Dans chacun des extraits de textes suivants, repérer l'antithèse.
« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
[...]
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine. »
(Louise Labé, « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie », Élégies et sonnets, 1555)
Dans l'extrait de texte précédent, les antithèses se trouvent dans la phrase en vert : « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ». Une antithèse est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots ou deux groupes de mots contraires. Ici, elle permet de montrer la complexité des sentiments éprouvés par la narratrice.
« Vivez, et faites-vous un effort généreux.
Sur Titus, et sur moi, réglez votre conduite.
Je l'aime, je le fuis. Titus m'aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs, et vos fers. »
( Racine, Bérénice, acte V, scène 7, 1671)
Dans l'extrait de texte précédent, les antithèses se trouvent dans la phrase en orange : « Je l'aime, je le fuis. Titus m'aime, il me quitte. » Une antithèse est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots ou deux groupes de mots contraires. Ici, elle permet de mettre en évidence le dilemme entre l'amour et le devoir.
« Je n'aurais pas été mauvais père, mais à quoi bon faire sortir du néant ce qui y dort ? Faire venir un être, c'est faire venir un misérable.
Sans cesse l'antithèse se dresse devant mes yeux. Je n'ai jamais vu un enfant sans penser qu'il deviendrait vieillard, un berceau sans songer à une tombe. »
(Gustave Flaubert, Pensées, 1915)
Dans l'extrait de texte précédent, les antithèses se trouvent dans la phrase en bleu : « Je n'ai jamais vu un enfant sans penser qu'il deviendrait un vieillard, un berceau sans songer à une tombe. » Une antithèse est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots ou deux groupes de mots contraires. Ici, elle permet de mettre en valeur le lien entre la vie et la mort.
« Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut »
(Victor Hugo, Ruy Blas, acte II, scène 2, 1838)
Dans l'extrait de texte précédent, l'antithèse se trouve dans la phrase en orange : « Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ». Une antithèse est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots ou deux groupes de mots contraires. Ici, le poète se dévalorise afin de mettre en valeur l'être aimé et son amour pour elle.
« Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m'imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ; que pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d'affliger tous mes désirs ? Non : j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre. J'ai réformé tes lois sur celles de la nature, et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance. Tu devrais me rendre graces encore du sacrifice que je t'ai fait ; de ce que je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle. »
(Montesquieu, « Lettre CLXI », Lettres persanes, 1721)
Dans l'extrait de texte précédent, l'antithèse se trouve dans la phrase en noir : « Non : j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre. » Une antithèse est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots ou deux groupes de mots contraires. Ici, elle permet de faire entrer en résonance la servitude et la liberté.