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Le continent africain face au développement et à la mondialisation Composition type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 18/09/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Pondichéry, 2016, voie ES

Le continent africain face au développement et à la mondialisation

Quel plan aurait pu permettre de traiter le sujet ?

Quel est le poids démographique du continent africain ?

Quelle est la proportion d'Africains vivant avec moins de 1,9$ par jour ?

Combien l'Afrique compte-t-elle de PMA (Pays les moins avancés) ?

En quelle année les printemps arabes ont-ils commencé ?

Quel est le terme qui caractérise le mieux l'économie de la plupart des pays africains ?

En 2010, l'Afrique du Sud accueillait la Coupe du monde de football dont la chanson officielle, chantée par Shakira, était intitulée Waka Waka (This time for Africa) – "le temps est venu pour l'Afrique". Cela témoigne des mutations en cours en Afrique à l'heure de la mondialisation triomphante.
On peut rappeler ici que cette dernière est un phénomène de mise en réseau des territoires à l'échelle mondiale et dont les centres d'impulsion sont situés dans les pays riches et développés du Nord. Elle repose sur la mise en concurrence et la hiérarchisation des territoires en fonction de leur capacité à faire valoir leurs "avantages comparatifs" dans le cadre de la Nouvelle division internationale du travail (NDIT). Dans cette compétition mondiale, les territoires africains auraient été distancés et marginalisés. Cette question de l'intégration à la mondialisation et du développement est d'autant plus prégnante que le continent est en pleine transition démographique et qu'il subit une véritable explosion démographique. On peut surtout souligner que cette situation est d'autant plus paradoxale que le continent bénéficie de richesses colossales.
Dès lors, nous pouvons nous interroger sur l'évolution de la place de l'Afrique dans la mondialisation en lien avec la question cruciale du développement. Pour ce faire, nous commencerons par mettre en avant la question du sous-développement chronique qui frappe le continent africain avant d'envisager l'intégration croissante de l'Afrique dans le processus de mondialisation et les espoirs qu'elle suscite. Enfin, nous présenterons les défis qu'il lui faudra relever au cours du XXIe siècle.

I

L'Afrique et le sous-développement

A

Une pauvreté endémique

L'Afrique est un continent marqué par une pauvreté importante dont les indicateurs comme le PIB/hab., l'IDH (Indice de développement humain) ou l'IPM (Indice de pauvreté multidimensionnelle) se font l'écho. On peut rappeler qu'en 2015, le PIB/hab. de l'Afrique subsaharienne était de 3714,1 PPA (Parité de pouvoir d'achat) quand celui des pays au revenu élevé était de 45 648 dollars PPA. Si l'on considère l'IPM, il est frappant de constater qu'une proportion non-négligeable des Africains vit dans le dénuement : dans des pays comme l'Éthiopie ou le Niger, la majorité des habitants vivent dans une situation que l'on peut considérer comme très préoccupante eu égard aux critères pris en compte par cet indicateur. De manière plus concrète, on considère que 347 millions d'habitants de l'Afrique subsaharienne vivent avec moins de 1,9 $ par jour, ce qui représente plus du tiers de la population.

Cette pauvreté se traduit par la situation d'insécurité alimentaire qui caractérise un grand nombre de régions du continent et touche une part non-négligeable de la population. 20% de la population est touchée par la sous-alimentation entre 2014 et 2016 selon les estimations de la FAO. Ce sont donc des centaines de millions d'individus qui souffrent de la faim. De même, la pauvreté se traduit par la difficulté d'accès à l'eau potable de bonne qualité : en 2015, encore 319 millions de personnes en Afrique subsaharienne ne disposent pas d'un accès à de l'eau potable.

La conséquence ultime de cette situation est bien évidemment la faiblesse de l'espérance de vie et l'importance du taux de mortalité infantile. Ainsi, en 2012, l'espérance de vie moyenne était de 58 ans pour l'Afrique contre 76 pour l'Europe. Dans certains pays, comme la République démocratique du Congo, elle n'atteint pas les 52 ans. Ces statistiques sont à mettre en parallèle avec le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans : 83‰ en Afrique subsaharienne contre 4‰ en France. Dès lors, on comprend que l'IDH des pays africains soit, à l'échelle mondiale, parmi les plus bas. Alors qu'il s'élève à 0,9 en Amérique du Nord ou en Europe occidentale, il est de 0,686 pour l'Afrique subsaharienne quand la moyenne mondiale est de 0,711.

