Quelles furent les réactions face aux crises affectant l'économie mondiale ?
Sur quelle énergie porte la crise qui met fin aux Trente Glorieuses ?
Quel pays en voie de développement fait faillite en 1982 ?
Quel secteur économique est responsable de la crise économique de 2008 ?
Quelle idéologie économique s'impose après les crises de la fin des années 1970 ?
Quel président américain incarne le tournant néo-libéral des années 1980 ?
Dès le tournant des années 1970, la déstabilisation de l'ordre économique mondial, qui a atteint ses limites, est amorcée. Un certain nombre de crises (les chocs monétaires, pétroliers, puis financiers et boursiers) sont intervenues. Autant de perturbations qui obligent les États à s'adapter à la nouvelle donne.
En 1971, le dollar, monnaie des États-Unis, pays économiquement dominant, est dévalué une première fois par rapport à l'or et aux autres monnaies. Il cesse d'être convertible en or. En 1973, il est à nouveau dévalué, son taux de change par rapport aux autres monnaies devient fluctuant et sa définition en or est en voie d'abandon. Ces décisions, qui mettent fin au système monétaire mis en place à Bretton Woods au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par leur effet déstabilisateur sur les échanges internationaux, donc sur l'économie mondiale, ont été tenues pour responsables de la crise. Elles en étaient en fait la conséquence, dans la mesure où, celle-ci se traduisant par une baisse de rentabilité de l'économie américaine, le dollar se trouvait dévalorisé et rendu instable. La dévaluation du dollar et ses fluctuations sur le marché des changes étaient donc la conséquence de la crise aux États-Unis. En 1973, puis de nouveau en 1979, les pays producteurs de pétrole décident de fortes hausses des prix du pétrole. Le pétrole étant à l'époque la principale source d'énergie pour la quasi-totalité des productions des pays industrialisés, le coût de tous les produits s'élève. En 1982, le Mexique n'est plus en état de rembourser sa dette, puis c'est le cas du Brésil et d'autres pays en développement. Le mouvement de spéculation qui s'est développé par la suite est à l'origine de bien d'autres chocs : celui de 1987, qui voit un effondrement du cours des actions sur l'ensemble des places boursières ; celui de 1992 - 1993, qui se produit dans le secteur immobilier des principaux pays industrialisés ; celui de 1993, qui déstabilise le système monétaire européen (SME) ; celui de 1997 qui, avec l'effondrement des monnaies locales, freine l'essor de l'Asie ; celui d'août 1998 en Russie, qui est suivi (du fait du reflux de capitaux mondiaux en quête de rentabilité) par un choc identique au Brésil et dans les pays d'Amérique latine. Enfin, l'année 2007 - 2008 marque l'entrée dans une crise majeure, probablement comparable en intensité à celle de 1929. Généralement, on situe, par convention, le début de cette crise au moment de la faillite de la banque Lehman Brothers en Septembre 2008 liée à l'éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis. En 2009, on peut considérer que la suprématie des États-Unis et du dollar a été sérieusement remise en cause. Les pays européens choisissent de mettre en place des politiques d'austérité afin de réduire les déficits publics ainsi que la dette publique. Ce choix est contesté par un certain nombre d'économistes (les "économistes atterrés") qui voient là un grand risque d'approfondir la crise et de hâter la récession.
Globalement, la crise économique ne remet pas en cause les évolutions des échanges internationaux, ceux-ci connaissent ainsi des phases de ralentissement mais pas de repli protectionniste comme durant la crise des années 1930. Ce qui est nouveau, c'est l'importance croissante du rôle des multinationales et le développement de la "sphère financière" au niveau international. Après le second choc pétrolier de 1979 et à partir des années 1980, l'idée s'impose que la crise est avant tout une crise de l'offre et qu'il convient de lutter prioritairement contre l'inflation. C'est dans ce mouvement que vont s'imposer les idées libérales, essentiellement aux États-Unis (Reagan) et en Grande-Bretagne (Thatcher) qui prônent un retrait de l'État dans l'économie. On estime souvent que c'est cette "parenthèse libérale" qui se ferme avec la crise financière de 2008. En 1979, va débuter en Grande-Bretagne une longue période de domination des conservateurs avec Margaret Thatcher (1979 - 1993) puis John Major (1993 - 1997). L'optique est nettement libérale : privatisations, lutte contre les syndicats, baisse des impôts, baisse des dépenses publiques et ralentissement de la création monétaire afin de lutter contre l'inflation. La domination des républicains aux États-Unis s'illustre avec Reagan (1980 - 1988) puis G. Bush père (1988 - 1992) et G. Bush junior (2000 - 2008). La politique mise en œuvre par Reagan, inspirée par l'économie de l'offre entame une baisse des impôts, une dérégulation du marché et une baisse des dépenses publiques, à l'exception des dépenses d'armement qui augmentent. Les conséquences sont une baisse importante de l'inflation (qui annonce le mouvement de désinflation général des années 1980) et un déficit budgétaire important. Cette politique entraîne cependant une croissance déséquilibrée, les États-Unis accumulant de forts déficits budgétaires et commerciaux.
- La fin des Trente Glorieuses est marquée par un cycle irrégulier de crises et de reprises économiques.
- Ces crises sont énergétiques, financières et boursières.
- Elles entraînent un tournant néo-libéral dans la gouvernance économique mondiale.