La critique du libre arbitre par Spinoza Exercice fondamental

Spinoza, philosophe hollandais du XVIIIe siècle, est un penseur qui a critiqué la notion de libre arbitre, en montrant qu'elle reposait sur une illusion. Il s'oppose ainsi à Descartes, qui fait du libre arbitre le principe de la liberté.

Le libre arbitre est défini comme le "pouvoir des contraires" : la possibilité de choisir entre une action et son contraire. L'idée qu'il existe un libre arbitre s'oppose à une conception appelée "déterminisme", selon laquelle toutes nos actions sont déterminées par avance. Or, Spinoza est tenant d'une certaine forme de déterminisme : après avoir identifié la nature (c'est-à-dire l'ensemble des choses) à Dieu, Spinoza montre que tout effet est la suite nécessaire d'une cause située en Dieu. L'Homme n'est pas un "empire dans un empire", il n'est pas une exception aux lois inflexibles de la nature qui présenterait une faculté de choisir entre des contraires, alors que l'ensemble de la nature est soumise au règne de la nécessité.

Ainsi, si nous pouvons parfois avoir l'impression d'effectuer une action libre, de choisir entre plusieurs possibles, c'est que nous sommes dans l'ignorance des causes qui nous déterminent. L'illusion du libre arbitre repose sur une connaissance inadéquate des phénomènes, qui ne tient pas compte de la nécessité avec laquelle ils se produisent.

La seule liberté concevable pour Spinoza est celle de l'Homme qui a conscience de la libre nécessité par laquelle notre être cherche à se perfectionner dans son être par le désir ; ce n'est pas parce que nous voulons avec nécessité que nous voulons de manière contrainte. L'adhésion à notre nature, l'acceptation de nos désirs, l'absence de contrariété entre notre volonté et notre nature, est la seule définition possible de notre liberté. On parle alors d'une liberté par adhésion, par acceptation de la nécessité.