Comment vivent les migrants européens dans les "pays neufs" au XIXe siècle ?
Quels sont les deux espoirs des Européens à leur arrivée ?
De quelles façons les migrants sont-ils accueillis à leur arrivée ?
Comment caractériser les conditions de vie des migrants ?
Dans quels types de pays vont majoritairement les migrants ?
Les migrations d'Européens vers d'autres continents, majoritairement dans des "pays neufs", sont un phénomène d'une ampleur inédite au XIXe siècle. Le statut de migrant implique pour ces Européens de nombreux changements dans leur vie et de nouvelles expériences après leur arrivée.
Dès leur arrivée, après un voyage souvent difficile (une partie meurt durant la traversée), ces migrants peuvent se sentir déracinés dans ces nouveaux pays qu'ils ne connaissent que très peu. Par ailleurs, si certains comme les Irlandais aux États-Unis connaissent la langue locale, ce n'est pas le cas de tous (les Italiens et les Juifs russes à New York par exemple). Néanmoins, ces pays apparaissent pour beaucoup comme des terres d'opportunités et de libertés où la réussite paraît accessible.
Les conditions de vie de ces migrants sont souvent difficiles. Employés dans les industries ou dans les champs, la plupart parviennent difficilement à subvenir à leurs besoins. À New York, le photographe Jacob Riis montre ainsi l'état d'insalubrité dans lequel vivent la plupart de ces communautés : dans des ghettos et parfois dans la rue. Par ailleurs, beaucoup doivent faire face à la xénophobie des administrations locales, tels que les Italiens au Brésil ou les Irlandais aux États-Unis. En effet, aux États-Unis, "le mouvement nativiste" (le "Know Nothing Party"), créé en 1836 s'oppose, par la politique et la violence, aux migrants catholiques et notamment irlandais. Des quotas sont d'ailleurs mis en place aux États-Unis en 1921 pour réduire les flux de migrants. Face à l'ensemble de ces difficultés, le quart des migrants revient ensuite en Europe.
Néanmoins, les conditions de vie sont différentes suivant la nationalité d'origine (les migrants issus de la métropole colonisatrice bénéficient d'un statut bien supérieur aux autres) et le statut social (les migrants les plus riches maintiennent ou accroissent leur niveau de vie).
Le statut d'étranger incite donc la plupart des migrants à se regrouper en communautés ayant la même origine. Ces diasporas solidaires permettent de récréer de façon factice le pays natal (partage de la langue, de la culture, religion) mais aussi de s'entraider face au rejet et aux difficultés économiques. Elles sont à l'origine de la création de quartiers communautaires dans les villes, tels que Little Italy à New York, centre de la communauté italienne. Ces diasporas jouent par ailleurs un rôle majeur dans l'ascension sociale des générations suivantes.
- L'arrivée est souvent difficile, mais pleine d'espoirs.
- Les conditions de vie sont difficiles sur place.
- Des diasporas solidaires se mettent en place.