Expliquer les défis alimentaires et environnementaux de l'Afrique Exercice fondamental

Malgré l'augmentation du nombre de personnes à nourrir, l'agriculture africaine est encore essentiellement vivrière. Mais, des mutations ont lieu comme le recours aux pesticides et de nombreux problèmes environnementaux surgissent alors.

Bien que l'agriculture soit le premier secteur économique de l'Afrique et qu'elle contribue à plus de 50% du PIB de la plupart des pays africains, elle ne parvient toujours pas à leur assurer la sécurité alimentaire. Cela s'explique par le sous-développement du secteur. De nombreux paysans africains continuent à utiliser des méthodes traditionnelles et rudimentaires, qui donnent de faibles rendements. Le secteur se caractérise par une agriculture primaire et de subsistance, marquée par un manque de mécanisation et un recours limité aux intrants chimiques. De nombreux exploitants n'ont pas les moyens d'investir dans des méthodes agricoles modernes et profitables. De plus, l'agriculture dépend dans une grande mesure des conditions météorologiques et elle est vulnérable à la dégradation de l'environnement. L'Afrique reste importatrice de denrées alimentaires, et les pays dépendant d'importations d'aliments de base ont été très exposés à la volatilité des prix alimentaires. Cette volatilité, surtout en ce qui concernait les aliments de base, a entraîné de graves problèmes de sécurité alimentaire aussi bien pour les agriculteurs que pour les consommateurs africains, parce que ces aliments sont ceux qui sont cultivés en premier lieu par les petits exploitants et aussi parce qu'ils représentent une part importante des dépenses des consommateurs pauvres.

Les rendements pourraient être augmentés grâce à la mécanisation de l'agriculture. Les États africains doivent s'équiper en machines agricoles perfectionnées pour améliorer la production alimentaire. L'utilisation d'intrants et d'extrants, des services de formation et une infrastructure adaptée paraissent aussi nécessaires. L'Afrique a des besoins importants en recherche agricole, plus particulièrement la recherche en matière d'adaptation au changement climatique, et doit donc investir suffisamment dans ce secteur. Certains experts préconisent que l'Afrique devrait envisager des moyens de tirer parti des éventuelles possibilités qui pourraient être offertes par la biotechnologie, y compris les cultures transgéniques.

Parmi les problèmes d'environnement, mis en évidence par l'évolution actuelle de l'agriculture, figurent la destruction des ressources et des écosystèmes naturels (ressources forestières, marines et côtières), l'érosion des sols et la pollution atmosphérique. L'Afrique perd environ 1,3 million d'hectares de forêts chaque année. Quelques 500 millions d'hectares ont été affectés par la dégradation des sols depuis 1950, y compris 65% des terres agricoles du continent. Ces pertes sont imputables, pour l'essentiel, au surpâturage. Quatorze pays africains sont déjà confrontés au stress hydrique ou à des pénuries d'eau et onze autres pourraient connaître le même sort d'ici 2025. La désertification est une forme très sévère de dégradation des sols, entraînant une perte graduelle et inexorable de productivité agricole et un net déclin de la santé écologique des écosystèmes. Sous son influence, les paysages se muent en étendues lunaires sans vie, les dunes de sable empiètent progressivement sur les terres cultivables, les pâturages se dénudent et les nappes aquifères se tarissent. Le phénomène pèse sur l'avenir environnemental de l'Afrique, mais plus encore sur son avenir économique, en raison du coup de frein qu'il impose aux activités liées à la qualité des écosystèmes.