Métropole, 2013, voie S
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Jean Giono, Un roi sans divertissement
1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint-Baudille. Autour d'elle s'organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
(…) Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
À chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d'enfants. L'aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l'ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C'étaient, alors, des fêtes à n'en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis1 ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 dans les grands combles3 du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l'occasion s'en présentait, soit qu'on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d'un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d'automne, au retour d'une petite partie de chasse au lièvre, c'est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D'autant que Mme Tim était toujours la tambour-major4.
Elle était vêtue à l'opulente d'une robe de bure5, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d'elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l'agrémentait de jabots de linon6. À la voir au milieu de cette cuve d'enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d'elle, on l'aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d'un en-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d'un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d'orangeade et, à gauche, d'une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d'Avers), vêtue de zinzolins7 et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C'était à voir !
1 buis : arbuste
2 bamboula : fête
3 combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit
4 tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons d'un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout
5 bure : étoffe de laine brune
6 jabots de linon : ornements de tissu qui s'étalent sur la poitrine
7 zinzolins : tissus d'un violet rougeâtre
Pourquoi peut-on dire que Mme Tim est le personnage central dans cet extrait ?
Jean Giono, Un roi sans divertissement
1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint-Baudille. Autour d'elle s'organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
(…) Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
À chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d'enfants. L'aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l'ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C'étaient, alors, des fêtes à n'en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis1 ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 dans les grands combles3 du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l'occasion s'en présentait, soit qu'on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d'un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d'automne, au retour d'une petite partie de chasse au lièvre, c'est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D'autant que Mme Tim était toujours la tambour-major4.
Elle était vêtue à l'opulente d'une robe de bure5, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d'elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l'agrémentait de jabots de linon6. À la voir au milieu de cette cuve d'enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d'elle, on l'aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d'un en-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d'un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d'orangeade et, à gauche, d'une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d'Avers), vêtue de zinzolins7 et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C'était à voir !
1 buis : arbuste
2 bamboula : fête
3 combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit
4 tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons d'un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout.
5 bure : étoffe de laine brune
6 jabots de linon : ornements de tissu qui s'étalent sur la poitrine
7 zinzolins : tissus d'un violet rougeâtre
Face à Mme Tim, comment se sent le narrateur ?
Jean Giono, Un roi sans divertissement
1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint-Baudille. Autour d'elle s'organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
(…) Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
À chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d'enfants. L'aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l'ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C'étaient, alors, des fêtes à n'en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis1 ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 dans les grands combles3 du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l'occasion s'en présentait, soit qu'on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d'un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d'automne, au retour d'une petite partie de chasse au lièvre, c'est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D'autant que Mme Tim était toujours la tambour-major4.
Elle était vêtue à l'opulente d'une robe de bure5, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d'elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l'agrémentait de jabots de linon6. À la voir au milieu de cette cuve d'enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d'elle, on l'aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d'un en-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d'un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d'orangeade et, à gauche, d'une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d'Avers), vêtue de zinzolins7 et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C'était à voir !
1 buis : arbuste
2 bamboula : fête
3 combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit
4 tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons d'un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout.
5 bure : étoffe de laine brune
6 jabots de linon : ornements de tissu qui s'étalent sur la poitrine
7 zinzolins : tissus d'un violet rougeâtre
Quelles sont les caractéristiques du personnage de Mme Tim ?
Jean Giono, Un roi sans divertissement
1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint-Baudille. Autour d'elle s'organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
(…) Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
À chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d'enfants. L'aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l'ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C'étaient, alors, des fêtes à n'en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis1 ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 dans les grands combles3 du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l'occasion s'en présentait, soit qu'on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d'un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d'automne, au retour d'une petite partie de chasse au lièvre, c'est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D'autant que Mme Tim était toujours la tambour-major4.
Elle était vêtue à l'opulente d'une robe de bure5, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d'elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l'agrémentait de jabots de linon6. À la voir au milieu de cette cuve d'enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d'elle, on l'aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d'un en-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d'un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d'orangeade et, à gauche, d'une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d'Avers), vêtue de zinzolins7 et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C'était à voir !
1 buis : arbuste
2 bamboula : fête
3 combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit
4 tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons d'un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout.
5 bure : étoffe de laine brune
6 jabots de linon : ornements de tissu qui s'étalent sur la poitrine
7 zinzolins : tissus d'un violet rougeâtre
Que soulignent les hyperboles utilisées dans le texte ?
Jean Giono, Un roi sans divertissement
1947
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint-Baudille. Autour d'elle s'organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
(…) Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
À chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d'enfants. L'aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l'ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C'étaient, alors, des fêtes à n'en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis1 ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 dans les grands combles3 du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l'occasion s'en présentait, soit qu'on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d'un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d'automne, au retour d'une petite partie de chasse au lièvre, c'est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D'autant que Mme Tim était toujours la tambour-major4.
Elle était vêtue à l'opulente d'une robe de bure5, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d'elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l'agrémentait de jabots de linon6. À la voir au milieu de cette cuve d'enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d'elle, on l'aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d'un en-cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d'un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d'orangeade et, à gauche, d'une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d'Avers), vêtue de zinzolins7 et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C'était à voir !
1 buis : arbuste
2 bamboula : fête
3 combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit
4 tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons d'un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout.