B

Des obstacles au développement

Les obstacles au développement du continent sont nombreux et de plusieurs ordres. D'une part, on peut penser que l'instabilité politique, chronique dans un certain nombre de pays comme la RDC ou la République centrafricaine, ne contribue pas à faire sortir ces pays du sous-développement dans lequel ils sont plongés. Les guerres civiles qui s'y déroulent régulièrement nuisent à l'économie et dissuadent les investisseurs. Aux risques politiques s'ajoutent les risques liés au terrorisme qui a gangrené certaines régions du Sahel.

À cela s'ajoute le manque cruel d'investissements dans les infrastructures fondamentales comme les infrastructures de transport qui sont indispensables à l'intégration économique : les pistes de terre sont encore nombreuses et ne facilitent évidemment pas les communications. Les ports africains sont généralement loin de satisfaire aux standards internationaux même si quelques uns d'entre eux ont été modernisés comme Durban ou Le Cap en Afrique du Sud. Les chemins de fer sont en mauvais état et les aéroports ne jouent pas le rôle de hub comme peuvent le faire Paris-Charles de Gaulle ou Atlanta. Les infrastructures de santé sont elles aussi sous-dimensionnées et vétustes, ce qui explique en partie les forts taux de mortalité et la faible espérance de vie.

Enfin, le sous-investissement chronique dans l'éducation ne contribue pas faire émerger les pays africains : les conditions de travail des écoliers et des enseignants sont précaires et ne permettent pas de former une jeunesse à même de conduire l'Afrique vers la prospérité. La jeunesse éduquée, issue d'une mince élite, est trop restreinte pour jouer un rôle d'entraînement. Et ce d'autant plus qu'une partie de ces jeunes gens quittent le continent pour trouver meilleure fortune en Europe ou aux États-Unis : ce "brain drain" (fuite des cerveaux) est, à bien des égards, un obstacle majeur au développement de l'Afrique.

On pourrait souligner pour terminer que la faiblesse de l'APD (Aide au développement) ne contribue pas à faire émerger le continent. La crise aidant, la manne, déjà faible, s'est encore restreinte même si les pays africains sont les principaux destinataires de cette aide internationale. La corruption de beaucoup de gouvernements africains explique en partie que cette aide ne soit pas plus importante ; elle explique surtout qu'une partie de cette aide ne soit pas utilisée à bon escient, c'est-à-dire pour mener les investissements nécessaires.

C

Un décollage en cours ?

Il est des signaux qui ne trompent pas et témoignent de mutations à l'œuvre. Ainsi, la Banque mondiale a souligné le réveil économique du continent africain en présentant, pour la période 2011-2015, le "top 10" des pays économiquement les plus dynamiques. Si la Chine et l'Inde affichent, respectivement, des taux de croissance du PIB de 9,5% et 8,2%, l'Éthiopie, le Mozambique, la Tanzanie, le Congo ou le Ghana pour ne citer que ceux-là affichent des taux de croissance s'échelonnant de 7 à 8% sur la même période. Sur les 10 pays de ce peloton de tête, sept sont africains. Voilà qui a de quoi donner du grain à moudre à ceux qui pensent que l'Afrique est en train de se réveiller.

Ce décollage se traduit aussi concrètement pour les populations dont les conditions de vie se sont sensiblement améliorées. Notons ainsi que l'on constate une baisse de 55% du nombre de personnes victimes de l'extrême pauvreté sur les 25 dernières années. L'Afrique subsaharienne que l'on présente souvent comme la région la plus pauvre d'Afrique a ainsi vu son taux d'extrême pauvreté passer de 58% en 1990 à 26% en 2015. Ces progrès sont donc très nets. Autre indicateur significatif, le RNB/hab. (Revenu national brut par habitant). Entre 1990 et 2010, il a augmenté dans tous les pays du continent hormis la RDC et la Somalie. Au Nigéria, il a crû entre 120 et 170% sur la période. Au Soudan, le taux de variation est encore plus impressionnant : entre 170 et 300%.

