Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Théophile Gautier
Arria Marcella, Souvenir de Pompéi
1852
« Des tonnerres d'applaudissements firent vibrer les échos de l'enceinte mais Octavien n'écoutait plus et ne regardait plus.
Dans la travée des femmes, il venait d'apercevoir une créature d'une beauté merveilleuse. À dater de ce moment, les charmants visages qui avaient attiré son œil s'éclipsèrent comme les étoiles devant Phoebé ; tout s'évanouit, tout disparut comme dans un songe ; un brouillard estompa les gradins fourmillants de monde, et la voix criarde des acteurs semblait se perdre dans un éloignement infini.
Il avait reçu au cœur comme une commotion électrique, et il lui semblait qu'il jaillissait des étincelles de sa poitrine lorsque le regard de cette femme se tournait vers lui.
Elle était brune et pâle ; ses cheveux ondés et crespelés, noirs comme ceux de la Nuit, se relevaient légèrement vers les tempes, à la mode grecque, et dans son visage d'un ton mat brillaient des yeux sombres et doux, chargés d'une indéfinissable expression de tristesse voluptueuse et d'ennui passionné ; sa bouche, dédaigneusement arquées à ses coins, protestait par l'ardeur vivace de sa pourpre enflammée contre la blancheur tranquille du masque ; son col présentait ces belles lignes pures qu'on ne retrouve à présent que dans les statues. Ses bras étaient nus jusqu'à l'épaule, et de la pointe de ses seins orgueilleux, soulevant sa tunique d'un rose mauve, partaient deux plis qu'on aurait pu croire fouillés dans le marbre de Phidias ou Cléomène.
La vue de cette gorge d'un contour si correct, d'une coupe si pure, troubla magnétiquement Octavien ; il lui sembla que ces rondeurs s'adaptaient parfaitement à l'empreinte en creux du musée de Naples, qui l'avait jeté dans une si ardente rêverie, et une voix lui cria au fond du cœur que cette femme était bien la femme étouffée par la cendre du Vésuve à la villa d'Arrius Diomèdes. Par quel prodige la voyait-il vivante, assistant à la représentation de la Casina de Plaute ? »
Dans cet extrait d'Arria Marcella, Souvenir de Pompéi, quel événement déclenche l'émotion d'Octavien ?
Dans cet extrait d'Arria Marcella, Souvenir de Pompéi, Octavien assiste à l'apparition d'une créature merveilleusement belle (« il venait d'apercevoir une créature d'une beauté merveilleuse »). Les symptômes qu'il ressent lors de l'apparition de cette belle femme et les émotions ressenties (« Il avait reçu au cœur comme une commotion électrique, et il lui semblait qu'il jaillissait des étincelles de sa poitrine lorsque le regard de cette femme se tournait vers lui. ») suggèrent qu'il éprouve pour cette femme un coup de foudre.
Dans quel paragraphe le narrateur décrit-il la femme dont il est tombé sous le charme ?
Le narrateur décrit la femme dont il est tombé sous le charme dans le quatrième paragraphe.
Quelle est la figure de style utilisée dans « comme une commotion électrique » ?
La figure de style utilisée est une comparaison. Elle est visible grâce à l'utilisation de l'outil de comparaison « comme », elle compare le ressenti du « cœur » à « une commotion électrique » c'est-à-dire à un choc.
Quel est le sens de la comparaison en gras dans la phrase « Il avait reçu au cœur comme une commotion électrique, et il lui semblait qu'il jaillissait des étincelles de sa poitrine lorsque le regard de cette femme se tournait vers lui. » ?
Cette phrase, « Il avait reçu au cœur comme une commotion électrique, et il lui semblait qu'il jaillissait des étincelles de sa poitrine lorsque le regard de cette femme se tournait vers lui. », met en évidence le coup de foudre ressenti par Octavien car il est tombé sous le charme de cette belle femme. Le personnage ressent des émotions très intenses pour cette femme : son cœur palpite comme s'il avait reçu une décharge électrique. Il se sent comme hypnotisé par son regard.
Quels sont les éléments qui composent le portait de cette femme ?
Les éléments qui composent le portrait de cette belle femme sont ses cheveux, son visage, ses yeux, sa bouche, son col, ses bras, ses seins. Le narrateur insiste sur tous ces éléments car il voit d'abord sa tête et le haut de son corps avant de découvrir la silhouette dans sa totalité.
À quel champ lexical les éléments suivants font-ils penser : « comme dans un songe », « dans une si ardente rêverie », « prodige » ?
Il s'agit du champ lexical du rêve. La vision de cette belle femme est mystérieuse et fantastique car elle semble appartenir à un rêve tant elle est belle (« comme dans un songe », « dans une si ardente rêverie », « prodige »).
À quel champ lexical les éléments suivants font-ils penser : « à la mode grecque », « son col présentait ces belles lignes pures qu'on ne retrouve à présent que dans les statues. », « qu'on aurait pu croire fouillés dans le marbre de Phidias ou Cléomène. » ?
Il s'agit du champ lexical de l'art. La femme semble être une création artistique tant elle est parfaite car plusieurs références comparatives sont faites au domaine de la sculpture (« à la mode grecque », « son col présentait ces belles lignes pures qu'on ne retrouve à présent que dans les statues. », « qu'on aurait pu croire fouillés dans le marbre de Phidias ou Cléomène. »). En plus de cela, dès sa première apparition, elle n'est pas nommée comme femme mais comme « une créature d'une beauté merveilleuse ».
Comment appelle-t-on les figures de style suivantes qui permettent de souligner la beauté de la femme : « beauté merveilleuse », « pourpre enflammée », « coupe si pure » ?
Les figures de style sont des hyperboles. Elles permettent de souligner la beauté de la femme en faisant appel à des procédés d'exagération par l'emploi des adjectifs « merveilleuse », « enflammée », « pure » ou celui de l'adverbe d'intensité « si ».