Étudier des documents sur les grandes phases de l’élargissement et de l’approfondissement de l’Union européenne depuis 1990 Etude de documents type bac

À la fin de la guerre froide, la CEE compte douze pays membres. Ces pays sont les États fondateurs (France, RFA, Italie, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg), rejoints par le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande (1973), la Grèce (1981), puis l'Espagne et le Portugal (1986). La construction européenne réunit donc d'abord des pays de l'Europe de l'Ouest et du Sud. Ces États sont réunis par le partage des mêmes valeurs, dont le respect est une condition absolue de leur intégration au projet européen (démocratie, Droits de l'homme, liberté, égalité, respect de la dignité humaine).

Après la guerre froide, les élargissements privilégient une ouverture à l'Est. Après la Finlande, la Suède et l'Autriche (1995), un tournant majeur s'opère en 2004. En effet, 10 nouveaux pays deviennent membres de l'Union européenne, dont sept se situent en Europe de l'Est : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie (accompagnés de la Slovénie, de Malte et de Chypre). En 2007, ce sont encore deux pays de l'ancien bloc Est qui adhèrent à l'Union européenne (Bulgarie et Roumanie), suivi de la Croatie en 2013.

Si cet élargissement peut sembler confirmer l'attractivité de l'Union européenne, il est aussi souvent débattu. D'autres pays candidatent à une adhésion. Ce sont la Turquie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et l'Albanie. L'Islande, un temps candidate, a fait marche arrière. À ce jour, tous ces États ne remplissent pas totalement les conditions indispensables à une future adhésion. Plus généralement, les critiques sont multiples à l'égard d'un éventuel nouvel élargissement, car le nombre d'États membres est souvent considéré comme déjà trop important pour garantir le bon fonctionnement des institutions européennes.

Par ailleurs, le Brexit entériné en 2020 qui signifie la sortie du Royaume-Uni de l'UE est le premier retrait d'un pays membre, voté par référendum par la population britannique. Il traduit la difficulté de l'Union européenne a convaincre nombre de ses citoyens du bien-fondé de ce projet.

La CEE devient l'Union européenne à partir du traité de Maastricht en 1992. Elle devient ainsi une union politique au sein de laquelle les habitants ont de nouveaux droits. En effet, avec la création de la citoyenneté européenne, les citoyens des pays membres peuvent circuler, habiter, étudier, travailler librement dans un État membre étranger. Ils participent aux élections européennes.

La création de la zone euro et de l'espace Schengen sont deux autres moments clés de cet approfondissement. L'euro est lancé en 1999 pour concurrencer le dollar et renforcer le poids économique de l'Union européenne. Les européens qui habitent dans des pays qui ont fait le choix de la monnaie unique utilisent l'euro à partir de 2002. Dès le départ cependant, certains pays n'adhèrent pas à ce projet (le Royaume-Uni et la Suède par exemple). La zone euro s'est progressivement élargie mais des pays majeurs de l'Union européenne n'en font toujours pas partie (Royaume-Uni avant le Brexit, Suède, Danemark). En 2020, 19 membres de l'UE ont adopté l'euro.

Les accords de Schengen sont signés en 1985, ils entrent en vigueur en 1995, ouvrant les frontières internes de la plupart des pays de l'UE et de quelques pays non membres de l'Union européenne (par exemple la Suisse), avec la volonté de faciliter les mobilités entre les pays membres. Certains pays de l'UE ne signent à nouveau pas ces accords (Royaume-Uni).

Le renforcement de la solidarité entre les États membres est une autre ambition qui nourrit la volonté d'approfondissement. Elle est organisée avec la création de plusieurs organismes, institutions, notamment financières, de soutien au développement économique et à l'amélioration des conditions de vie des habitants des pays membres les plus en retard, qui sont pour l'essentiel les nouveaux États membres d'Europe orientale.

Les échecs et les remises en cause se multiplient désormais. Ainsi, s'il permet de créer des conditions économiques favorables et plus stables (faibles taux d'intérêt, investissement des entreprises) dans les pays qui l'ont adopté, l'euro est aussi considéré comme un handicap pour les pays concernés, à cause de la faible croissance économique, du chômage persistant et des meilleurs résultats obtenus par les pays qui n'ont pas adopté l'euro. De nombreux citoyens européens affirment donc vouloir l'abandon de l'euro, considéré, exagérément, comme le responsable de toutes les difficultés économiques et sociales. Les pays de la zone euro sont à ce jour également mis en échec dans la volonté de contrer la puissance économique des États-Unis, dont la monnaie, le dollar, reste la monnaie de référence à l'échelle mondiale.

Le caractère supranational de l'Union européenne est régulièrement remis en question par l'euroscepticisme dont les tenants demandent le renforcement de la souveraineté des États et des intérêts nationaux, jugés menacés par le projet européen.