Il est certain que cela a eu des incidences sur le nombre de personnes sous-alimentées. Là encore, hormis la RDC dont la situation s'est fortement dégradée, de nombreux pays africains ont vu leur situation s'améliorer : l'Afrique subsaharienne a vu sa population sous-alimentée passer de 33% en 1990 à 23% en 2015. Parallèlement, on a pu constater une amélioration de l'espérance de vie et une diminution de la mortalité infantile. D'une certaine manière donc, les indicateurs globaux relatifs au développement sont plutôt au vert même si les inégalités entre pays restent bien évidemment importantes en fonction, notamment du degré de stabilité politique et d'intégration à la mondialisation.

Il est donc certain que le continent africain est marqué par la pauvreté et le sous-développement en raison de certains blocages et de nombreux obstacles. Cependant, il nous est apparu que ce continent n'était pas voué à dépérir ; bien au contraire, les signes d'un décollage sont palpables, notamment dans les pays qui réussissent à s'insérer dans le jeu de la mondialisation.

II

L'Afrique entre intégration à la mondialisation et marginalisation

A

Des territoires intégrés mais dominés

Les territoires africains, s'ils sont marqués par la pauvreté et le sous-développement n'en sont pas moins pour partie intégrés au processus de la mondialisation même s'ils ne semblent pas en tirer tout le bénéficie attendu. C'est que cette intégration est imposée par des acteurs extérieurs avides des ressources naturelles dont le continent regorge. Ainsi, les grandes FTN (Firmes transnationales) du Nord ou des pays émergents comme la Chine, dont le rôle n'a cessé de croître ces dernières années, investissent massivement dans certaines régions riches en minerais ou en hydrocarbures. En Algérie, au Soudan ou dans le golfe de Guinée, les investissements sont importants en raison notamment de la présence d'importants gisements de pétrole. On pourrait aussi noter les investissements d'Areva au Niger en raison des mines d'uranium indispensables au fonctionnement de la filière nucléaire française. Toutes ces ressources naturelles sont donc exploitées pour être exportées et servir au développement des groupes étrangers. On parlera donc d'économie extravertie dont l'origine remonte, d'une certaine manière, à l'époque coloniale.

On peut compléter ce propos en rappelant qu'outre les minerais et les hydrocarbures, ce sont les terres elles-mêmes qui aujourd'hui sont convoitées : la Chine investit ainsi massivement depuis quelques années dans les terres agricoles, notamment au Mozambique ou en République démocratique du Congo (RDC). Avec 20% de la population mondiale pour seulement 9% des terres agricoles, la Chine a besoin de trouver des ressources à l'étranger pour assurer la sécurité alimentaire de sa population et elle emploie une partie de ses excédents commerciaux à cette fin. Certains parlent même de "Chinafrique" comme a pu parler de "Françafrique". D'une certaine manière l'économie de beaucoup de pays africains peut être considérée comme une économie de rente dans la mesure où elle repose essentiellement sur les ressources naturelles dont la transformation est assurée par d'autres acteurs. On pourrait enfin évoquer le tourisme qui se développe et suscite un certain nombre d'IDE. Là encore, cela témoigne de l'intégration du continent tout en soulignant sa dépendance à l'égard de l'étranger.

Les territoires africains sont donc en partie intégrés à la mondialisation, mais dominés puisque ce sont, pour beaucoup, des acteurs étrangers qui se chargent de la mise en valeur et de la commercialisation et que les retombées sont maigres pour les populations. La dépendance est forte à l'égard des économies développées ou émergentes.

B

Des territoires en marge : "angles morts de la mondialisation"

Il peut être bon de rappeler que, en 2008, le continent africain ne représentait que 1% de la richesse produite dans le monde. Ce chiffre est révélateur de sa marginalisation même si certains pays ou certaines régions semblent en situation de s'arrimer à cette mondialisation. Il est certain qu'a contrario, l'Afrique rassemble rien moins que 34 des 49 PMA (Pays les moins avancés) de la planète. Ces pays se situent pour l'essentiel en Afrique subsaharienne. Ils présentent des caractéristiques communes quoique leur situation puisse différer.

