Expliquer l'échec du multilatéralisme à Sarajevo lors de la guerre en ex-Yougoslavie.
Dans quel pays se situe Sarajevo ?
Quel est le rôle de l'ONU pendant le siège ?
Où sont signés les accords mettant fin au siège de Sarajevo ?
À quelle période a lieu le conflit à Sarajevo ?
L'intervention de quelle puissance a permis de trouver une issue au siège de Sarajevo ?
La guerre en ex-Yougoslavie (1992 - 1996) est une guerre civile opposant les trois communautés de Bosnie (Serbes soutenus par Belgrade, Croates et musulmans). La ville de Sarajevo est assiégée par les Serbes (milices bosno-serbes et armée fédérale yougoslave) à partir du 5 avril 1992. Le siège de Sarajevo prend fin officiellement le 29 février 1996. Face à ce conflit extrêmement douloureux pour les civils, les forces multilatérales vont échouer pour laisser place à l'unilatéralisme incarné par les États-Unis.
La guerre en Bosnie et à Sarajevo est marquée par des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les femmes sont victimes de viols collectifs et organisés et il y a des arrestations et des violences envers les hommes. Le but est de terroriser la population pour la chasser et réaliser une "purification ethnique". Le blocus empêche le ravitaillement : l'eau, l'électricité et le chauffage sont coupés. La ville est bombardée par des mortiers. Par exemple, le marché de Markale est frappé à deux reprises : le 5 février 1994 (68 morts et 144 blessés) et le 28 août 1995 (37 morts et 90 blessés). Les tireurs embusqués tuent des civils dont des enfants. Le bilan est de 10 000 morts et 50 000 blessés.
Face à la barbarie, la communauté internationale peine à intervenir. Le conflit yougoslave a lieu sur le sol européen, mais les divisions entre les membres de l'Union européenne sont fortes et rendent inefficaces les actions à mener. Le Royaume-Uni refuse d'envoyer une armée, l'Allemagne soutient l'indépendance de la Serbie et de la Croatie alors que la France soutient la Serbie. De plus, la guerre du Golfe vient de se terminer (1991), l'URSS est en pleine décomposition et les États-Unis ne considèrent pas cette zone comme prioritaire. L'ONU crée en février 1992 une force d'interposition appelée Force de protection des Nations unies, qui envoie 45 000 Casques bleus chargés de protéger la population civile sans intervenir dans la guerre civile ni prendre parti. Par conséquent, leur action se limite à une aide humanitaire, devenue vitale pour soulager les difficultés liées au blocus. Malheureusement, les Casques bleus sont dépassés par les violences et sont même pris en otage par des milices serbes. C'est l'échec du multilatéralisme.
Face à cette grande violence et à la non réelle intervention de l'Union européenne et de l'ONU, les États-Unis et l'OTAN interviennent. L'OTAN soutient les Casques bleus avec son aviation, puis avec la FRR (Force de réaction rapide), fondée en juin 1995. Le siège s'achève par les accords de Dayton, signés le 21 novembre 1995 sous l'égide et l'initiative du président américain Bill Clinton. Ils permettent de rétablir la paix en Bosnie-Herzégovine. Les Bosniens, autrement dit les habitants de la Bosnie-Herzégovine quelle que soit leur appartenance ethnique (Bosniaques, Serbes, Croates, etc), appartiennent soit à la "Fédération croato-musulmane", soit à la "République serbe de Bosnie".
- L'ONU échoue car elle n'arrive pas à mettre d'accord les pays membres, notamment ceux de l'Union européenne, pour mettre en place une politique d'intervention. De plus, l'action des Casques bleus reste limitée.
- Les États-Unis réussissent grâce à leur supériorité militaire à mettre fin au conflit.