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Étudier l'engagement et la résistance dans un extrait de « Aucun de nous ne reviendra – Auschwitz et après » de Charlotte Delbo Brevet - Questions sur document

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 12/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.

Aucun de nous ne reviendra – Auschwitz et après

Charlotte Delbo

© Les Éditions de Minuit, 1965

« C'est l'appel. Tous les blocks rendent leurs ombres. Avec des mouvements gourds de froid et de fatigue une foule titube vers la Lagerstrasse. La foule s'ordonne par rangs de cinq dans une confusion de cris et de coups. Il faut longtemps pour que se rangent toutes ces ombres qui perdent pied dans le verglas, dans la boue ou dans la neige, toutes ces ombres qui se cherchent et se rapprochent pour être au vent glacé de moindre prise possible.

Puis le silence s'établit.

Le cou dans les épaules, le thorax rentré, chacune met ses mains sous les bras de celle qui est devant elle. Au premier rang, elles ne peuvent le faire, on les relaie. Dos contre poitrine, nous nous tenons serrées, et tout en établissant ainsi pour toutes une même circulation, un même réseau sanguin, nous sommes toutes glacées. Anéanties par le froid. Les pieds, qui restent extrémités lointaines et séparées, cessent d'exister. Les godasses étaient encore mouillées de la neige ou de la boue d'hier, de tous les hiers. Elles ne sèchent jamais.

Il faudra rester des heures immobiles dans le froid et dans le vent. Nous ne parlons pas. Les paroles glacent sur nos lèvres. Le froid frappe de stupeur tout un peuple de femmes qui restent debout immobiles. Dans la nuit. Dans le froid. Dans le vent. Personne ne pense «  à quoi bon » ou bien ne le dit pas. À la limite de nos forces, nous restons debout. […]

L'ombre se dissout un peu plus. Les aboiements des chiens se rapprochent. Ce sont les SS qui arrivent. Les blockhovas crient "Silence !" dans leurs langues impossibles. Le froid mord aux mains qui sortent de sous les bras. Quinze mille femmes se mettent au garde-à-vous.

Les SS passent – grandes dans la pèlerine noire, les bottes, le haut capuchon noir. Elles passent et comptent. Et cela dure longtemps.

[…] Il faut attendre encore, attendre le jour.

L'ombre se dissout. Le ciel s'embrase. On voit maintenant passer d'hallucinants cortèges. […] Ce sont les mortes de la nuit qu'on sort des revirs pour les porter à la morgue. Elles sont nues sur un brancard de branches grossièrement assemblées, un brancard trop court. Les jambes – les tibias – pendent avec les pieds au bout, maigres et nus. La tête pend de l'autre côté, osseuse et rasée. »

Quel est le genre littéraire de ce texte ?

Le genre littéraire de ce texte est autobiographique. Charlotte Delbo, résistante, est déportée à Auschwitz. Dans son autobiographie intitulée, Aucun de nous ne reviendra – Auschwitz et après, elle raconte son expérience des camps et témoigne de son horreur pour mieux la dénoncer.

Quel est le type de ce texte ?

Le type de ce texte est descriptif. Charlotte Delbo décrit précisément le déroulement de l'appel comme le suggèrent les premiers mots du texte « c'est l'appel ». L'auteure donne différents détails sur les conditions physiques des déportées appelées à l'appel, sur le froid, sur les « heures immobiles dans le froid et dans le vent », sur l'arrivée et le rôle des femmes SS « grandes dans la pèlerine noire, les bottes, le haut capuchon noir ».

Quel est le registre de cet extrait ?

Le registre de cet extrait est réaliste car l'auteur donne à lire un récit historique qui s'appuie sur des faits réels. En plus des différents détails donnés sur les conditions physiques des déportées appelées à l'appel, sur le froid, sur la présence et le rôle des femmes SS, le lecteur reconnaît tout un vocabulaire appartenant à l'époque de la Seconde Guerre mondiale et de ses camps d'extermination « blocks », « Lagerstrasse », « les SS », « les blockhovas », « revirs », « osseuses et rasées ».

Qui désigne le pronom personnel « nous » dans « Nous ne parlons pas » ?

Le pronom personnel « nous » dans « Nous ne parlons pas » désigne Charlotte Delbo et les autres femmes déportées car l'auteure a vécu l'horreur des camps. Elle témoigne ainsi de ce qu'elle a réellement vécu et souffert.

À quoi la métaphore « les ombres », qui sert à désigner les déportées appelées à l'appel, renvoie-t-elle ?

La métaphore, « les ombres », qui sert à désigner les déportées appelées à l'appel, renvoie à leur maigreur. Les femmes sont totalement affaiblies par leurs atroces conditions de vie : manque de sommeil, très mauvaise nutrition, travaux forcés, fatigue, maladie. Elles sont tellement amaigries qu'elles ne semblent être que l'ombre d'elle-même. Elles ne parviennent plus à se maintenir debout, elles perdent l'équilibre (« toutes ces ombres qui perdent pied dans le verglas, dans la boue ou dans la neige, »), elles ont très froid en raison de leur maigreur, d'absence de réels vêtements chauds, du froid glacial de la Pologne (« toutes ces ombres qui se cherchent et se rapprochent pour être au vent glacé de moindre prise possible. »)

De quelle manière est mise en scène l'apparition des SS ?

L'apparition des SS est mise en scène de la manière suivante, par l'aboiement des chiens (« Les aboiements des chiens se rapprochent. »), par le rappel au silence demandé par les bolckhovas (« Les blockhovas crient "Silence !" dans leurs langues impossibles. »), par la soumission des déportées : « Quinze mille femmes se mettent au garde-à-vous. » Tous ces éléments se succèdent dans le paragraphe concernant l'arrivée des SS pour montrer à quel point le terrible moment de l'appel est devenu une habitude pour ces femmes.

Quelle est la forme de cette phrase « Il faut longtemps pour que se rangent toutes ces ombres » ?

La forme de cette phrase « Il faut longtemps pour que se rangent toutes ces ombres » est impersonnelle comme le souligne la structure « il faut ». Les conditions de vie horribles des déportées font qu'elles agissent comme des automates obéissant à des ordres. La structure impersonnelle « il faut » exprime d'ailleurs l'obligation.

Quelle est la figure de style utilisée dans l'expression « Dans la nuit. Dans le froid. Dans le vent. » ?

La figure de style utilisée dans l'expression « Dans la nuit. Dans le froid. Dans le vent. » est une accumulation qui énumère des groupes de mots de même nature, ici des groupes nominaux, pour montrer leur abondance. Cette accumulation insiste ainsi sur les conditions météorologiques qui rendent encore plus horrible le moment de l'appel.

Quelle est la fonction grammaticale de la proposition subordonnée relative « qui perdent pied dans le verglas » ?

La fonction grammaticale de la proposition subordonnée relative « qui perdent pied dans le verglas » est complément de l'antécédent « ombres ». L'expansion du nom permet d'apporter des informations supplémentaires sur ces « ombres », en l'occurrence ici sur leur fragilité et leur manque de force.

Quelle est la fonction grammaticale du groupe nominal « de cris et de coups » dans la phrase « La foule s'ordonne par rangs de cinq dans une confusion de cris et de coups. » ?

La fonction grammaticale du groupe nominal « de cris et de coups » dans la phrase « La foule s'ordonne par rangs de cinq dans une confusion de cris et de coups. » est complément du nom « confusion ». Ce complément du nom apporte une précision à cette « confusion » et souligne la peur qui envahit les déportées et les violences qu'elles subissent.

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