Expliquer la remise en cause du modèle européen.
Combien d'États européens n'ont pas intégré l'euro ?
Combien d'États de l'Union européenne font partie de l'espace Schengen ?
Qui est responsable de la politique sociale dans l'Union européenne ?
Dans quel domaine l'Union européenne est-elle aujourd'hui faible ?
Quel est le montant du budget social européen pour la période 2014 - 2020 ?
Marquée par des objectifs honorables de paix et de développement économique, la construction européenne a longtemps voulu se poser en modèle. Face aux faiblesses actuelles et aux difficultés du modèle social proposé, le modèle européen tout entier est alors remis en cause.
La puissance économique de l'Union est aujourd'hui menacée par la difficulté de l'unification politique. En effet, l'UE est à géométrie variable, donc difficilement gouvernable. 9 États membres n'ont toujours pas intégré la zone euro. 22 sur 28 font partie de l'espace Schengen et 4 sont associés. De plus, certains pays de l'UE appartiennent à d'autres organisations comme l'OTAN, ce qui explique une difficile politique étrangère commune. L'espace politique européen se résume aujourd'hui à la juxtaposition d'États-nations qui amoindrit l'influence de l'UE dans les négociations internationales avec l'OMC et à l'ONU, ou face à des conflits armés majeurs. Un projet de traité constitutionnel a été refusé par les citoyens français et hollandais en 2005. La faiblesse de l'UE sur la scène internationale s'illustre dans l'incapacité à construire un espace de défense à part entière, qui équilibrerait la situation hégémonique de l'OTAN. De plus, les inégalités croissent à mesure de l'intégration de nouveaux États. Le PIB par habitant dans les nouveaux pays membres de l'UE est jusqu'à 18 fois moins élevé qu'à l'ouest. En revanche, leurs taux de croissance sont bien supérieurs à ceux des pays de l'ouest. Il existe des différences de développement économique entre les nouveaux pays membres selon leur degré de proximité avec les riches occidentaux. Les régions périphériques comme la Roumanie ou la Bulgarie présentent des taux de croissance bien moindres, un fort retard des structures de production et un taux de chômage élevé. Ceci explique les migrations de l'Est vers l'Ouest (Pologne, Hongrie, République tchèque).
Ce que l'on appelle le modèle social européen repose sur un principe commun de protection des individus, mais se décline en des régimes nationaux différenciés, construits pendant les Trente Glorieuses et mis en déséquilibre aujourd'hui sous les effets conjugués de la mondialisation et des évolutions démographiques. Même si les traités ont élargi le champ d'intervention des institutions européennes, certains points restent largement à l'écart de leur action. Ainsi, les politiques d'emploi, d'éducation et fiscales continuent de relever de la compétence exclusive des États membres, tout comme la question des rémunérations. Par ailleurs, les problèmes relatifs à la sécurité sociale et à la protection sociale des travailleurs relèvent encore de l'application du vote à l'unanimité au Conseil. Cependant, l'Union européenne rencontre des difficultés à l'heure de faire émerger des outils de politique sociale supranationaux, qui pourraient notamment suppléer les difficultés rencontrées par les États membres à maintenir leurs dépenses sociales. À l'échelon européen, cette action se limite à quelques fonds, comme le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, crédité à hauteur de 150 millions d'euros pour la période 2014 - 2020. Il vise à financer des projets destinés à aider des personnes ayant perdu leur emploi à la suite de changements structurels majeurs survenus dans le commerce international en raison de la mondialisation. Ainsi, la définition et le financement des politiques sociales restent largement entre les mains des États, mais avec cette particularité d'être tout de même fortement contraintes par les exigences, cette fois-ci assorties de mesures coercitives, de la libre circulation dans le marché unique et de la surveillance des politiques budgétaires.
- Le modèle européen basé sur la paix et la prospérité est aujourd'hui remis en cause.
- Les élargissements successifs freinent le développement par les inégalités qu'ils créent.
- La diversité des États rend difficile la mise en place d'un modèle social cohérent et efficace.