Expliquer les limites de la déstalinisation mise en place par Khrouchtchev.
Durant quelle période Khrouchtchev dirige-t-il l'URSS ?
Quelles sont les critiques faites à l'encontre de la politique de Khrouchtchev ?
Quelles sont les mesures prises par Brejnev ?
Qu'est-ce qu'un dissident ?
Qui succède à Khrouchtchev à la tête de l'URSS ?
La déstalinisation de Khrouchtchev n'a pas réellement d'effets positifs, ce qui conduit au retour à une période plus radicale avec Brejnev, et aboutit à une crise plus profonde.
La politique de déstalinisation montre ses limites. Par exemple, la liberté d'expression reste partielle. Le premier roman de Soljenitsyne dénonçant le goulag, intitulé Une journée d'Ivan Denissovitch, est certes autorisé dès 1962 ; mais le roman Le Docteur Jivago de Pasternak est interdit et son auteur est dans l'obligation de refuser le prix Nobel de littérature en 1958. De plus, la police politique et les camps ne sont pas supprimés, même si 350 000 prisonniers politiques (donc 70 % du total) sont libérés en 1956. Le régime et le système soviétique ne sont pas remis en cause. Le Parti conserve tous les pouvoirs et Khrouchtchev les concentre progressivement. La propagande tente même de ranimer les idéaux révolutionnaires de l'époque de Lénine.
De plus, Khrouchtchev mène une politique volontariste afin de rattraper et même de dépasser les États-Unis, mais cet objectif irréalisable entraîne une grave crise économique et sociale en URSS. Par ailleurs, la crise de Cuba en 1962 décrédibilise encore plus Khrouchtchev. Enfin, la nomenklatura (classe dirigeante) s'oppose aux réformes de Khrouchtchev, car elles menacent ses privilèges. Khrouchtchev, impopulaire, est renversé en 1964.
À la suite de Khrouchtchev, Brejnev gouverne l'URSS jusqu'en 1982 et réhabilite en partie la politique de Staline. Inspirées de l'économiste Liberman, ses réformes prônent le profit et privilégient la réalité plutôt que la planification industrielle voulue par Staline.
Il s'appuie sur la nomenklatura, une classe dirigeante de l'URSS composée de ceux qui occupent des postes à responsabilité dans le Parti communiste, l'administration et la gestion des entreprises d'État. Cependant, ce groupe est vieillissant (90 % de ses membres ont plus de 60 ans) et bloque les réformes économiques de Brejnev.
Le pouvoir reste collégial même s'il cumule plusieurs fonctions de direction. Il renforce la bureaucratie et l'armée, exploite les richesses énergétiques et généralise la corruption. Il remet en place le culte de la personnalité, renforce la censure, la répression et le contrôle de la population, sans non plus revenir à la terreur de masse. Ainsi, après la publication en Occident de L'Archipel du goulag en 1973 qui dénonce les camps, Soljenitsyne est arrêté et exilé.
À la mort de Brejnev en 1982, l'ancien chef du KGB, Youri Andropov, âgé de 68 ans et malade, prend la tête du pays. Il essaye de s'opposer à la corruption et au marché noir. Mais, à sa mort en février 1984, Tchernenko, 73 ans arrive au pouvoir pour 13 mois, avec une politique inspirée de celle de Brejnev. Les gouvernements se succèdent, les retours en arrière aussi, par conséquent, l'insatisfaction est de plus en plus importante et aboutit à une crise de plus en plus profonde. La corruption, l'urbanisation et l'instruction croissante de la société font que la population croit de moins en moins au gouvernement.
Par conséquent, des dissidents minoritaires s'organisent, qui sont des individus en désaccord avec le pouvoir au nom des droits de l'Homme. Ils publient des samizdats dès les années 1950 (autoédition en russe), une littérature clandestine, échappant à la censure, avec pour but de dénoncer le gouvernement. Ils gagnent peu à peu le soutien de l'opinion internationale.
- De 1956 à 1964 a lieu la politique de déstalinisation de Khrouchtchev, mais c'est un échec.
- De 1964 à 1982, c'est l'arrivée de Brejnev au pouvoir avec un retour à une politique stalinienne.
- De 1982 à 1985 se succèdent plusieurs gouvernements, ce qui amène à la montée des dissidents et à l'entrée dans une crise profonde.