Ainsi, ces pays sont, pour un certain nombre, enclavés et ne disposent donc pas d'accès à la mer. Certains doivent faire face à des conditions climatiques a priori défavorables et à une explosion démographique d'ampleur. Pauvreté endémique et instabilité politique sont autant de facteurs qui contribuent à marginaliser ces territoires dans la compétition mondiale. On parle à leur égard d'"angles morts de la mondialisation". Loin des grandes routes commerciales, incapables de faire valoir leurs avantages comparatifs, ces territoires végètent donc dans le sous-développement alors que le monde ne cesse de s'enrichir.

Ils sont par en marge des routes de l'information : les NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication) restent embryonnaires faute d'investissements. Or, ceux-ci ne sont pas réalisés car la solvabilité et donc la rentabilité de ces investissements, ne sont pas assurés. En d'autres termes, ces PMA se situent au cœur d'un cercle vicieux dont il est difficile de sortir malgré l'aide internationale apportée par les agences de l'ONU ou les ONG.

Ces pays révèlent la nature même de la mondialisation et du processus de hiérarchisation qu'elle implique. La mondialisation n'est heureuse que pour ceux qui sont en mesure de s'y intégrer et de la contrôler ; certains pays africains ont réussi ce pari et se sont amarrés à la mondialisation.

C

Des territoires émergents amarrés à la mondialisation

Si l'Afrique compte un grand nombre de PMA, elle compte aussi des pays émergents qui se situent, pour l'essentiel sur son pourtour. Ainsi, les pays du Maghreb apparaissent pour beaucoup comme des pays en voie de développement intégrés au processus de mondialisation. Le Maroc, la Tunisie ou l'Égypte ont développé une économie touristique de première importance : une partie non-négligeable de leur PIB est issue du tourisme international. Dès lors, on comprend que l'instabilité politique qui a suivi les Printemps arabes de 2011 ait largement contribué à les faire plonger dans la crise, les touristes ayant délaissé ces pays en proie à l'agitation et à l'insécurité.

À l'autre extrémité du continent, on trouve évidemment l'Afrique du Sud dont on peut rappeler ici qu'elle fait partie des BRICS. Le pays a su bénéficier de sa situation géographique pour s'amarrer aux routes de la mondialisation via ses ports de Durban et du Cap. Elle a su mettre en valeur ses ressources naturelles comme l'or, le diamant, le charbon, le fer ou le gaz. Son secteur agricole a été développé et représente près de 7% des exportations du pays. Enfin, le pays a vu le développement de FTN d'envergure mondiale qui permettent au pays d'affirmer sa puissance et son influence à l'échelle régionale et mondiale. Car indéniablement, le pays est une puissance régionale qui compte et une puissance mondiale en devenir comme en témoigne son implication dans les plates-formes de discussions qui la mettent en relation avec les autres pays émergents.

Cette émergence et cette intégration à la mondialisation passent en partie par l'intégration régionale dont on doit souligner ici la structuration progressive. Tous les pays du continent font partie d'associations de coopération dont les statuts diffèrent mais dont les objectifs sont similaires : créer un espace économique intégré capable de susciter la croissance et le développement. Ainsi, le Maghreb a créé l'UM (Union du Maghreb arabe) en 1989 quand les pays du Sud de l'Afrique ont créé la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) en 1992. Plus largement, l'UA (Union africaine) regroupe l'essentiel des pays africains afin de leur permettre de peser sur les affaires du continent et de favoriser son intégration au monde.

Le continent africain est pluriel et on ne saurait le réduire à l'image que l'on s'en fait souvent. S'il rassemble un grand nombre de PMA et s'il semble en partie dominé, il n'en reste pas moins qu'un certain nombre de territoires se sont montrés capables de s'intégrer au processus de mondialisation et d'en tirer profit. Mais, tous, quel que soit leur degré d'intégration, sont confrontés à une série de défis de taille.

