Expliquer la situation sociale et sanitaire du continent africain Exercice fondamental

L'Afrique semble loin des dynamiques de croissance de la mondialisation et du développement. En effet, la situation sociale et sanitaire du continent semble cumuler les handicaps à l'image de ses problèmes de santé, d'éducation et d'alimentation.

Abritant un peu plus de 10% de la population mondiale, l'Afrique est le continent le plus lourdement affecté par les problèmes de santé. Il affiche en effet les taux de mortalité maternelle et des enfants de moins de cinq ans les plus élevés du monde. Qu'elles soient transmissibles ou non, les maladies sont un des fardeaux du continent. Il faut ajouter à cela des infrastructures de santé et un accès aux médicaments plus que précaires. Ce très bas niveau de santé explique que l'espérance de vie moyenne du continent ne dépasse pas 55 ans. Malgré quelques progrès dus à la prévention, à l'éducation et aux actions des ONG, le paludisme et le SIDA restent les principales causes de mortalité en Afrique. Le paludisme appelé aussi malaria est une maladie infectieuse due à un parasite transmis par un moustique. Il concerne majoritairement les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. 80% des cas mondiaux sont recensés en Afrique subsaharienne notamment dans les zones marécageuses ou d'eaux stagnantes, favorisant la prolifération des moustiques. Si des vaccins et des traitements existent, l'état déplorable des infrastructures de santé et le manque d'accès aux médicaments expliquent la forte vulnérabilité du continent. Le SIDA, maladie qui est transmissible, continue de s'étendre sur le continent. En effet, 9 nouveaux cas sur 10 d'infection y sont concentrés et 83% des décès dus au virus sont en Afrique. Maladie transmise par le sang ou par relation sexuelle, les premiers traitements existants pour ralentir l'évolution de la maladie (trithérapie) ne sont pas encore accessibles aux Africains. Par ailleurs l'épidémie du virus Ebola, qui a débuté en mars 2014 en Guinée et qui, si elles semblent s'essouffler n'est pas vaincue pour autant, montre également la vulnérabilité des pays africains.

Avec les problèmes de santé, le faible niveau d'éducation est un autre frein au développement du continent. C'est en effet en Afrique-subsaharienne que le nombre d'enfants non scolarisés est le plus élevé. Ce chiffre est en augmentation : le nombre d'enfants non scolarisés est en effet passé de 29 millions en 2008 à 31 millions en 2010. Le Nigeria compte à lui seul 1/3 de ces enfants. Face aux défis démographiques, les Etats n'ont souvent pas les ressources nécessaires pour construire des écoles, acheter du matériel et former du personnel qualifié. Les conditions d'éducation, quant elles existent sont difficiles. En 2010 en Afrique un enseignant devait s'occuper de 43 élèves en moyenne alors que dans les pays développés ce chiffre descend à 14. Beaucoup de familles envoient leurs enfants à l'école en primaire, mais dès qu'ils sont en âge de travailler, ils sortent du cursus pour nourrir des familles souvent très nombreuses. La gratuité n'y fait rien et on assiste paradoxalement au développement de l'enseignement privé en Afrique qui pallie les lacunes de l'enseignement public.

A la fois cause et conséquence des problèmes de santé, la sous-alimentation est un autre défi sanitaire et social que l'Afrique doit relever pour son développement. Même si ce phénomène recule à l'échelle internationale, l'Afrique subsaharienne reste toujours la plus mal lotie : en effet, 21% de la population y souffre de faim chronique, soit 223 millions de personnes. Cependant, ces chiffres sont en baisse depuis plus de 20 ans. Les maigres rendements d'une agriculture majoritairement familiale et peu modernisée face à une véritable explosion démographique, les accidents climatiques, l'instabilité politique, les guerres et les maladies sont autant de facteurs qui expliquent cette sous-alimentation.