Dans quelle mesure la situation politique de l'Afrique est-elle marquée par la présence importante de dictatures, de conflits, et le manque de coopération ?
Quel régime politique est peu présent en Afrique ?
Quel groupe terroriste déséquilibre le Nigeria et ses voisins depuis 2013 ?
Quel pourcentage de la population africaine est confronté à des conflits armés ?
À l'Est de quel pays une guerre civile a déjà provoqué la mort de plusieurs millions de personnes ?
La situation sanitaire et sociale de l'Afrique est certes un frein à son développement mais la source majeure de ses handicaps réside dans l'instabilité politique qui concerne une majorité de ses Etats. Le manque de démocratie, les guerres civiles et inter-étatiques, tout comme la faible coopération à l'échelle continentale, empêchent la mise en place de politiques efficaces et efficientes en matière de développement.
Cinquante ans après la fin de la décolonisation, les régimes démocratiques restent minoritaires sur le continent africain. Malgré la mise en place de processus électoraux, la plupart des États, sans être forcément tous des dictatures violentes, ne respectent pas les principes de l'État de droit et favorisent le maintien au pouvoir d'une élite politique ou économique bien souvent à base ethnique. Ces dernières années, le continent africain connaît un recul de la démocratie : les coups d'État en Mauritanie (2008), à Madagascar (2009), au Niger (2010), en Guinée-Bissau (2012) et en Gambie (2014) marquent cette instabilité. Manque ou absence de pluralisme politique, contrôle des médias, mise en place de dynasties familiales et ou militaires sont les caractéristiques de ces régimes. Malgré la chute de certains de ces régimes en 2011 (Libye et Égypte), ces pays connaissent aujourd'hui des situations de guerre civile.
Les conflits sont une autre caractéristique de cette instabilité. Ils sont de deux types : guerres civiles ou guerres entre Etats. Depuis 2009, le Nigeria est la proie du groupe islamiste Boko Haram dont l'insurrection et la répression par l'armée ont provoqué 13 000 morts et plus de 1,5 millions de déplacés. En 2014, ce groupe qui utilise attentats et enlèvements a étendu son espace de guerre dans le nord-est du pays, au Cameroun, au Tchad et au Niger. Entre 2013 et 2014 plus de 5000 personnes sont mortes dans les affrontements ethniques en Centrafrique malgré la présence des casques bleus. Concernant les guerres entre états, depuis décembre 2013, le Soudan et le Soudan du Sud s'affrontent malgré sept cessez-le-feu, des milliers de victimes et de déplacés. La situation est identique et dure depuis plus de 10 ans entre la Somalie et l'Érythrée.
Malgré la force de l'Union africaine mise en place par le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram, la faible coopération politique est un dernier élément de l'instabilité du continent. Créée en 1964 l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) était destinée à soutenir les pays africains en voie de décolonisation et ouvrir la voie du développement en se fondant sur la solidarité. Mais le manque de moyens et de volonté commune amènent à sa dissolution en 2002. Elle est remplacée par l'Union Africaine (UA) qui a pour objectif d'accélérer l'intégration du continent dans la mondialisation et de resserrer les liens de coopération. Les intérêts divergents de ses membres et les conflits actuels du continent empêchent la réalisation de ces objectifs. L'ONU et les casques bleus sont les seuls acteurs de stabilisation actuels sur le continent.
- Beaucoup de pays africains ont été soumis à des dictatures peu respectueuses des droits de l'homme.
- Beaucoup de pays africains ont été touchés par des guerres civiles à cause de tensions interethniques ou pour le contrôle des ressources.
- L'UA est une association des Etats africains, mais elle est très peu efficace dans la prévention et la gestion des conflits.