« Ma foi, c'est fait de moi. Car Isabeau
M'a conjuré de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.
Quoi treize vers : huit en eau, cinq en ème !
Je lui ferais aussitôt un bateau.
En voilà cinq pourtant en un monceau.
Faisons-en huit, en invoquant Brodeau,
Et puis mettons : par quelque stratagème.
Ma foi, c'est fait.
Si je pouvais encor de mon cerveau
Tirer cinq vers, l'ouvrage serait beau.
Mais cependant je suis dedans l'onzième,
Et si, je crois que je fais le douzième.
En voilà treize ajusté au niveau.
Ma foi, c'est fait ! »
Vincent Voiture, « Ma foi, c'est fait de moi... », XVIIe siècle
Quelle est la forme de ce poème ?
Ce poème a une forme fixe, c'est-à-dire que sa structure est toujours identique. À l'inverse, dans une forme libre, la structure du poème peut varier grandement d'un poème à l'autre. Elles n'ont pas de structure définie. Elles se distinguent par leur sujet, leur registre, leur longueur, selon les cas.
De combien de strophes ce poème est-il composé ?
Ce poème est composé de trois strophes. C'est une caractéristique commune à tous les rondeaux. Si le nombre de strophes ne varie pas, la longueur du poème peut, elle, changer en fonction de la longueur des strophes.
Comment appelle-t-on les strophes qui composent ce poème ?
Les strophes qui composent ce poème sont un quintil, un quatrain et un sizain. Dans le rondeau, les strophes sont généralement un quatrain (ou parfois un quintil), un tercet (ou parfois un quatrain) et un quintil.
Sur combien de rimes le poème est-il construit ?
Un rondeau est toujours construit sur deux rimes uniquement. Dans ce poème, les rimes sont « eau » et « ème ».
Comment appelle-t-on le procédé qui vise à répéter « Ma foi, c'est fait » à la fin des 2e et 3e strophes ?
Le procédé qui vise à répéter « Ma foi, c'est fait » à la fin des 2e et 3e strophes est appelé le rentrement. Il est présent dans tous les rondeaux et permet donc d'identifier plus facilement un poème comme étant un rondeau.