En quoi le manque d'intégration dans les échanges mondiaux et le peu de diversité économique font-ils de l'Afrique un continent en marge de la mondialisation malgré des situations contrastées ?
Quel pourcentage des échanges mondiaux de marchandises l'Afrique représente-t-elle ?
Quelle est la part des matières premières dans les exportations africaines ?
Quel est le pays africain le plus riche ?
Quelle est la part des travailleurs d'Afrique subsaharienne travaillant dans l'économie informelle ?
Quel est le montant des sommes sorties illégalement d'Afrique pour échapper à l'impôt les quatre dernières décennies ?
Le processus de mondialisation qui s'est accéléré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s'appuie sur des échanges et des flux entre territoires dont la densité permet de définir l'intensité d'intégration de ces derniers au processus. A ce niveau, l'Afrique semble être en marge de la mondialisation. La faiblesse des échanges, une économie rentière et peu diversifiée sont les facteurs de cette exclusion malgré des situations nationales contrastées.
Malgré l'augmentation considérable du volume des exportations et importations mondiales, la part de l'Afrique n'a cessé de baisser et n'en représente que 3% aujourd'hui. Les exportations ne concernent que des produits de base et de matières premières donc à faible valeur ajoutée. Cela équivaut à une perte de 70 milliards de dollars par an pour le continent. Les importations quant à elles illustrent la dépendance du continent vis-à-vis des denrées alimentaires. Au niveau financier, les IDE à destination de l'Afrique ne représentent que 5% du total mondial. L'instabilité, la corruption et les risques sont les facteurs qui expliquent le peu de motivation des grandes entreprises internationales pour échanger ou investir sur le continent.
L'économie générale du continent explique aussi sa difficile intégration. Au niveau de l'agriculture, malgré une forte hausse des exportations dans les années 1950 - 1960, les politiques mises en place n'ont pas été durables et ont provoqué leur stagnation voire leur recul à partir des années 1970, liés à une faible productivité et une baisse des prix des produits agricoles africains. Au niveau industriel, l'Afrique n'a toujours pas trouvé sa place dans la mondialisation. Elle ne produit que des biens de consommation et très peu de biens d'équipements. La croissance industrielle est inférieure à 1% depuis les années 90. On peut même parler de désindustrialisation dans certains cas. Il y a un échec des entreprises publiques et privées, ainsi que des gouvernements africains qui n'ont pas su créer un environnement favorable pour le développement des industries et l'accroissement de leur productivité. L'Afrique n'a pas su créer les conditions de la productivité de ses entreprises. Non seulement trouver dans un pays occidental un produit manufacturé africain est difficile, mais trouver un produit manufacturé africain en Afrique aussi, tant ce continent est désormais envahi par des produits d'autres régions, notamment d'Asie.
Cependant, les situations restent contrastées à l'échelle continentale. En effet, les écarts de richesse et de développement sont énormes. Trois groupes de pays contribuent aux 3/4 du PIB : l'Afrique du Sud (23%) ; le Nigeria, l'Algérie et l'Égypte (10% chacun) ; la Libye, le Maroc, l'Angola, l'Éthiopie et la Tunisie (5% chacun). Des secteurs sont bien intégrés à la mondialisation comme l'horticulture kényane (par ailleurs 1er exportateur mondial de thé), le pétrole algérien, nigérien, angolais et libyen, les fruits et légumes sud-africains. On assiste même à l'émergence d'une classe moyenne consommatrice : en 2010, 34% de la population (313 millions de personnes) appartient aux classes moyennes contre 25% en 1980 (111 millions). Cependant ces contrastes sont autant de freins à une intégration effective du continent.
- L'Afrique reste très peu intégrée aux échanges mondiaux.
- Le manque de développement agricole et industriel explique cette exclusion.
- Certains Etats africains puissants économiquement se démarquent des PMA même s'ils gardent des traits du sous-développement.