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Comprendre la signification sociale de la consommation Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

On donne à étudier le document suivant :

Groupes sociaux et consommation, d'Engel à Bourdieu

Alternatives économiques

Novembre 1998

Ernst Engel, statisticien du siècle dernier - à ne pas confondre avec Engels, l'ami de Marx -, est le premier à avoir cherché des lois statistiques sur la consommation.

Il découvre que les coefficients budgétaires des divers postes de consommation dépendent étroitement du niveau des ressources. Le sociologue français Maurice Halbwachs (1877 - 1945) montre les insuffisances de ce constat. Selon lui, les différences de classes peuvent avoir un effet sur la structure de la consommation indépendamment du seul effet des différences de revenu. En effet, si les classes sociales se distinguent par leurs moyens financiers, la façon dont elles satisfont leurs besoins est en grande partie dictée par leur représentation sociale. Les goûts et les préférences des individus sont largement modelés par leur milieu d'origine et par les traditions et le système de valeurs que ce dernier véhicule. Des groupes proches par leurs revenus, comme les enseignants et une partie des commerçants, n'ont pas la même structure de consommation. Et une personne qui change de milieu n'adoptera qu'en partie les pratiques de son nouveau groupe.

Pierre Bourdieu reprend ce raisonnement à travers le concept d'habitus. Il écrit dans La Distinction : "Ce que la statistique enregistre sous la forme de systèmes de besoins n'est autre chose que la cohérence des choix d'un habitus." La logique des besoins individuels cache un ensemble de dispositions symboliques intériorisées par les membres des différents groupes sociaux. La consommation alimentaire est, sur ce point, assez révélatrice : les ouvriers considèrent le corps comme un simple outil de travail que la nourriture doit rendre suffisamment fort ; les cadres, au contraire, voient le corps comme une fin en soi. D'où l'idéal de minceur, que la nourriture saine et les pratiques sportives doivent contribuer à atteindre. La consommation ne tend pas uniquement à la satisfaction privée des besoins. Consommer, notamment des biens de luxe, est un acte social. On doit au sociologue américain Thorstein Veblen (1857 - 1929) l'expression de "consommation ostentatoire". Elle serait l'attribut d'une classe sociale riche et oisive, la "classe de loisir", caractérisée par le mépris du travail manuel, le culte du luxe, du prestige et de l'apparence. Veblen réunit dans cette classe les aristocrates, les bourgeois et les parvenus, qu'il oppose à la classe ouvrière, dont les modes de consommation sont dictés par la nécessité.

D'après le texte proposé, quels sont les principaux déterminants de la consommation ?

Ernst Engel note que les coefficients budgétaires (les parts en % des dépenses d'un poste) varient en fonction de l'importance du revenu. Par exemple, le coefficient budgétaire de l'alimentation diminue lorsque le revenu s'élève.
Pour Maurice Halbwachs, outre le niveau de revenu, la structure de la consommation dépend des goûts et des préférences des individus, préférences et goûts qui sont largement modifiés par leur milieu d'origine et les valeurs de leur groupe social.
Pierre Bourdieu va expliciter le concept d'habitus et montrer que "la logique des choix individuels cache un ensemble de dispositions symboliques intériorisées par les membres des différents groupes sociaux".
Thorstein Veblen s'appuie sur le concept de consommation ostentatoire pour différencier la "consommation des riches" qui veulent signifier leurs privilèges et la consommation de la classe ouvrière dictée par la nécessité.

Comment peut-on expliquer les différences de structures de consommation ?

D'une part, les budgets sont très différents selon les catégories sociales : quand les cadres disposent aujourd'hui de plus de 40 000 euros à dépenser, les ouvriers n'ont que 25 000 euros.
D'autre part, la structure par postes est différente. Cette structure observe tout d'abord une loi classique, décrite dès le milieu du XIXe siècle par le statisticien Ernst Engel : le budget consacré aux biens de base diminue quand le revenu augmente. Ainsi, le poste "alimentation et boissons non alcoolisées" représente actuellement 17 % du budget des ménages, contre 13 % de celui des cadres. La situation est quasi identique pour le logement (17,4 % contre 13,3 %) : nul besoin de multiplier le nombre de cuisines, de séjours, de salles de bains, etc. À l'opposé, les cadres consacrent une proportion bien supérieure de leur budget en matière d'équipement du foyer ou de restauration et hôtel, par exemple.
Enfin, la consommation ostentatoire (produits de luxe ou de forte notoriété) joue un rôle au niveau du montant et des coefficients budgétaires pour expliquer les différences de consommation entre les groupes sociaux.

D'après les thèses de Bourdieu et de Veblen, comment la bourgeoisie se distingue-t-elle du reste de la population par le biais de ses habitudes alimentaires ?

Pierre Bourdieu a défini l'habitus comme la manière d'être, l'ensemble des habitudes ou des comportements acquis par un individu, un groupe d'individus ou un groupe social. Ainsi, la consommation alimentaire est révélatrice du fait que "les ouvriers considèrent le corps comme un simple outil de travail que la nourriture doit rendre suffisamment fort". En revanche, "les cadres, au contraire, voient le corps comme une fin en soi" et la nourriture saine contribue à l'idéal de minceur, vécu comme une norme.
Pour Veblen, la consommation ostentatoire est une consommation destinée soit à montrer un statut social, un mode de vie ou une personnalité, soit à faire croire aux autres que l'on possède ce statut social, mode de vie ou personnalité. Posséder une voiture de luxe constitue à la fois un signal de sa position économique et de son statut spécifique dans la hiérarchie sociale.

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