Antilles Guyane, 2015, voie ES
Médias et opinion publique en France durant la Seconde Guerre mondiale
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc. 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
De quand date la loi sur la liberté de la presse en France ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
Quelles sont les deux périodes citées qui ont vu l'établissement d'une censure officielle ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
Par quel moyen le pouvoir gaulliste tente-t-il de contrôler l'information ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
Dans quel contexte ces deux documents sont-ils créés ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
De quel aspect de l'idéologie nazie le document 1 témoigne-t-il ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
D'après le document 2, comment évaluer la diffusion des idées de la Résistance ?
"Le général Micro, fourrier1 des juifs !", affiche de l'Institut d'études des questions juives, organisme de propagande contrôlé par les Allemands en France occupée, novembre 1941.
Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres 1914 - 1945 ; Collection Histoire de France, sous la direction de J. Cornette, Paris, 2012.

Transcription : Grand Rabin D. Whise, New York. Je prends l'engagement de réinstaller après la guerre les israélites dans tous leurs droits et situation en France. De Gaulle.
1 Fourrier : Sous-officier subalterne chargé d'assurer le cantonnement, l'installation des troupes, c'est-à-dire le logement, la nourriture, les vêtements, etc.
Rapport de Jean Moulin aux services de renseignement britanniques et au général de Gaulle à Londres, 25 octobre 1941.
Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, tome 3, nov. 1940 - déc 1941, Paris, 1993
Les 3 groupements qui ont donné mandat à l'auteur de ces lignes de rédiger et de remettre aux Autorités Anglaises et au général de Gaulle le présent message sont :
- "Liberté"
- "Libération Nationale"
- "Libération".
Ces 3 groupements constituent, en France, les principales organisations de résistance à l'envahisseur. […]
Ces trois mouvements sont nés, spontanément et isolément, de l'initiative de quelques patriotes français. […] Dans les premiers temps, leur activité a consisté à répandre, sous le manteau et dans un cercle restreint, des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité (discours de M. Churchill, du Président Roosevelt, appels du général de Gaulle, actions militaires importantes, etc…), ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français (prise de possession par Hitler de l'Alsace et de la Lorraine, violation des clauses de l'Armistice, accords de Montoire, réquisitions allemandes, etc…)
Ensuite, avec le développement des moyens matériels et l'accroissement des bonnes volontés, ils purent tirer à la "ronéo" de véritables journaux paraissant avec une périodicité assez régulière. Enfin, depuis plusieurs mois, chaque gouvernement publie, à date fixe, un ou plusieurs journaux imprimés, ainsi que des brochures et des tracts. […]
Chacun des journaux des trois mouvements est imprimé, d'une part, en zone libre, d'autre part, en zone occupée, avec seulement des variantes dans le ton des articles pour une meilleure adaptation à l'état de l'opinion de chaque côté de la ligne de démarcation. Le tirage total de chacun de ces journaux (zone libre et zone occupée) varie entre 25 et 45 000 exemplaires, mais il faut multiplier ces chiffres au moins par 5, étant données les nombreuses reproductions dactylographiées ou manuscrites qui en sont faites […]
"C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat" ; c'est par ces mots prononcés à la radio française le 17 juin 1940 que le maréchal Pétain annonce aux Français son intention d'entrer en négociation avec Hitler afin de conclure un armistice. Celui-ci sera signé le 22 juin 1940 et ouvrira la voie à l'occupation d'une partie du territoire national. Le lendemain, sur les ondes de la BBC anglaise, le général de Gaulle prend le contre-pied du vénérable maréchal : "La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas." ; la "guerre des ondes" est déclarée. D'une certaine manière, en effet, cet échange radiophonique résume à lui seul le rôle que les médias ont pu jouer entre 1940 et 1944, alors que la France est occupée et soumise à la Révolution nationale du régime de Vichy.
