Expliquer le rôle des Etats-Unis dans la guerre froide Exercice fondamental

La guerre froide désigne un affrontement indirect entre les États-Unis et le bloc communiste de 1947 à 1991, année de l'implosion de l'URSS. Alors que ni les États-Unis ni l'URSS ne peuvent se faire la guerre directement car ils possèdent l'arme nucléaire et que cela conduirait à leur autodestruction, comment les États-Unis ont-ils utilisé la supériorité qu'ils ont acquise au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans tous les domaines pour faire échec à l'expansion du communisme dans le monde ?

La doctrine Truman, qui sous-tend la politique étrangère des États-Unis durant la guerre froide, a eu des résultats mitigés. Truman est le président des États-Unis de 1945 à 1953. Sa politique, dite aussi politique d'endiguement, est la base de la politique des États-Unis contre le bloc communiste. Énoncée dans un discours de 1947 destiné à convaincre les républicains traditionnellement isolationnistes, elle peut se résumer par cette phrase de Truman : "Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement". Elle vise à contenir l'expansion du communisme.
Si elle a porté ses fruits en Europe (avec notamment le plan Marshall qui en découle directement), elle n'a pas eu le même succès en Asie. Ainsi elle n'a pu prévenir l'avènement du communisme en Chine. Cependant, elle est à l'origine de l'ascension économique du Japon grâce à l'aide économique apportée par les États-Unis dès 1947 (suspension du paiement des réparations pour soutenir l'économie du pays).

Le plan Marshall, ou "european recovery program" (ERP), est un programme économique de reconstruction de l'Europe, répondant à l'objectif politique de lutte contre l'expansionnisme soviétique. Il consiste en des crédits aux principaux pays d'Europe occidentale (Portugal, Islande, Irlande, Norvège, Danemark, Suède, Royaume-Uni, Benelux, RFA, France, Italie, Suisse et Autriche), avec l'exception de l'Espagne sous domination franquiste, pour qu'ils puissent acheter des biens aux États-Unis et améliorer le niveau de vie de leurs populations. Les États européens doivent s'accorder entre eux au sein de l'OECE (Organisation européenne de coopération économique) pour établir un plan de reconstruction.
Alors que l'Europe de l'Est bascule dans le camp communiste en 1947, ce que symbolise l'expression de Winston Churchill "Rideau de fer", il s'agit d'éviter que les pays de l'Europe de l'Ouest ne connaissent le même sort. Le véritable objectif du plan Marshall est donc bien plus stratégique qu'économique. Ce n'est pas la crainte de la crise économique, mais la volonté d'élever un barrage à l'expansion du communisme qui l'a inspiré aux USA. La reconstruction européenne, relativement rapide, fut stimulée par l'aide américaine, tandis que l'économie américaine évita ainsi la récession à cause d'une surproduction massive qu'aurait pu entraîner la fin des hostilités.

En vertu de la doctrine Truman, les États-Unis forment des alliances pour encercler l'Union soviétique, dont la plus contraignante est l'OTAN. L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) est signée en 1949, l'ANZUS avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, en 1951. Le pacte de Bagdad (entre l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni) est signé aussi en 1955, les États-Unis ne rejoignant formellement l'organisation qu'en 1958.
L'OTAN est un traité d'assistance collective. En vertu de son article 5, tout pays agressé doit recevoir automatiquement l'assistance militaire de ses partenaires. Son siège se trouve depuis 1966 à Bruxelles, et son commandement militaire, initialement à Rocquencourt (France), se trouve à Mons (Belgique). L'organisation avait pour mission initiale de prévenir tout soubresaut de l'impérialisme allemand, et de s'opposer à toute tentative expansionniste du bloc soviétique, son principal adversaire étant le pacte de Varsovie.