III

Des défis à relever

A

Les inégalités socio-économiques

Même si les pays du continent ont pour beaucoup amorcé un décollage indéniable ces dernières années, les défis qu'ils auront à surmonter sont colossaux, surtout s'ils veulent assurer un développement durable. Ainsi, les inégalités socio-économiques peuvent apparaître comme le premier défi à relever, et ce d'autant que le continent est confronté à une explosion démographique de premier ordre. Les richesses du continent sont concentrées dans les mains d'une minorité intégrée à la mondialisation : hommes d'affaires et responsables politiques ont su tirer parti des atouts de leur continent et s'enrichir considérablement. A contrario, l'immense majorité des Africains vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui n'est pas sans susciter de fortes tensions. Surtout, cet accaparement ne permet en rien le développement du continent car, en interdisant à des millions d'Africains d'avoir accès au marché, on maintient le continent dans une situation de sous-développement chronique.

La résorption de ces inégalités passera par une meilleure répartition des richesses et par des investissements massifs dans des secteurs jugés improductifs comme le secteur de l'éducation et de la santé. L'Afrique sortira du mal-développement en misant sur ces domaines dont les retombées économiques ne se feront sentir qu'à moyen et long termes. Pour ce faire, elle a cruellement besoin de l'aide internationale et de gouvernements compétents à même de mener les réformes nécessaires.

Ces inégalités sont aussi spatiales. L'intégration à la mondialisation, dont d'aucuns s'accordent à dire qu'elle est la clef de l'émergence, ne concerne que certains territoires. On a parlé de hiérarchisation et de discrimination. On les retrouve à toutes les échelles. À l'échelle continentale d'une part entre les pays émergents comme l'Afrique Sud et les PMA. À l'échelle nationale d'autre part, entre les régions intégrées comme le Gauteng sud-africain et les territoires périphériques comme le centre du Cap Nord ou entre villes et campagnes. Mais aussi à l'échelle locale, et notamment à l'échelle urbaine : les villes d'Afrique sont très segmentées : l'exemple de Johannesburg est de ce point de vue particulièrement révélateur. On peut en effet opposer le CBD de Sandton aux townships comme Soweto ou aux bidonvilles comme Wellers Farm.

B

Les questions environnementales

L'Afrique n'a pas été en mesure jusqu'à présent de faire le nécessaire pour préserver son capital écologique, ce qui se manifeste de diverses manières. D'une part, le changement climatique en cours a et aura de plus en plus de conséquences sur les pays du continent. Les sécheresses sont en augmentation, engendrant famines et surmortalité. Les ressources en eaux se raréfient et les aquifères sont sous tension. Le désert a tendance à avancer aux dépens des terres arables. En d'autres termes, l'urgence climatique est palpable. D'une certaine manière on peut dire que le continent paie les conséquences du développement industriel des pays du Nord qui, en polluant massivement l'atmosphère depuis le XIXe siècle, ont largement contribué au dérèglement climatique. Mais, il revient aux gouvernements locaux de s'adapter à ces changements à défaut de pouvoir les ralentir.

D'autre part, le continent africain a usé et, d'une certaine manière, abusé de ses ressources naturelles qu'il a en partie dilapidées dans le cadre d'une économie de rente extravertie et prédatrice. L'exploitation de ces minerais s'est souvent faite aux dépens de l'environnement qui a subi de graves atteintes : les cours d'eau ont été endommagés ; les paysages ravagés. Par ailleurs, la déforestation, notamment en Afrique équatoriale pose un grave problème, comparable à celui que pose la déforestation de l'Amazonie. Ces "poumons verts" de la planète auraient dû faire l'objet d'une protection plus marquée. Enfin, la pollution de l'air est un autre problème auquel le continent doit faire face : on estime aujourd'hui que la pollution atmosphérique tue plus que la malnutrition. Les causes sont à chercher dans l'absence de normes environnementales et dans la pauvreté : les véhicules en circulation émettent des quantités importantes de GES (Gaz à effet de serre) et de microparticules ; les complexes industriels sont vétustes et polluants.

Enfin, la biodiversité devra être au cœur des préoccupations des années à venir. La déforestation et l'urbanisation galopante heurtent les écosystèmes et malmènent la biodiversité. À cela s'ajoute évidemment la question des trafics d'animaux et d'ivoire. Chaque année, ce sont des dizaines d'éléphants et de rhinocéros qui sont braconnés pour alimenter le commerce international illicite d'ivoire. Ces espèces sont aujourd'hui menacées comme tant d'autres. Là comme ailleurs, les solutions ne pourront être trouvées que si les gouvernements, aidés de la communauté internationale, prennent véritablement ces enjeux au sérieux.

