Le territoire brésilien à maîtriser : une valorisation inégale et incomplète, les fronts pionniers et les problèmes de durabilité.
Quelle région est le cœur économique du Brésil ?
Quelle est la ville la plus riche du Brésil ?
Quelle est la région la plus pauvre du Brésil ?
Comment appelle-t-on un espace forestier transformé en espace cultivable ?
Quelles types de cultures agricoles sont exploitées dans les fronts pionniers ?
La maîtrise du territoire brésilien est incomplète. En effet, face à l'immensité, la mise en valeur des territoires est inégale, longtemps héritière du poids historique des littoraux, les fronts pionniers actuels cherchent à rééquilibrer cette occupation du territoire brésilien en ne respectant pas toujours les enjeux du développement durable.
Le cœur de la puissance brésilienne se situe dans la région du Sudeste. Cette région littorale produit 60% du PIB brésilien et rassemble 40% de sa population. Les métropoles de São Paulo, Rio de Janeiro et de Belo Horizonte forment le foyer économique et organisationnel du pays. Elles concentrent la majorité des activités tertiaires et industrielles du territoire et constituent une interface majeure avec l'espace mondial. Face à ce cœur littoral, de nombreuses régions sont restées enclavées et isolées jusqu'au milieu du XXe siècle, et l'Amazonie apparaît encore aujourd'hui comme un espace mal maîtrisé. Le réseau de communication brésilien est particulièrement déséquilibré et se concentre pour des raisons historiques le long des régions densément peuplées du littoral. Peu peuplées et pourtant riches de ressources, ces zones ne sont que récemment prises en compte dans l'aménagement du territoire brésilien.
En 1960, le gouvernement brésilien déchoit Rio de Janeiro de son statut de capitale et crée au sens propre une toute nouvelle capitale : Brasilia. Le but des autorités est clair, il s'agit de mieux répartir les richesses et les activités trop concentrées sur les littoraux du Sudeste. La nouvelle ville est alors construite au cœur du Centre-Ouest. C'est la première initiative de rééquilibrage du territoire brésilien. Les enjeux politiques de l'époque ont cédé la place aux enjeux économiques liés à l'explosion du secteur agricole et la naissance d'un véritable agrobusiness brésilien. On assiste alors à la mise en place de fronts pionniers c'est-à-dire la transformation d'espaces forestiers en terres cultivables. C'est l'Amazonie qui est le théâtre de cette mise en valeur. Débutée il y a 30 ans pour les ressources en bois, l'immensité de cet espace a attisé les convoitises des grandes multinationales agroalimentaire. Les énormes réserves d'espace laissaient présager des possibilités infinies pour l'élevage. Puis le développement des biocarburants, de la culture du café et du soja a accéléré les défrichements. On estime que chaque année les défrichements en Amazonie représentent la superficie de la Belgique.
Cette conquête territoriale à travers les fronts pionniers est cependant à contre-courant des normes du développement durable actuel. Au niveau économique d'abord, la déforestation n'est pas gérée sur le long terme et une fois les arbres coupés aucune politique de replantation n'est envisagée. Au niveau social, outre la disparition de peuples indigènes vivant dans la foret amazonienne, les cultures mises en place après ces défrichements sont destinées à l'exportation (soja, café) et ne règlent pas les problèmes de sous-alimentation de certains paysans brésiliens. Même les bénéfices de ces cultures d'exportation ne leur profitent pas le plus mais plutôt aux multinationales, propriétaires de ces nouvelles terres agricoles. Enfin, c'est au niveau environnemental que les conséquences des fronts pionniers sont les plus terribles : disparition d'espèces animales et végétales, accroissement du réchauffement climatique et épuisement des sols mal adaptés à la culture de soja et de café par exemple.
- Le Sudeste représente la partie du Brésil la plus développée.
- De nombreux fronts pionniers apparaissent en Amazonie et contribuent à la déforestation.
- Cette maîtrise actuelle du territoire brésilien ne respecte pas les critères d'un développement durable.