Expliquer Japon, Chine, influences politiques inégales Exercice fondamental

Le Japon et la Chine n'ont pas le même poids diplomatique sur la scène internationale. Pékin a l'ascendant sur le Japon dans ce domaine grâce à sa puissance militaire et à son siège au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.

Pékin veut rattraper son retard, se doter d'une armée qui donnera du poids à la Chine sur la scène internationale, capable de se défendre et développer des capacités d'intervention sur les théâtres extérieurs et dans des opérations conjointes de la communauté internationale. C'est ainsi que Jiang Zemin décide en 2003 de la grande réforme de modernisation de l'APL afin de servir la puissance chinoise. Le budget de la défense est dès lors augmenté et on assiste à un changement de doctrine. La République populaire de Chine évolue vers une doctrine de défense active qui doit passer par l'acquisition de nouvelles technologies. Les principaux fournisseurs en technologie militaire et armements de la Chine sont aujourd'hui la Russie et Israël. L'objectif est également la participation active et l'insertion dans les instances internationales à travers la promotion du multilatéralisme. Il s'agit ici pour Pékin d'assurer sa présence dans les forums internationaux, de tenter d'y imposer son agenda politique, d'y défendre ses fournisseurs de pétrole et de gaz (Iran, Soudan) et de garantir sa collaboration aux opérations de maintien de la paix. La RPC utilise certaines de ses ressources dans une stratégie plus ferme : l'arme financière que constitue ses réserves de dollars par exemple lui a permis de sortir grandie de la crise économique de 2009. Concrètement cela traduit l'idée que Pékin renonce à l'expansion et à l'hégémonie et privilégie les alliances avec les autres puissances.

Le Japon est considéré comme un géant économique et un nain politique. Alors que la Chine vient de ravir au Japon sa place de 2e économie de la planète, Tokyo a du mal à prendre sa place sur la scène politique internationale. Le pays est paralysé par ses contradictions, tiraillé entre des voisins asiatiques dont il a du mal à gagner la confiance et un Occident ou plutôt un pays, les États-Unis dont il a pragmatiquement embrassé les idéaux après 1945. Le Japon, unique pays à avoir renoncé constitutionnellement à son droit d'intervention militaire, reste dépendant de la protection militaire américaine. Inaudible, la diplomatie japonaise en est réduite à se concentrer sur les missions humanitaires et la sécurité humaine. Quant au Japon lui-même, il fait de l'Asie son pré carré et de l'ONU sa tribune mondiale. Le Japon n'est qu'un nain politique à la fin des années 1970. L'article 9 de la Constitution lui interdit toute armée autre que ses FAD (Forces d'auto-défense). Sa diplomatie dépend de celle des EU. Le Japon n'a pas de siège permanent au Conseil de Sécurité. Il y a eu une prise de conscience du MITI dans son Livre Blanc de 2001 : la Chine est une menace en tant que "moteur économique" de la région. Toutefois, le Japon se fait une place sur le créneau du développement durable : Kyoto en 1997 sur le climat, et en 2002 sur l'eau.