Expliquer l'augmentation des mobilités humaines Exercice fondamental

Les mobilités humaines désignent à la fois les déplacements d'individus d'un pays à un autre avec changement de résidence et statut juridique (migrants et réfugiés) et aussi les migrations touristiques temporaires à l'étranger, mettant en contact des individus et des sociétés différentes. Ces deux types de flux migratoires sont en constante augmentation.

De 1950 à 1990, près de 50 millions de personnes ont quitté leur pays d'origine dont 25 millions pour les États-Unis et 10 millions pour l'Europe. Ces deux espaces attirent en effet les migrants de travail. Lors des Trente Glorieuses, ces espaces apparaissent comme attractifs. Ils sont demandeurs d'une main-d'œuvre qui fait défaut dans les pays d'accueil. Mais à partir de la fin des années 1970, des pays développés comme la France mettent fin à l'immigration de travail en raison de la fin des Trente Glorieuse et favorisent le regroupement familial. Aujourd'hui ce n'est plus ce type de flux qui augmente vers ces pays mais plutôt celui des réfugiés, c'est-à-dire des gens qui migrent pour des raisons politiques (guerres civiles, persécutions). Ils passent de 2,4 millions en 1975 à plus de 15 millions en 2010. En effet, la multiplication des foyers de tension après la guerre froide explique cette augmentation. On assiste alors à un renversement de la direction des flux. Les migrations de travail augmentent du Sud vers le Sud : des pays émergents deviennent attractifs pour des populations pauvres de pays en mal développement. C'est le cas de la Chine et de l'Inde qui attirent des migrants venant de pays proches comme la Malaisie ou le Pakistan. Enfin, la difficile comptabilité liée aux migrations clandestines de plus en plus médiatisée (Méditerranée, Nord de la France) empêche une estimation correcte de leurs évolutions.

C'est au niveau des migrations touristiques que les augmentations sont les plus spectaculaires. Entre 1950 et 2005, le nombre de touristes a été multiplié par 30 et la croissance annuelle est de 4%. L'augmentation du nombre de ces touristes est liée à la multiplication des pays émetteurs. D'abord réservée à une élite européenne et se généralisant en tourisme de masse, la pratique se diffuse progressivement au Japon, puis aux pays émergents d'Asie, d'Europe de l'est et d'Amérique Latine. La croissance des ces pays explique l'enrichissement de classes sociales de plus en plus nombreuses à avoir les moyens de partir en vacances. Si l'espace touristique mondial majeur reste l'Europe tant en émetteur qu'en récepteur, l'augmentation du nombre de touristes s'explique aussi par la diversification de l'offre. Si L'Europe offre des conditions d'accueil, de sécurité et de proximité certaines, la Chine, Cuba, l'Afrique du Sud attirent de plus en plus. La stabilité politique et la sécurité restent tout de même un argument de poids pour migrer en Europe et aux Etats-Unis.