Répondre aux questions suivantes qui permettront d'expliquer la diversité et les transformations des objets de l'action collective, des acteurs et de leurs répertoires.
Que désigne l'anti-professionnalisation en sciences politiques ?
L'anti-professionnalisation est liée à une crise de représentation des partis politiques et des syndicats. De nouveaux mouvements sociaux soulignent le développement d'une oligarchie gouvernante et technocratique peu représentative et des actions collectives citoyennes rejettent la professionnalisation de l'engagement politique.
Qu'est-ce que la parlementarisation de l'engagement politique ?
La parlementarisation est un processus de développement du droit. Les acteurs sociaux formulent désormais leurs revendications dans des termes juridiques et au travers des structures institutionnelles publiques, afin de produire des revendications qui peuvent être directement intégrées dans la loi. Ce phénomène s'accompagne d'un mouvement de pacification des mœurs : les conflits sont de moins en moins violents.
Comment évolue la violence des conflits dans la société actuelle ?
On observe sur le long terme (depuis l'âge industriel) un mouvement de pacification des mœurs : les grèves et les manifestations restent marquées par des violences (mouvement des black blocs en 2019) ou des dégâts matériels importants mais on constate d'une manière structurelle une certaine diminution de la violence des conflits sociaux à travers l'institutionnalisation des revendications des différents groupes sociaux.
Parmi les types d'engagements politiques suivants, lesquels correspondent à une individualisation de l'engagement ?
L'individualisation de l'engagement répond à la montée de l'individualisme dans les sociétés modernes. Elle est également liée à l'individualisation des technologies. Les individus peuvent s'engager à distance via Internet ou se mobiliser et se démobiliser très rapidement. C'est par exemple le cas d'une pétition signée en ligne ou d'une manifestation spontanée.
Quel est l'effet des technologies dans l'individualisation de l'engagement politique ?
L'individualisation de l'engagement répond à la montée de l'individualisme dans les sociétés modernes. Elle est également liée à l'individualisation des technologies. Les individus peuvent s'engager à distance via Internet ou se mobiliser et se démobiliser très rapidement. Les réseaux sociaux rendent l'engagement potentiellement plus flexible. Les revendications identitaires des nouveaux mouvements sociaux se fondent sur d'autres critères d'appartenance collective que la situation socioprofessionnelle. C'est par exemple le cas d'une pétition signée sur Internet ou des réactions et des commentaires sur les réseaux sociaux.
Vers quels types d'acteurs de l'engagement politique les individus se tournent-ils de plus en plus ?
Les objectifs de l'engagement politique se sont transformés, de même que son échelle et ses acteurs. On parle de nouveaux répertoires de l'engagement politique. On constate une évolution de la structure même des partis politiques et un renouvellement des acteurs avec un engagement citoyen différent. Globalement, les individus se détournent des partis politiques traditionnels et des syndicats au profit d'autres formes d'engagement, comme l'engagement associatif ou les regroupements citoyens qui visent à une transformation plus spécifique des conditions de vie quotidienne. Enfin, l'émergence de nouveaux acteurs, associations, groupements citoyens, think tanks, et le recours à des rapports d'experts indépendants sur des sujets variés (discrimination et inégalité, écologie, emploi) témoignent d'un renouvellement des acteurs de l'engagement politique fédérant les individus.
Vers quelles échelles l'engagement politique tend-il de plus en plus ?
Les échelles de l'action et de l'engagement politique se sont modifiées. On constate à la fois une internationalisation de l'engagement dont témoignent l'essor et l'internationalisation des grandes ONG (Greenpeace, Médecins sans frontières) et un retour au local à travers les initiatives de proximité (circuits d'approvisionnement courts, solidarité de quartier).
À partir des années 1970, l'anti-professionnalisation, l'individualisation de l'engagement et la parlementarisation-pacification ont conduit à de profondes mutations de l'engagement politique.
L'anti-professionnalisation est liée à une crise de représentation des partis politiques et des syndicats. De nouveaux mouvements sociaux soulignent le développement d'une oligarchie gouvernante et des actions collectives rejettent la professionnalisation de leur engagement. Par exemple, le mouvement des gilets jaunes en France en 2018-2019 correspond à une autonomisation des mouvements vis-à-vis des institutions habituelles les encadrant (syndicats, partis politiques).
L'individualisation de l'engagement répond à la montée de l'individualisme dans les sociétés modernes. Elle est également liée à l'individualisation des technologies. Les individus peuvent s'engager à distance via Internet ou se mobiliser et se démobiliser très rapidement. Les réseaux sociaux rendent l'engagement potentiellement plus flexible. Les revendications identitaires des nouveaux mouvements sociaux se fondent sur d'autres critères d'appartenance collective que la situation socioprofessionnelle. Ces critères étaient parfois considérés auparavant comme individuels (c'est le cas de l'orientation sexuelle qui fonde les revendications des mouvements LGBT). Par exemple, les pétitions sur Internet, les manifestations spontanées, les réactions et commentaires sur les réseaux sociaux sont des preuves de cette individualisation.
Enfin, on assiste à une parlementarisation-pacification de l'engagement politique. Il s'agit d'un processus de pacification des mœurs politiques et de développement du droit. Les acteurs formulent désormais leurs revendications dans des termes juridiques, afin de produire des revendications qui peuvent être directement intégrées dans la loi. De plus, la pacification des conflits semble progresser, même si les formes d'action violente n'ont pas disparu (notamment dans les manifestations). Les grèves et les manifestations restent marquées par des violences (mouvement des black blocs en 2019) ou des dégâts matériels importants mais, sur le long terme, on constate une diminution de la violence des conflits.
Ces mutations ont entraîné l'apparition de nouveaux répertoires de l'engagement et une transformation des objectifs, ainsi que des échelles et des acteurs de l'engagement politique.
Tout d'abord, on constate une évolution de la structure même des partis politiques et un renouvellement des acteurs avec un engagement citoyen différent. Globalement, les individus se détournent des partis politiques traditionnels et des syndicats au profit d'autres formes d'engagement, comme l'engagement associatif ou les regroupements citoyens qui visent à une transformation plus spécifique des conditions de vie quotidienne. Enfin, l'émergence de nouveaux acteurs, associations, groupements citoyens, think tanks, et le recours à des rapports d'experts indépendants sur des sujets variés (discrimination et inégalité, écologie, emploi) témoignent d'un renouvellement des acteurs de l'engagement politique fédérant les individus.
Les échelles de l'action et de l'engagement politique se sont également modifiées. On constate à la fois une internationalisation de l'engagement dont témoignent l'essor et l'internationalisation des grandes ONG (Greenpeace, Médecins sans frontières) et un retour au local à travers les initiatives de proximité (circuits d'approvisionnement courts, solidarité de quartier).