Dans chacun des textes suivants, repérer une hyperbole.
« Un des spectacles où se rencontre le plus d'épouvantement est certes l'aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. [...] À force de s'intéresser à tout, le Parisien finit par ne s'intéresser à rien. Aucun sentiment ne dominant sur sa face usée par le frottement, elle devient grise comme le plâtre des maisons qui a reçu toute espèce de poussière et de fumée. En effet, indifférent la veille à ce dont il s'enivrera le lendemain, le Parisien vit en enfant quel que soit son âge. »
(Honoré de Balzac, La Fille aux yeux d'or, 1835)
Dans le texte précédent, l'hyperbole est « peuple horrible à voir ». Elle consiste à exagérer beaucoup la réalité. L'adjectif « horrible » insiste sur l'aspect des Parisiens et permet de mettre en évidence le point de vue du narrateur les concernant.
« Poète, prends ton luth ; le vin de la jeunesse
Fermente cette nuit dans les veines de Dieu.
Mon sein est inquiet ; la volupté l'oppresse,
[...]
Console-moi ce soir, je me meurs d'espérance ;
J'ai besoin de prier pour vivre jusqu'au jour. »
(Alfred de Musset, « La Nuit de mai », Poésies nouvelles, 1836-1852)
Dans le texte précédent, l'hyperbole est « je me meurs d'espérance ». Elle consiste à exagérer beaucoup la réalité. Ici, le poète souligne la façon dont l'espoir, pourtant sentiment joyeux, lui fait du mal.
« Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer ! »
(Arthur Rimbaud, « Le Bateau ivre », Poésies, 1891)
Dans le texte précédent, l'hyperbole est « Toute lune est atroce et tout soleil amer ». Elle consiste à exagérer beaucoup la réalité. Ici, par des éléments naturels comme le soleil et la lune, le poète exprime en réalité ses sentiments.
« Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.
"Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes." »
(Voltaire, Candide, 1759)
Dans le texte précédent, l'hyperbole est « dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles ». Elle consiste à exagérer beaucoup la réalité. Ici, le lieu de l'action et ses personnages sont mis en valeurs à travers des hyperboles. Cependant, l'exagération est tellement forte qu'elle en devient comique.
« Il l'admire à tous coups, le cite à tout propos ;
Ses moindres actions lui semblent des miracles,
Et tous les mots qu'il dit, sont pour lui des oracles.
Lui qui connaît sa dupe, et qui veut en jouir »
(Molière, Le Tartuffe ou L'Imposteur, acte I, scène 2, 1669)
Dans le texte précédent, l'hyperbole est « Ses moindres actions lui semblent des miracles ». Elle consiste à exagérer beaucoup la réalité. Ici, l'hyperbole permet de mettre en évidence une admiration exagérée.