Expliquer la hiérarchie portuaire de la Northern Range Exercice fondamental

Polarisé par un ensemble de ports dynamiques, la Northern Range souffre tout de même de la concurrence interne que se livrent certains de ses ports.

Du sud vers le nord, la façade de la Northern Range est organisée par les ports suivants : Le Havre et Dunkerque (France), Zeebruges et Anvers (Belgique), Rotterdam et Amsterdam (Pays-Bas), Brême et Hambourg (Allemagne). Chacun de ces pays dispose donc de deux grands ports. Certains d'entre eux occupent les premiers rangs : les quatre premiers (Rotterdam, Anvers, Hambourg, Amsterdam) figurent loin devant les autres. Six des dix plus grands ports de l'Europe des 28 sont ainsi situés sur cette côte longue d'un millier de kilomètres environ. Rotterdam surclasse les autres ports européens. Son trafic est exactement cinq fois supérieur à celui de Marseille, premier port de l'Union européenne en Méditerranée. Ce rapport symbolise l'écart entre les ports de la Northern Range et leurs rivaux de l'Europe méditerranéenne. Mais les différences sont également importantes entre les ports de la Rangée nord-européenne eux-mêmes. Rotterdam pèse à lui seul 37 % du trafic portuaire de l'Europe du Nord-Ouest, sachant que le trafic cumulé des principaux ports de la Northern Range s'est élevé à 1137 millions de tonnes en 2010. Rotterdam, qui fut longtemps le premier port du monde, conserve le 4e rang au niveau planétaire. Le trafic par pays se répartit de la façon suivante : 49 % pour les Pays-Bas, 22 % pour la Belgique, 19 % pour l'Allemagne et 10 % pour la France. Mais c'est le trafic de conteneurs, le plus rémunérateur, qui est le plus significatif pour hiérarchiser les ports. Les écarts sont beaucoup plus nets. Le trafic de six ports (dont Dunkerque avec 1,6 million de tonnes et Amsterdam avec 0,8 million de tonnes) est insignifiant ou nul, de sorte qu'ils n'ont pas été représentés. On s'aperçoit que le trafic est cette fois clairement dominé par les quatre premiers qui réalisent 87 % du total. Rotterdam et Anvers effectuent à eux seuls 54 % du tonnage et les trois quarts avec Hambourg. Le Havre, pourtant bien placé à proximité de Paris et au débouché de la vallée de la Seine, ce qui en fait le principal port maritime français, ne réalise qu'une part modeste des échanges conteneurisés.

Ces complexes portuaires se livrent le plus souvent une concurrence féroce pour attirer les flux et augmenter leur trafic. La captation de ces flux passe par une modernisation constante des infrastructures : ainsi, Le Havre et Anvers se livrent une compétition constante pour la desserte de l'Île-de-France. De même, les ports allemands sont directement en concurrence avec les ports belges et néerlandais. La compétition existe également entre les ports de la Northern Range et les ports méditerranéens, des villes importantes comme Lyon faisant partie de l'hinterland des deux façades. De même, l'hinterland constitué par les États d'Europe centrale est convoité par les ports des deux façades. L'attractivité passe enfin par l'abaissement des droits portuaires comme à Anvers, ainsi que par le développement des zones franches, c'est-à-dire des zones défiscalisées qui doivent favoriser l'implantation d'entreprises sur le complexe. La concurrence s'explique en partie par la position des ports sur le littoral et donc par l'arrière-pays plus ou moins vaste qu'ils peuvent couvrir.