Décrire les liens entre seigneurs et paysans au Moyen Age.
Quelles redevances doivent les paysans à leur seigneur ?
Comment évolue la réserve seigneuriale ?
Quelle banalité les paysans doivent-ils payer à leurs seigneurs ?
Qu'est-ce qu'un serf ?
Qu'est-ce qu'une tenure ?
Les paysans travaillent au sein de la seigneurie, qui s'organise autour du château, et qui est composée de terres, réparties entre plusieurs paroisses. On y distingue plusieurs types de terres : les vignes, les prés, les champs (souvent dédiés aux céréales) et des terres non cultivées, généralement des bois ou des marécages qui servent de zone de pâturage, de chasse ou de pêche. Ces terres sont divisées en deux catégories : celles appartenant au seigneur, la réserve, sont exploitées en faire-valoir direct par le seigneur lui-même ou des fermiers ; les autres terres sont divisées en tenures et cédées à des paysans en échange de trois redevances. Ces redevances sont de trois types : en nature (le champart), en monnaie (le cens), et en travail (ce sont les corvées). Au cours des siècles, la réserve est peu à peu démembrée et répartie en lots que les paysans exploitent sous forme de métayage ou de fermage. Le fermage se généralise au cours du XIIIe siècle. Quant à la réserve, les terres qui restent deviennent principalement un terrain de chasse pour les seigneurs.
Il existe donc un rapport de domination entre le seigneur et les paysans. Les paysans doivent s'acquitter des redevances liées à leurs terres. Il faut à cela ajouter les banalités liées à l'autorité publique que le seigneur exerce sur les paysans. Ainsi, les paysans doivent payer des taxes liées à l'utilisation d'équipements qui appartiennent au seigneur, comme les moulins, les fours, les ponts ou les routes. Ces prélèvements, au départ sans réels fondements, deviennent peu à peu des coutumes (éléments de droit non écrits), mais qui sont consacrées par l'usage. Enfin, le seigneur perçoit des redevances ponctuelles liées à l'exercice de la justice.
Parmi les paysans, certains sont des serfs. Dépendants de leur seigneur, ils ne sont pas libres de leurs personnes : ils sont attachés à vie et de manière héréditaire à des terres seigneuriales qu'ils ne peuvent quitter. Le servage est de plus caractérisé par des charges spécifiques, parfois humiliantes, comme le prélèvement d'une taxe pour pouvoir se marier avec une personne libre ou vivant dans une autre seigneurie. Cependant, le servage est minoritaire, inexistant dans certaines régions, et tend à disparaître grâce à son rachat et aux affranchissements. Néanmoins, d'autres formes de dépendance, liées à la terre cette fois-ci, se développent. Les personnes qui ne possèdent pas de terre ne peuvent vivre que de la force de leurs bras comme ouvriers agricoles ou manouvriers.
- La division des terres entre réserve et tenures tend à s'estomper (la réserve diminue pour devenir une réserve de chasse).
- Les tenanciers doivent payer de nombreuses redevances, concernant l'exploitation des tenures, les droits seigneuriaux et l'utilisation des infrastructures seigneuriales.
- Le servage est très contraignant mais minoritaire et tend à disparaître au cours de la période.