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  4. Brevet - Questions sur document : Étudier l'engagement et la résistance dans un extrait de « Le Feu » d'Henri Barbusse

Étudier l'engagement et la résistance dans un extrait de « Le Feu » d'Henri Barbusse Brevet - Questions sur document

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 12/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.

Le Feu

Henri Barbusse

1916

« Il ne pleut pas, mais tout est mouillé, suintant, lavé, naufragé, et la lumière blafarde a l'air de couler.

On distingue de longs fossés en lacis où le résidu de nuit s'accumule. C'est la tranchée. Le fond en est tapissé d'une couche visqueuse d'où le pied se décolle à chaque pas avec bruit, et qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l'urine de la nuit. Les trous eux-mêmes, si on s'y penche en passant, puent aussi, comme des bouches.

Je vois des ombres émerger de ces puits latéraux, et se mouvoir, masses énormes et difformes : des espèces d'ours qui pataugent et grognent. C'est nous.

Nous sommes emmitouflés à la manière des populations arctiques. Lainages, couvertures, toiles à sac, nous empaquettent, nous surmontent, nous arrondissent étrangement. Quelques-uns s'étirent, vomissent des bâillements. On perçoit des figures, rougeoyantes ou livides, avec des salissures qui les balafrent, trouées par les veilleuses d'yeux brouillés et collés au bord, embroussaillées de barbe non taillées ou encrassées de poils non rasés.

Tac ! Tac ! Pan !  Les coups de fusil, la canonnade. Au-dessus de nous, partout, ça crépite ou ça roule, par longues rafales ou par coups séparés. Le sombre et flamboyant orage ne cesse jamais, jamais. Depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours, en ce lieu du monde où nous sommes, la fusillade et le bombardement ne se sont pas arrêtés du matin au soir et du soir au matin. On est enterré au fond d'un éternel champ de bataille ; mais comme le tic-tac des horloges de nos maisons, aux temps d'autrefois, dans le passé quasi légendaire, on n'entend que cela lorsqu'on écoute.

Une face de poupard, aux paupières bouffies, aux pommettes si carminées qu'on dirait qu'on y a collé de petits losanges de papier rouge, sort de terre, ouvre un œil, les deux ; c'est Paradis. La peau de ses grosses joues est striée par la trace des plis de la toile de tente dans laquelle il a dormi la tête enveloppée. »

Quel est le genre littéraire de ce texte ?

Le genre littéraire de ce texte est romanesque. C'est un extrait du roman écrit par Henri Barbusse, Le Feu.

Quel est le type de ce texte ?

Le type de ce texte est descriptif. Henri Barbusse décrit le quotidien d'un soldat pris dans l'enfer de la Première Guerre mondiale. L'auteur renseigne précisément sur le lieu, « la tranchée », avec ses « longs fossés en lacis », sa boue, ses cris. Barbusse décrit également longuement les soldats, ces « poilus », qui ressemblent malgré eux à « des espèces d'ours qui pataugent et grognent ». Enfin, l'auteur donne des précisions sur les combats, sur le bruit infernal et angoissant des « coups de fusil », des « longues rafales » incessantes.

Quel est le registre de cet extrait ?

Le registre de cet extrait est réaliste car l'auteur donne à lire un récit historique qui s'appuie sur des faits réels comme les conditions de vie dans les tranchées, l'enfer vécu et enduré par les soldats durant la Première Guerre mondiale. Barbusse n'épargne aucun détail afin de montrer les horreurs passées et de les dénoncer également.

Quel est le point de vue utilisé dans cet extrait ?

Le point de vue utilisé dans cet extrait est le point de vue interne car tout est vu par les yeux du personnage comme le suggère le verbe de vue « je vois ».

En quoi peut-on dire que ce texte est un témoignage historique ?

