Expliquer l'instauration de la IIIe République Exercice fondamental

La IIIe République (1870 - 1940) est un régime parlementaire qui a des difficultés à s'installer.

Tout d'abord, ce régime fait face à de vives oppositions. La république est considérée comme meurtrière pour les monarchistes après la Terreur de 1793 (guillotine pour Louis XVI et de nombreux nobles). Elle fait peur à la bourgeoisie en raison de la prise de pouvoir par des républicains radicaux et de gauche lors de la Commune de Paris en 1871. L'exécution de 47 otages, souvent religieux, par les communards lors de la guerre civile entérine la condamnation de la république par une partie des notables. De plus, l'idéal de la république est discrédité par les deux échecs de la Ire République (1792 - 1804) et de la IIe République (1848 - 1852). Par ailleurs, la République est issue de la défaite militaire de la France face à la Prusse et de l'effondrement du Second Empire en 1870.
Cependant, les républicains sont convaincus que la république est le seul régime conforme aux principes issus de la Révolution française de 1789 et défendent le suffrage universel masculin adopté en 1848.

Bien qu'à l'initiative de personnages comme Léon Gambetta, la république repose d'abord sur une chambre très conservatrice et passe ses premières années sous la direction d'Adolphe Thiers, appelé par ses adversaire le "fusilleur de la Commune" et connu pour avoir mené la reconquête de Paris en mai 1871 depuis Versailles. La république met un certain nombre d'années avant d'arriver aux mains des républicains.

En mai 1877, un vif affrontement entre les monarchistes à l'exécutif et les républicains au législatif aboutit à la victoire des républicains aux élections législatives de 1877. Cet événement pousse encore plus les républicains à adopter un régime parlementaire et non présidentiel. En 1879, les républicains modérés qui détiennent la majorité dans les deux chambres et la présidence de la République proposent donc une république plus modérée avec un régime parlementaire.
Les lois constitutionnelles de 1875 (renforcées après la crise de 1877) établissent les bases de ce nouveau régime et permettent le bon fonctionnement des institutions de l'État. Le régime donne une importance au pouvoir législatif caractérisé par un "bicamérisme", c'est-à-dire la présence de deux chambres législatives au sein du Parlement, le Sénat et la Chambre des députés. Il est fondé sur un juste équilibre entre le pouvoir exécutif et législatif : le pouvoir exécutif peut dissoudre le Parlement, et le pouvoir législatif peut renverser le gouvernement.