01 76 38 08 47
Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

  1. Accueil
  2. Première S
  3. Français
  4. Exercice fondamental : Etudier un texte ironique

Etudier un texte ironique Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 18/06/2019 - Conforme au programme 2018-2019

On donne le texte suivant extrait de Le Spectateur français de Marivaux :

Je m'amusais l'autre jour dans la boutique d'un libraire, à regarder des livres ; il y vint un homme âgé, qui, à la mine, me parut homme d'esprit grave ; il demanda au libraire, mais d'un air de bon connaisseur, s'il n'avait rien de nouveau. J'ai le Spectateur, lui répondit le libraire. Là-dessus mon homme mit la main sur un gros livre, dont la reliure était neuve, et lui dit : - Est-ce cela ? - Non, monsieur, reprit le libraire, le Spectateur ne paraît que par feuille, et le voilà. - Fi ! repartit l'autre, que voulez-vous qu'on fasse de ces feuilles-là ? Cela ne peut être rempli que de fadaises, et vous êtes bien de loisir, d'imprimer de pareilles choses. - L'avez-vous lu, ce Spectateur ? lui dit le libraire. - Moi ! le lire, répondit-il ; non, je ne lis que du bon, du raisonnable, de l'instructif, et ce qu'il me faut n'est pas dans vos feuilles. Ce ne sont ordinairement que de petits ouvrages de jeunes gens qui ont quelque vivacité d'écolier, quelques saillies plus étourdies que brillantes, et qui prennent les mauvaises contorsions de leur esprit pour des façons de penser légères, délicates et cavalières. Je n'en veux point, mon cher ; je ne suis point curieux d'originalités puériles.
- En effet, je suis du sentiment de Monsieur, dis-je alors, en me mêlant de la conversation ; il parle en homme sensé. Pures bagatelles que des feuilles ! La raison, le bon sens et la finesse peuvent-ils se trouver dans si peu de papier ? Ne faut-il pas un vaste terrain pour les contenir ? Un bon esprit s'avisa-t-il jamais de penser et d'écrire autrement qu'en gros volumes ? Jugez de quel poids peuvent être des idées enfermées dans une feuille d'impression que vous allez soulever d'un souffle ! Et quand même elles seraient raisonnables, ces idées, est-il de la dignité d'un personnage de cinquante ans, par exemple, de lire une feuille volante, un colifichet ? Cela le travestit en petit jeune homme, et déshonore sa gravité ; il déroge. Non, à cet âge-là, tout savant, tout homme d'esprit ne doit ouvrir que des in-folio, de gros tomes respectables par leur pesanteur, et qui, lorsqu'il les lit, le mettent en posture décente ; de sorte qu'à la vue du titre seul, et retournant chaque feuillet du gros livre, il puisse se dire familièrement en lui-même : Voilà ce qu'il faut à un homme aussi sérieux que moi, et d'une aussi profonde réflexion. Là-dessus il se sent comme entouré d'une solitude philosophique, dans laquelle il goûte en paix le plaisir de penser qu'il se nourrit d'aliments spirituels, dont le goût n'appartient qu'aux raisons graves. Eh bien, monsieur, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre pensée ?

Quelle est la cible visée par le texte ? Justifier la réponse.

  • L'auteur s'attaque ironiquement aux pédants qui accordent plus d'importance à la forme qu'au contenu de la pensée.
  • Il s'attaque ainsi à certains penseurs conservateurs et vieillissants qui croient pouvoir décider de ce qu'est le bon esprit uniquement sur le critère de l'épaisseur d'un livre, du sérieux et de la gravité.

Les penseurs pédants sont la cible du texte.

Quelle est la thèse défendue par le texte ? Justifier la réponse.

  • Le texte cherche à démontrer que ce n'est pas la taille du livre qui en fait la profondeur.
  • De plus, il critique également les auteurs qui compliquent leurs raisonnements au lieu de les vulgariser, de les rendre accessibles.

Le texte défend la thèse propre aux Lumières selon laquelle la pensée doit être claire, lumineuse et accessible.

Quels sont les procédés de l'ironie mis en œuvre ? Justifier la réponse.

  • L'auteur, qui prend la parole dans la seconde partie du dialogue, fait semblant d'être d'accord avec son adversaire : en exprimant l'inverse de ce qu'il pense, il recourt à l'antiphrase.
  • Il prend ainsi la parole en son nom et développe sa pensée pour mieux la décrédibiliser.
  • Il souligne l'absurdité du raisonnement de son interlocuteur qu'il finit par prendre à partie par des questions rhétoriques.

Les procédés de l'ironie sont l'antiphrase et la décrédibilisation par l'absurde de l'adversaire qu'il tourne en dérision.

Exercice précédentExercice suivant

La charte éditoriale garantit la conformité des contenus aux programmes officiels de l'Éducation nationale. en savoir plus

Les cours et exercices sont rédigés par l'équipe éditoriale de Kartable, composéee de professeurs certififés et agrégés. en savoir plus

Voir aussi
  • Cours : L'argumentation
  • Quiz : L'argumentation
  • Définitions : L'argumentation
  • Procédés littéraires : L'argumentation
  • Exercice fondamental : La cible des discours polémiques
  • Exercice fondamental : Etudier les techniques de persuasion

Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute 7j/7

Nos experts chevronnés sont joignables par téléphone et par e-mail pour répondre à toutes vos questions.
Pour comprendre nos services, trouver le bon accompagnement ou simplement souscrire à une offre, n'hésitez pas à les solliciter.

support@kartable.fr
01 76 38 08 47

Téléchargez l'application

Logo application Kartable
KartableWeb, iOS, AndroidÉducation

4,5 / 5  sur  20263  avis

0.00
app androidapp ios
  • Contact
  • Aide
  • Livres
  • Mentions légales
  • Recrutement

© Kartable 2025