Les thèses freudiennes dans le film Exercice fondamental

À plusieurs reprises, Pasolini a fait savoir qu'il s'inspirait des thèses freudiennes pour réaliser son film Œdipe roi. Il s'intéresse en effet particulièrement au complexe d'Œdipe, mais insiste également sur la sexualité dans son film, thématique hautement psychanalytique.

Pasolini explique, dans de nombreux entretiens, qu'il met en scène le complexe d'Œdipe, et particulièrement le sien. Ce complexe s'appuie sur la haine qu'un petit garçon nourrirait à l'égard de son père et sur son envie d'épouser sa mère. Pasolini affirme qu'il a ressenti cela étant enfant. Il dit ainsi : "L'enfant du prologue, c'est moi, son père est mon père, officier d'infanterie, et sa mère, une institutrice, est ma mère. Je raconte ma vie, mythifiée." Il déclare notamment qu'il a eu avec son père une relation particulièrement conflictuelle et qu'il aimait profondément sa mère. Pasolini souligne l'importance de l'inconscient : à plusieurs reprises, Œdipe se mord le poing dans le film, signe qu'il sent que quelque chose ne va pas, même s'il ne sait pas quoi. De même, Pasolini explique que la partie mythifiée du film est un rêve, Freud estimant que l'étude des rêves nous livre les clés de l'inconscient.

Surtout, Pasolini met au cœur du film le thème de la sexualité. Cette dernière est centrale dans les thèses freudiennes. Freud estime en effet que tout peut être sexuel, et que c'est la répression du désir sexuel dans une société corsetée qui est à l'origine des troubles psychologiques de l'Homme. Pasolini met en scène le couple formé par Œdipe et Jocaste, et le fait de façon hautement symbolique. Il met d'abord en scène dans l'épilogue ce qu'on appelle la "scène primitive" : c'est lorsque l'enfant voit ses parents faire l'amour. Pasolini filme également Œdipe luttant contre lui-même lorsqu'il voit une femme nue dans un labyrinthe. Il filme enfin, avec pudeur, la complicité charnelle entre Œdipe et Jocaste.