Il est certain en effet que le contrôle de l'opinion pendant les "années noires" (les années de l'Occupation) est au cœur des préoccupations : comment informer les Français ? Comment les convaincre de se montrer dociles ou, a contrario, d'entrer en résistance ? Très clairement, les médias occupent une place importante dans la stratégie de Vichy et de l'occupant comme de la Résistance ; c'est d'ailleurs ce dont témoignent les deux documents soumis à l'étude. Il s'agit, pour le premier, d'une affiche de propagande commanditée par l'Institut des Questions Juives - organisme contrôlé par les Allemands en France occupée - en 1941 représentant le "général micro, fourrier des juifs" ; elle est censée montrer le "vrai visage de la "France Libre"". Le second document est extrait du rapport sur le paysage médiatique de la résistance intérieure que Jean Moulin a adressé au général de Gaulle en octobre 1941 et qui est reproduit dans un ouvrage intitulé Jean Moulin, l'inconnu du Panthéon, publié en 1993 par son secrétaire, Daniel Cordier. Ces deux documents nous invitent à nous interroger sur la place des médias dans la France des "années noires". Dans un premier temps, nous verrons comment les "patriotes", c'est-à-dire les résistants, utilisent les médias contre l'occupant avant de considérer la réponse de celui-ci.
Les médias et la Résistance
En 1940, la France est pour partie occupée par les armées nazies qui imposent un contrôle étroit de la population et de l'opinion de la zone Nord qu'elles contrôlent en vertu de l'armistice du 22 juin 1940. Passé le temps de l'abasourdissement, la résistance s'organise "spontanément et isolément, à l'initiative de quelques patriotes français." Parmi ces mouvements, ou "groupements", Jean Moulin cite "Liberté", "Liberté nationale" et "Libération". Leurs noms à eux seuls sont tout un programme. Cette liberté que ces mouvements de résistance veulent retrouver, elle passe par les libertés de penser et de s'exprimer, libertés que l'occupant dénie à tous ceux qu'il domine.
La Résistance, aussi diverse soit-elle dans les premières années, n'en agit pas moins selon les mêmes principes : il faut absolument ouvrir les yeux des Français soumis à la propagande massive des nazis et de Vichy. Pour ce faire, il faut diffuser les informations tues par les autorités et "répandre, sous le manteau […] des feuilles de propagande dactylographiées à l'occasion des événements les plus marquants de l'actualité […], ou des faits justifiant une attitude de révolte de la part des patriotes français". On comprend à lire ces lignes que les résistants sont animés du désir de produire une information alternative susceptible de faire prendre conscience aux Français de la nécessité de s'engager et de réagir aux exactions de l'occupant et aux dérives de Vichy.
Dans son rapport, Jean Moulin souligne le développement et la "professionnalisation" progressive de la presse clandestine : après le temps des "feuilles […] dactylographiées", vient le temps des tracts ronéotypés et des journaux imprimés sur des presses clandestines. Le rapport souligne également l'impact de ces journaux : "entre 25 et 45 000 exemplaires" sont imprimés régulièrement en 1941 et Jean Moulin de rappeler que cela augure d'une diffusion encore plus large si l'on considère les reproductions et les diffusions parallèles. Très clairement, un réseau d'information parallèle s'est donc mis en place en France au cours de cette période afin de lutter contre les mensonges de la propagande officielle.
À ces feuilles diffusées "sous le manteau", il faut aussi ajouter le poids des ondes qu'évoque d'ailleurs le document 2. En effet, à partir de 1940, la Résistance s'exprime tous les jours sur les ondes de la BBC anglaise grâce à l'appui de Churchill. "Les Français parlent aux Français", telle est l'expression qui introduit quotidiennement les "messages personnels" qui sont autant de messages codés destinés aux résistants et dont le plus célèbre est bien sûr celui annonçant le débarquement du 6 juin 1944 : "Les sanglots longs des violons de l'automne bercent mon cœur d'une langueur monotone"". Enfin, on pourrait rappeler que les affiches et graffitis participent aussi de la propagande de la Résistance : que l'on pense à ce tonitruant "Vive la IVe" peint sur le socle de la statue disparue de Quinet à Bourg-en-Bresse le 11 novembre 1943, le tout assorti d'un drapeau tricolore frappé de la croix de Lorraine et d'un buste de Marianne.