On peut dire que ce texte est un témoignage historique car il propose un ancrage historique réel, celui de la Première Guerre mondiale (voir notamment la date d'écriture du livre : 1916), en donnant une description véridique et réaliste des lieux (les tranchées), des personnages (le soldat de la Grande Guerre appelée encore « poilu », qui perd, malgré lui, toutes ses caractéristiques humaines tant il est sale, tant il vit continuellement dans la boue, dans le sang, dans l'urine, au milieu des cadavres, tant sa barbe n'est pas taillée, tant il n'a plus de forme sous ses vêtements (« Lainages, couvertures, toiles à sac, nous empaquettent, nous surmontent, nous arrondissent étrangement. ») ), des combats avec le champ lexical de la guerre (« les coups de fusil », « la canonnade », « longues rafales », « la fusillade », « le bombardement », « champ de bataille »). L'auteur n'épargne aucun détail afin d'informer, de témoigner, de dénoncer également afin qu'une telle horreur ne se reproduise pas.

Quels procédés descriptifs sont utilisés pour décrire les poilus : « on distingue », « espèces d'ours qui pataugent et grognent », « comme des bouches », « rougeoyantes ou livides » ?

Les procédés descriptifs utilisés pour décrire les poilus sont les verbes de vue (« on distingue », « je vois », « on perçoit »), des métaphores comme « des espèces d'ours qui pataugent et grognent » afin de montrer la perte des caractéristiques humaines des soldats, des comparaisons comme « comme des bouches », « à la manière des populations arctiques », de nombreuses expansions du nom pour donner le maximum de détails afin que le lecteur se rende bien compte de toute cette atrocité. On peut relever des adjectifs qualificatifs (« rougeoyantes ou livides »), des compléments du nom (« d'ours »), des propositions subordonnées relatives (« qui pataugent et grognent », « qui les balafrent »).

Quels sont les sens utilisés pour décrire les tranchées et pour rendre compte de cet univers infernal : « qui sent mauvais », « perçoit », « avec bruit », « couche visqueuse d'où le pied se décolle » ?

Les sens utilisés pour décrire les tranchées et pour rendre compte de cet univers infernal sont l'odorat (« qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l'urine de la nuit. », « puent aussi »), la vue (« vois », « perçoit », « distingue »), l'ouïe (« avec bruit », « Tac ! Tac ! Pan ! Les coups de fusil, la canonnade. », « entend », « écoute »), le toucher (« d'une couche visqueuse d'où le pied se décolle à chaque pas »).

De quelle manière est construite la phrase « Tac ! Tac ! Pan !  Les coups de fusil, la canonnade. » ?

Cette phrase, « Tac ! Tac ! Pan ! Les coups de fusil, la canonnade. », est construite grâce à la juxtaposition car les différents mots, les onomatopées (« Tac ») et les deux groupes nominaux (« Les coups de fusil, la canonnade. »), ne sont reliés que par des ponctuations, points d'exclamation ou virgules. Le mode d'enchaînement de cette phrase permet de rendre le témoignage vivant car le lecteur a l'impression d'écrouter, de lui-même, le retentissement des coups de fusil.

Quelle est la valeur de ce verbe au présent de l'indicatif, « pleut » dans « Il ne pleut pas » ?

La valeur de ce verbe au présent de l'indicatif, « pleut » dans « Il ne pleut pas » est le présent d'énonciation car au moment où le narrateur décrit tranchées et soldats, la pluie a cessé.

Quelle est la valeur de ce verbe au présent de l'indicatif, « est », dans « mais tout est mouillé, suintant, lavé, naufragé, » ?

La valeur de ce verbe au présent de l'indicatif, « est », dans « mais tout est mouillé, suintant, lavé, naufragé, », est le présent d'habitude car même si la pluie ne tombe pas à ce moment-là, tout est toujours mouillé, suintant, lavé, naufragé. En utilisant deux valeurs du présent de l'indicatif dans une même phrase, Henri Barbusse insiste sur les conditions de vie atroces dans les tranchées.

Quelle est la figure de style employée dans « des espèces d'ours qui pataugent et grognent » ?

La figure de style employée dans « des espèces d'ours qui pataugent et grognent » est une métaphore. Sans outil de comparaison, les soldats sont implicitement comparés à des animaux, ici à des « ours », pour montrer leur perte d'humanité, pour souligner qu'ils ressemblent malheureusement à des animaux. La guerre transforme des hommes en bêtes.

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