-démocratie. À l'opposé, la droite salue les mesures prises par le gouvernement Schröder car elles ont renforcé la compétitivité de l'économie allemande. Cela montre à la fois un effacement du clivage droite-gauche mais aussi une crise idéologique au sein du SPD qui se manifeste par une multiplication des partis à la gauche du SPD.
En 2005, des militants déçus du SPD et des syndicalistes fondent l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG - Wahlalternative Arbeit und soziale Gerechtigkeit). Dans le même temps, le PDS, héritier du SED, change de nom et devient le Parti de gauche (Linkpartei). En 2007, WASG et le Linkpartei fusionnent pour former La Gauche (Die Linke), un mouvement antilibéral proche des communistes. Aux élections de 2009, Die Linke obtient 12 % des voix contre 23 % pour le SPD. En 2005, Gerhardt Schröder est battu d'une courte tête par Angela Merkel qui établit une alliance avec le SPD, c'est la deuxième "grande coalition". Le SPD y porte notamment la réforme des retraites qui pousse l'âge de départ à 67 ans en 2030. En 2009, le parti subit pourtant sa pire défaite depuis 1933 avec seulement 23 % des voix. Depuis, le parti ne retrouve pas vraiment son souffle. 150 ans après sa naissance, il incarne le passé du réformisme, mais plus réellement son avenir.
- Le SPD ne profite pas de la réunification et perd les premières élections à cause de ses hésitations.
- Il retrouve la voie du pouvoir en 1998 avec le gouvernement de Gerhardt Schröder qui divise le SPD.
- Le SPD est aujourd'hui affaibli et très divisé.