La Résistance utilise donc tous les canaux d'information à sa disposition pour maintenir la "flamme de la résistance" et emporter l'adhésion des Français. Face à cette offensive, l'occupant et ses sbires vichyssois ne restent évidemment pas impavides ; bien au contraire, la riposte est ferme comme en témoigne le document 2.
La Résistance face à la propagande nazie
"Le Général Micro, fourrier des juifs !" Voilà qui résume en quelques mots frappants toute la propagande anti-gaulliste des nazis et de Vichy. La "France Libre" ne serait qu'une "anti-France" aux mains des Juifs et De Gaulle leur marionnette. Il s'agit évidemment de décrédibiliser le discours de la Résistance. Pour ce faire, l'affiche nous présente donc un général de Gaulle dont le visage est littéralement mangé par le micro en guise de clin d'œil à son mode de communication sur les ondes de la BBC depuis le 18 juin 1940. Il n'a pas de visage, car il n'a pas vraiment d'identité : il est une marionnette et ses marionnettistes sont les cinq hommes qui l'entourent. Ils sont coiffés de hauts-de-forme qui symbolisent le pouvoir de l'argent, les Juifs étant censés être omniprésents dans la bourgeoisie d'affaires. Les services de la propagande ont par ailleurs eu recours aux stéréotypes traditionnels "du Juif" : le nez de ces hommes est crochu, leur bouche lippue, leur regard torve. Des étoiles de David et des noms à consonance juive sont par ailleurs inscrits sur leurs vêtements afin que le message soit clair pour tous. Enfin, ce "Général Micro" est censé avoir adressé un télégramme au Grand Rabbin de New York afin de l'assurer de son engagement à "réinstaller […] les israélites dans tous leurs droits et situations en France". Ce général de Gaulle ne serait donc en rien un libérateur : il aurait au contraire l'intention de replacer la France sous la domination et l'influence de la "juiverie internationale" que les nazis et Vichy se sont employés à évincer depuis 1940 après les errements du Front populaire incarné par Léon Blum…
On retrouve le même message dans une autre affiche de propagande éditée par Vichy sur laquelle on peut voir la Maison France avant et après l'instauration du régime de Vichy. La première est en ruine, et cette ruine est attribuée au pouvoir des communistes et des Juifs ; la seconde est resplendissante : l'ordre et la prospérité règnent grâce à l'action énergique de Pétain qui a réussi à évincer l'anti-France dont Blum (socialiste et juif) est l'archétype.
Les services de propagande nazis et vichystes usent donc des mêmes arguments et des mêmes clichés. Ils diffusent ce venin de l'antisémitisme par tous les canaux possibles : Radio Paris est un vecteur important de cette propagande, de même que les journaux comme Paris-Soir qui subissent la censure et ont vu leurs effectifs "épurés" ; les affiches, on l'a vu, sont d'une redoutable efficacité et font l'objet d'une recherche graphique et narrative poussée qui les rend d'autant plus efficaces et redoutables. Enfin, on peut évoquer l'organisation de grandes expositions "à thèse" comme "Le Juif et la France" organisée au Palais Berlitz en 1941 - 1942.
Les médias ont donc été une arme redoutable dans la lutte menée par la Résistance contre l'Occupant et Vichy. De part et d'autre, on comprend que le contrôle de l'opinion est essentiel pour gagner la guerre. La censure officielle s'évertue à contrôler l'information et les services de police traquent les résistants qui diffusent journaux et tracts contestataires. À l'heure où les Français sont pour beaucoup d'entre eux équipés de postes de radio, la "guerre des ondes" s'est par ailleurs avérée capitale. La BBC ou Radio Paris ont pu, à bien des égards, constituer des armes de première importance dans le combat que se livraient les nazis et leurs affidés et la Résistance.
Cet épisode traumatique de l'Histoire de France témoigne quoi qu'il en soit de l'importance des médias dans le contrôle de l'opinion et de la nécessité de lutter pour leur indépendance, car il ne peut y avoir de démocratie sans liberté de penser et de s'exprimer.