Quelle place occupe le SPD sous la république de Weimar ?
Quel parti politique domine l'assemblée constituante de la république de Weimar ?
Quelle partie de la population les mesures du SPD favorisent-elles ?
Quel parti de gauche est le principal adversaire du SPD ?
Quel est le nombre de membres du SPD en 1930 ?
Quel est le nombre de membres du KPD à la fin des années 1920 ?
Marqué par une scission majeure dans le contexte du premier conflit mondial et de la naissance du régime républicain en Allemagne, le SPD reste un acteur majeur politique de la jeune république de Weimar. Cependant, face aux difficultés de la crise économique et politique des années 1930, le SPD se retrouve de plus en plus isolé sur la scène politique.
Le 19 janvier 1919 est élue une assemblée constituante dominée par le SPD (37,9 % des voix) et, le 11 février 1919, elle confie la présidence à Ebert. La nouvelle République mène une politique socialiste comme le montre la Constitution, adoptée le 31 juillet 1919, qui intègre le syndicalisme. La république de Weimar est dominée par une coalition de trois partis : centre catholique (Zentrum), libéral et social-démocrate du SPD. Il s'agit donc d'un régime de compromis dans lequel le SPD sert de parti pivot. Il lutte contre l'inflation et contre l'occupation militaire de la Ruhr par la France (1923 - 1924). Surtout, le SPD obtient de nombreuses mesures en faveur des ouvriers : présence de conseils ouvriers dans les entreprises pour discuter des conditions de travail en 1920, augmentation du paiement des heures supplémentaires en 1926, création de l'assurance chômage en 1927, mais aussi l'obligation d'établir des conventions collectives, la journée de 8 heures, la construction de logements sociaux subventionnés pour les ouvriers. L'action du SPD est relayé par son syndicat, la Confédération générale syndicale allemande (ADGB - Allgemeine Deutsche Gewerkschaftsbund), fondé le 5 juillet 1919, et qui rassemble 8,5 millions d'adhérents en 1932. Devant les succès du SPD, l'USPD éclate entre le SPD et le KPD. Mais, la montée du chômage, à la fin des années 1920, affaiblit le régime et encourage sa contestation.
La république de Weimar est contestée, à sa droite, par les partis nationalistes (monarchiste et nazi) qui lui reprochent la signature du traité de Versailles par la thèse dite du coup de poignard dans le dos, et, à sa gauche, par le KPD critiquant la répression de 1919 et l'abandon de la stratégie révolutionnaire. À partir de 1928, le Komintern fixe comme priorité au KPD la lutte contre le SPD, considéré comme un parti bourgeois et comme un parti social-fasciste. La crise des années 30 touche fortement l'Allemagne dont la production industrielle baisse de 19 % et où le chômage touche 6 millions de travailleurs. Le SPD se trouve dans l'impossibilité d'honorer la nouvelle assurance-chômage créée en 1927. Les ouvriers sont particulièrement touchés par la dépression. Le SPD et ses alliés peinent à trouver des solutions à la crise économique et sociale : le blocage des salaires et des prix conduit à une explosion de l'inflation qui aggrave les conséquences de la crise. Les partis extrémistes, hostiles à la République, progressent tandis que les partis au pouvoir reculent. C'est particulièrement le parti nazi (NSDAP) qui bénéficie le plus de la crise. Lors des élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag avec 33 % des voix contre 20,4 % pour le SPD et 16,8 % pour le KPD. Les socialistes et communistes sont majoritaires mais leur division va permettre aux nazis de prendre le pouvoir. Malgré des combats de rue entre militants nazis et communistes, le KPD refuse de s'allier au SPD pour stopper la menace du parti d'Hitler car les communistes restent hostiles à la démocratie parlementaire et pensent que la violence nazie permettra la prise de pouvoir du prolétariat. La crise économique est pour eux le signe que le capitalisme est sur le point d'imploser et doit laisser la place selon leurs prévisions à une société communiste. SPD et KPD s'opposent quant à la politique à mener face à la crise et au nazisme, ce qui permet l'arrivée au pouvoir d'Hitler qui met fin à la république de Weimar.
- Le SPD est la parti majoritaire dans la première assemblée de la république de Weimar.
- Il mène une politique sociale en faveur des ouvriers afin d'améliorer leurs conditions de vie et de travail.
- La crise des années 1930 et la lutte contre le KPD profitent aux nazis qui mettent fin à la république de Weimar.