5 bure : étoffe de laine brune
6 jabots de linon : ornements de tissu qui s'étalent sur la poitrine
7 zinzolins : tissus d'un violet rougeâtre
Jean Giono, auteur du XXe siècle, écrit Un Roi sans divertissement en 1947. Ce roman suit un antihéros qui lutte contre l'ennui et les idées de meurtre qui l'assaillent. Si le roman est très sombre, marqué par un questionnement philosophique sur la condition humaine, l'auteur écrit aussi des romans plus apaisés.
Dans l'extrait étudié, le narrateur raconte les fêtes données par Mme Tim pour ses petits enfants. Il fait de la grand-mère un être extraordinaire. Au centre de la scène, elle devient une sorte de déesse maternelle protectrice et généreuse.
Comment Jean Giono fait-il de Mme Tim un être d'abondance qui fascine le narrateur ?
Dans une première partie nous verrons en quoi Mme Tim est un personnage central. Dans une seconde partie nous étudierons le caractère généreux de la femme, et dans une dernière partie nous montrerons pourquoi elle fascine le narrateur.
Mme Tim, un personnage central
Au cœur de l'action
- Mme Tim est le personnage au centre de l'action.
- Son messager ne cesse de partir et de revenir chez elle. Elle envoie donc des messages et en reçoit également beaucoup.
- Ses enfants viennent chez elle, c'est là qu'il y a des fêtes. Elle organise donc des "fêtes à n'en plus finir", "des goûters", "des promenades", "des jeux", "des bamboulas".
- Elle est une figure centrale, le "tambour-major". Cela ajoute une dimension autoritaire au personnage.
- Mme Tim est la seule mentionnée plusieurs fois dans le texte. Elle s'oppose à "on".
Au centre de la scène
- Mme Tim est au centre du tableau que peint Jean Giono.
- L'idée d'un tableau est renforcée par la répétition du verbe "voir".
- On peut percevoir l'idée d'un spectacle : "C'était à voir !"
- Dans ce tableau Mme Tim est au centre : "encadrée à droite", "à gauche". Elle est au premier plan.
- Mme Tim est comparée à une divinité autour de laquelle tout le monde se rassemble.
Mme Tim est donc le personnage central de cette scène. Elle est décrite comme un personnage très positif.
Un personnage positif
La sensualité
- Le portrait physique de Mme Tim est presque inexistant, mais Jean Giono insiste sur sa poitrine : "elle avait du corsage". Cela donne l'idée d'une figure maternelle toute puissante. Elle est la mère sensuelle et opulente.
- L'idée de maternité et de sensualité renforcée par l'utilisation de "cocons blancs".
- L'idée que Mme Tim est désirable : "on l'aurait toute voulue".
- L'idée de la déesse nourricière est présentée : "les autres giclaient autour d'elle", "elle tenait une grappe à chaque main", distribuant des parts de gâteau", etc.
La générosité
- Mme Tim est représentée comme une femme généreuse qui partage.
- On peut remarquer l'utilisation d'hyperboles et de pluriels : "abondamment", "à l'opulente", "tonnelet d'orangeade", "panier à pâtisserie", "fonds énormes", "enfants", "derniers-nés", "des parts de gâteaux", "des verres de sirop", "deux ou trois enfants sur chaque genou", "un de ces petits enfants".
- Elle offre à tous : "distribuant des parts de gâteaux".
La centralité de Mme Tim, personnage maternel et opulent, fascine le narrateur.
La fascination du narrateur pour le personnage
La démesure
- L'extrait se caractérise par sa démesure.
- Certains termes manifestent l'exagération : "tout ramasser".
- Il y a une métaphore des enfants qui deviennent des grappes : "cuve d'enfants", "une grappe dans chaque main".
- Les enfants semblent devenir une source d'eau : "giclaient"
- L'orangeade devient du vin : orgie antique, Mme Tim devient le dieu Dionysos. Mme Tim, en reine dionysiaque, divertit ses invités.
Une description qui s'appuie sur les oppositions
- La fascination du narrateur pour Mme Tim vient aussi de l'aspect inquiétant du personnage.
- Dans cette scène où les couleurs blanche et rouge se mêlent sans arrêt, idée de la couleur du sang ou du vin et de la neige.
- Il y a une opposition entre austérité et abondance. Le terme "bure" se rapporte à une étoffe de moine, mais Mme Tim est en même temps "vêtue à l'opulente".
- Il y a une opposition entre immobilité et mouvement. Mme Tim est une "statue" mais les plis de sa robe "se plissaient, se déplissaient", et tous les autres courent autour d'elle.
- L'atmosphère de cet extrait est étrange et particulière. Le lecteur a le sentiment de quelque chose de difficile à saisir.
Jean Giono dresse donc le portrait d'une femme qui devient une sorte d'allégorie de la maternité et de l'abondance. Au cœur de la scène, elle semble aimanter les autres personnages, qui évoluent autour d'elle comme si elle était une déesse dionysiaque. Le tableau ainsi peint est celui d'une femme opulente et généreuse.
Le narrateur est fasciné par ce personnage qui est le seul nommé. Mais il y a aussi quelque chose d'inquiétant dans toute cette opulence, Mme Tim étant associée à une statue, un être surnaturel, et les enfants devenant des fruits, comme si elle était elle-même une ogresse.