C

Les enjeux politiques et géopolitiques

Le continent africain est enfin confronté à un défi de taille, celui qui consiste à assurer une certaine démocratisation. Les dictateurs ont longtemps géré le continent à leur guise en maintenant leurs pays sous une chape de plomb. Certains ont subi des coups d'État qui ont vu d'autres dictateurs les remplacer. On peut penser au Zaïre de Mobutu qui devient la République démocratique du Congo (RDC) après sa chute en 1997 mais qui reste un régime autoritaire sous la tutelle des Kabila. On pourrait aussi évoquer le Gabon d'Omar et Ali Bongo. On peut aussi rappeler que les transitions sont rarement pacifiques : la Côte d'Ivoire en a fait l'expérience en 2010 - 2011 lorsque le président Laurent Gbagbo a refusé de reconnaître sa défaite face à Allassane Ouattara, ce qui a entraîné le pays dans la guerre civile. Au Maghreb, les Printemps arabes ont tenté d'obtenir la démocratisation mais il est peu de dire qu'elle est loin d'être acquise : l'Égypte de Al-Sissi ou la Libye post-Kadhafi sont loin de répondre aux attentes en ce domaine.

À la question de la démocratisation s'ajoute la question de la corruption. Les gouvernements africains sont réputés pour leur gestion pour le moins opaque des deniers de l'État et des fonds internationaux. Sans une gestion saine, transparente et juste de l'argent public, le continent aura bien du mal à sortir du mal-développement car l'argent indispensable aux investissements nécessaires continuera de s'évaporer. Sans compter que les FTN investissent de manière privilégiée dans les pays où le cadre réglementaire est clair et où la corruption n'est pas (trop) endémique.

Enfin, les questions géopolitiques sont prégnantes. En effet, l'Afrique est au cœur de l'Arc des crises qui s'étend du Maghreb au Moyen-Orient. Le terrorisme international y a établi ses bases, notamment dans les pays du Sahel. Des groupuscules terroristes comme Boko Haram font régner le chaos dans certaines régions ; la Libye apparaît aujourd'hui, au même titre que la Somalie comme un État failli. Ce sont de véritables foyers de tensions et d'instabilité. Les trafics en tous genres (trafics de stupéfiants, trafics d'armes, trafics d'êtres humains) sillonnent le continent et le place de fait au cœur des enjeux planétaires. En ce sens donc, l'Afrique est bien intégrée à la mondialisation, pour le pire. Ces défis sécuritaires sont de taille et les autorités auront besoin d'aide pour les relever. L'intervention française au Mail en 2013 a montré que cela était nécessaire mais insuffisant. La lutte contre la pauvreté et le sous-développement s'avère l'alpha et l'oméga pour les décennies qui viennent.

Au terme de cette analyse, il apparaît donc que l'Afrique se trouve à la croisée des chemins. Si elle connaît un indéniable décollage économique depuis quelques années, elle n'en reste pas moins marquée par le mal-développement, la pauvreté et les inégalités. Son intégration à la mondialisation pose question : si certains pays sont clairement en marge du processus, d'autres ont su s'arrimer à lui et en tirer profit. Mais, il apparaît que beaucoup de pays africains sont dans une situation de domination indéniable et qu'ils subissent en partie les conséquences de l'héritage colonial aussi bien que de l'incurie de leurs gouvernements.
Les défis que le continent aura à relever au cours du XXIe siècle sont donc colossaux : qu'il s'agisse de la résorption des inégalités, l'adaptation au changement climatique, la gestion raisonnée du milieu naturel ou la démocratisation et la lutte contre le terrorisme, l'Afrique a fort à faire. Et ce d'autant qu'elle devra gérer les conséquences de l'explosion démographique. Oui, d'une certaine manière "it's time for Africa , le temps d'agir pour sortir du mal-développement et profiter des ressources colossales, qu'elles soient humaines ou naturelles, dont le continent est doté.

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