La dynamique de mondialisation actuelle touche également les cultures et les civilisations. Expliquer en quoi la complexité géo-culturelle actuelle est marquée par ces aires de civilisations et le paradoxe d'une culture mondiale et le maintien de cultures locales.
Qui est l'auteur de l'ouvrage intitulé Le choc des civilisations ?
Selon Huntington, quel type de relation devraient entretenir les civilisations au XXIe siècle ?
Quel aspect de la culture mondiale est critiqué ?
La mondialisation est certes un phénomène d'intégration des économies en lien avec Etats, entreprises et sociétés mais c'est aussi une dynamique qui renforce la concurrence entre les civilisations. En effet, si le processus a longtemps et est toujours dominé par la civilisation occidentale, la mondialisation encourage la concurrence des autres civilisations. A la fin de la guerre froide, la théorie d'un "choc des civilisations" fait le tableau d'une nouvelle division culturelle du monde. Aujourd'hui, il s'agit davantage de s'interroger sur la coexistence d'une culture globale et de particularismes régionaux à l'échelle mondiale.
On appelle civilisation un groupe de sociétés aux réalités culturelles, matérielles, économiques, sociales et historiques communes. En 1996, Samuel Huntington publie un ouvrage intitulé Le choc des civilisations. Spécialiste des relations internationales, il analyse la géo-culture mondiale post guerre froide. Selon lui, la culture est l'élément clé de la distinction entre les individus bien plus que l'économie ou la politique. Dans cette définition culturelle la religion est l'élément majeur de distinction. Il définit alors huit civilisations. La civilisation chinoise qui repose sur le confucianisme, la civilisation japonaise shintoïste, dérivée de la culture chinoise ; la civilisation hindoue avec l'hindouisme ; la civilisation musulmane autour de l'islam ; la civilisation occidentale judéo-chrétienne ; la civilisation orientale ou orthodoxe ; la civilisation chrétienne d'Amérique Latine qui s'éloigne de la civilisation occidentale avec le renouveau des cultures indigènes ; enfin la civilisation africaine autour de la religion dite "traditionnelle". L'auteur pense que le XXIe siècle sera caractérisé par une confrontation entre ces civilisations, chacune ayant des aspirations de puissance mondiale ou régionale. D'autres chercheurs comme Gamblin ou Lacoste proposent d'autres découpages mais toujours fondés sur les civilisations et leurs caractères religieux et culturels. Ces découpages reposent moins sur la confrontation que sur le positionnement de chaque civilisation par rapport aux autres.
La mondialisation culturelle désigne la circulation de produits culturels à l'échelle mondiale. Elle fait l'objet de réactions différentes. Certains y voient la mise en place d'une culture globale, uniformisée et portée par l'idéal démocratique. D'autres y voient une perte de leur identité et refusent cette uniformisation en maintenant leurs particularismes. Cette culture mondiale est critiquée car elle est occidentale et surtout américaine. Ses détracteurs emploient alors le terme d'américanisation pour la qualifier critiquant ainsi l'imposition d'une culture de masse symbolisée par des produits commerciaux (alimentation, vêtements, cinéma, télévision). C'est ainsi que la France a mis en place dès 1994 le concept d'"exception culturelle" afin de protéger les cultures nationales et d'abord la culture française face à cette uniformisation. Le besoin d'une identité spécifique et originale s'est imposé face à cette uniformisation. Teintée d'antiaméricanisme, cette identité est parfois militante et virulente allant dans certains pays jusqu'à la censure de tout ce qui est lié à la culture occidentale (Iran, Corée du Nord).
- A l'image de la géopolitique, la géo-culture mondiale s'est transformée à la fin de la guerre froide.
- Les civilisations et les cultures semblent aujourd'hui davantage se positionner les unes face aux autres.
- Face à la construction d'une culture globale mondialisée, les particularismes culturels locaux font entendre leur voix.